LA DIC Me El Hadj Diouf dénonce une ‘’séquestration’’
A peine a-t-il foulé le sol sénégalais qu’Assane Diouf s’est retrouvé entre les mains des autorités judiciaires. Après avoir passé le reste de la nuit au commissariat du Plateau, il a été conduit hier matin à la Brigade des affaires générales, une entité de la Division des investigations criminelles (DIC) sise au Palais de Justice Lat Dior. Me El Hadj Diouf, qui parle de séquestration, a révélé que son client a été entendu sur des faits d’injures et de terrorisme.
Assane Diouf est bel et bien au Sénégal, depuis la nuit du mardi. Ceux qui en doutaient en ont eu la confirmation. Idem pour son avocat, Me El Hadj Diouf qui affirmait ne pas l’avoir vu à l’aéroport. Hier, il a vu son client. L’ex-émigré célèbre pour ses vidéos dans lesquelles il insulte différentes célébrités et autorités dont le Président Macky Sall est en détention à la Brigade des affaires générales, une entité de la Division des investigations criminelles (DIC) sise au Palais de Justice Lat Dior. Hier après-midi, son conseil est allé le voir. ‘’J’ai vu mon client Assane Diouf, enfin !’’ s’est exclamée la robe noire au sortir des locaux de la Bag. Mais cette joie cachait une grande colère.
Me Diouf est furieux de ‘’l’accueil’’ et du traitement réservé à Assane Diouf. ‘’On a été à l’aéroport pour l’accueillir, mais il a été kidnappé, enlevé, séquestré et emmené vers une destination inconnue. On l’a menotté, m’a-t-il dit, et on a enlevé ses chaussures pour l’emmener ensuite au commissariat du Plateau’’, s’est indigné l’avocat. A l’en croire, le rapatrié lui a confié que les Américains l’ont bien traité, puisqu’ils tenaient au respect de ses droits.
‘’C’est pourquoi jusqu’à la salle de retrait de ses bagages, il n’a pas été menotté et arrêté. C’est quand les Américains sont retournés dans leur avion et qu’il m’a appelé, parce qu’il m’avait vu, m’a-t-il dit. Ils (policiers) se sont immédiatement rués sur lui pour l’enlever à bord d’une voiture banalisée’’, a ajouté le conseil qui dénonce une violation du règlement n°5 de l’Uemoa relatif à la présence de l’avocat, dès l’interpellation. ‘’Mais Bon Dieu ! Dans ce pays qui se dit Etat de droit, on viole tous les jours les droits des citoyens arrêtés. Les autorités judiciaires et policières s’en foutent. On enlève les gens, on les séquestre’’, fulmine Me Diouf.
Sur sa lancée, il a déploré qu’Assane Diouf soit également entendu sans son assistance. Le défenseur estime que les enquêteurs devaient l’attendre, avant de démarrer l’audition. Cependant, d’après ses explications, malgré son absence, le mis en cause s’est prêté aux questions des enquêteurs. ‘’Comme il n’a pas peur, il a répondu. Mais je lui ai donné des instructions pour qu’il ne réponde plus. Car lorsque la police viole la loi, la personne poursuivie peut refuser de répondre aux questions’’, a souligné Me Diouf qui a fait savoir que l’accès au dossier lui a aussi été interdit. ‘’Non seulement ils m’ont empêché d’assister à l’interrogatoire, mais ils m’ont refusé l’accès au dossier. Voilà le kidnapping, comment organiser l’illégalité dans une arrestation arbitraire’’, a fustigé la robe noire. Fort de ces griefs, il dit avoir fait des observations aux fins d’annulation de la procédure. ‘’Les questions sont nulles ainsi que les réponses. Donc, ils doivent relâcher Assane Diouf’’, a déclaré Me Diouf.
FATOU SY