Publié le 1 Apr 2014 - 09:33
AUTEURS D'AGRESSIONS SOUS LE PONT DE HANN

Deux marchands ambulants condamnés 

 

La Cour d’assises de Dakar a condamné hier deux agresseurs à 20 ans de travaux forcés pour des vols commis en 2008 sous le pont de Hann.

 

Qui sont les auteurs des agressions commises en 2008 sous le pont de Hann et qui ont coûté la vie à Faris Yonis et Djibril Diop ? Les agresseurs ne seront peut-être jamais connus car les deux principaux suspects ont été acquittés hier, par la Cour d’assises de Dakar. Bakar Diaw dit ‘’Tanza municipal’’ et Mamadou Naby Sylla ont nié être les auteurs de ces agressions mortelles. En revanche, les accusés ont reconnu avoir, une nuit, tenté d’arracher le sac d’une dame. 

Ce jour-là, après avoir suivi un film au cinéma Vox à Pikine, les deux amis, armés de couteaux, s’étaient ensuite rendus au stade Demba Diop. Et c’est en rentrant qu’ils ont tenté de voler. ‘’Mais on a dû y renoncer car la fille s’est enfuie.
 
Malheureusement, arrivés au Pont, des gendarmes ont freiné à nos pieds avant de nous embarquer’’, ont déclaré tour à tour Naby et Tanza. Ils ont affirmé avoir été informés de l’agression mortelle de Yonis à la gendarmerie de Hann. ’’Je n’ai jamais désigné Bakar comme l’auteur de l’agression. J’ai avancé son nom à cause de la torture’’, a déclaré Naby. Tanza a lui aussi nié avoir dénoncé son co-accusé. 
 
Suffisant pour que le parquet général demande leur acquittement par rapport à ces agressions. Aux yeux de Habib Samba Laobé Aw, il n’y a pas de preuve. D’autant que même l’une des victimes a déclaré à la barre ne pas être en mesure d’identifier ses agresseurs.
 
‘’Trois personnes à bord d’un scooter m’ont dépassé. Croyant qu’ils allaient tomber, je leur ai même demandé de faire attention mais l’un d’eux a brandi une machette’’, a raconté Serigne Bara Mbacké qui a été dépouillé de sa moto, de téléphones portables et de tissus cousus pour ses clients. 
 
Quoi qu’il en soit, le parquetier a estimé que les accusés méritent 15 ans de travaux forcés, alors que Mes Mbaye Jacques Ndiaye et Daouda Kâ ont sollicité la clémence du tribunal. De l’avis de Me Ndiaye, les accusés étaient en association de malfaiteurs en vue de commettre un délit et non un crime. Car, a-t-il argué, leurs clients étaient plutôt intéressés par le vol à l’arraché. Mais dans son verdict, la Cour a condamné les accusés à 20 ans de travaux forcés pour vol commis la nuit avec port d’armes et association de malfaiteurs. 
 
 
Les sept accusés renvoyés vendredi dernier à cause d’une panne d’essence peuvent pousser un ouf de soulagement. Car, ils seront finalement jugés le 9 avril prochain et non à une prochaine session dont la date reste inconnue. 
 
Le premier président de la Cour d’appel de Dakar a pris hier un arrêt pour qu’ils soient jugés au lendemain de la fin de cette présente session de Cour d’assises. Une manière de prolonger davantage leur détention préventive. D’ailleurs, c’est hier que les accusés devaient être jugés mais l’un d’eux n’a pas été entendu à l’interrogatoire. Les accusés doivent être entendus cinq jours avant les assises.
 
En fait, Serigne Lat Faty Ndiaye, Yérim Mbodji Ndiaye, Ndiack Sèye, Moustapha Sarr, Moustapha Sylla et Cheikh Diokhané sont en prison depuis le 21 décembre 2009, soit quatre ans et quatre mois. 
 
 
FATOU SY