Publié le 2 Oct 2012 - 10:35
APPLICATION DU CURRICULUM DANS L’ÉLÉMENTAIRE

À Kédougou, enseignants et autorités ne s'accordent pas

 

 

La mise en œuvre du curriculum tarde à être effective dans la région de Kédougou. Ici, les instituteurs se plaignent du manque de supports alors qu'à l'Iden, on fustige cette tendance des enseignants à emporter les supports en cas de mutation ou d'affectation.

 

 

 

«La généralisation du Curriculum de l’éducation de base (CEB) prévue en 2008 a été renvoyée en 2009 pour mobiliser les moyens nécessaires à sa réussite». Ainsi s’exprimait l’ancien ministre de l’Éducation Kalidou Diallo. Mais depuis, point de mobilisation de moyens pour rendre effective la réforme. En atteste le manque criard de manuels auquel les instituteurs sont confrontés. «Avec cette nouvelle réforme curriculaire qui s’appuie sur le principe de l’intégration au niveau de nos classes, on est presque démunis, on n'a pas tout le bagage nécessaire pour nous permettre de dérouler des apprentissages», s’offusque Modou Ndiaye, enseignant à l’école Alkaly Bakary Souaré de Syllacounda.

 

Pourtant, cette nouvelle innovation est bien appréciée. Elle place l’enfant au cœur de son propre apprentissage comme principal acteur. «Si le programme était bien ficelé avec des mesures d’accompagnements, il aurait été possible d’atteindre les objectifs du curriculum de l’éducation de base», se désole l'enseignant pour qui «il y a eu des manquements quelque part», notamment avec l'insuffisance des manuels dans les établissements scolaires. En outre, explique Seydou Guissé, instituteur à l’école élémentaire de Gnagalancomeh, on note des problèmes au niveau d'une bonne frange d'inspecteurs quant à leur maîtrise de la réforme, ce qui déteint sur les rapports entretenus avec les enseignants sur cette question.

 

Pour inverser la donne, les instituteurs n’entendent pas rester oisifs. Au terme d'un atelier de remédiation auquel ils ont pris part, ils comptent tout mettre en œuvre pour rattraper le temps perdu, ce en dépit des maigres moyens mis à leur disposition.

 

Hamady Dieng, Inspecteur de l’éducation adjoint à l’Iden de Kédougou et membre du corps de contrôle, explique que l'atelier fait suite à la formation initiale que les maîtres de CI et CP ont subie en novembre 2011. «Il s’agissait de voir l’impact de la formation dans les enseignements/apprentissages», explique-t-il. Et par rapport au manque de manuels déploré par les enseignants dans l’application du curriculum, Hamady Dieng sert un autre discours en dénonçant un phénomène : celui des enseignants qui emportent avec eux les guides pratiques et autres matériels en cas d’affectation ou de mutation.

 

PAPE MOUSSA DIALLO (CORRESPONDANT À KÉDOUGOU)

 

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