Un an après avoir humilié le Sénégal en éliminatoires de la Can 2013, les Éléphants retrouvent les Lions en barrages du mondial 2014. Et beaucoup de choses ont changé entre-temps.

Les retrouvailles entre les Éléphants et les Lions alimentent les débats au sein des amoureux de foot et drainent les passions chez les supporters. Et dans quasiment tous les arguments, la double confrontation de l'année dernière refait surface. En éliminatoires de la Coupe d'Afrique des Nations de football (Can) 2013, la Côte d'Ivoire avait facilement composté son ticket pour la grande messe continentale en Afrique du Sud. Les Éléphants, après avoir dominé les Lions (4-2) à Abidjan à l'aller en septembre, étaient venus terminer le travail (0-2) à Dakar, le 13 octobre 2012. L'humiliation provoque la colère des inconditionnels des Lions qui obligent l'arbitre à arrêter définitivement le match (74e) à cause des violences. Le stade Léopold Sédar Senghor sera ensuite suspendu par la Caf jusqu’au 27 novembre 2013 de toute compétition internationale. Un après, les deux équipes se retrouvent pour disputer l'un des cinq billets... dans un contexte bien différent. Sauf l'ordre des matches. Les Éléphants, comme l'an passé, vont recevoir les premiers (mi-octobre) avant de rendre visite à leur adversaire (15-19 novembre)... hors du Sénégal.

Giresse a repris les Lions

Après cet échec retentissant, les responsables fédéraux ont décidé de tourner la page de l'expertise locale que le technicien Joseph Koto venait de griller. Alain Giresse amorça le retour des ''sorciers blancs'' avec sa nomination en janvier dernier. Depuis lors, la Tanière a semblé retrouver un brin de sérénité. L'ancien sélectionneur du Mali a donné un nouveau souffle aux Lions, qui retrouvent petit à petit leur équilibre. Patrick Guitey, journaliste à Sport-ivoire.ci, a même souligné ce nouvel élan des Lions. ''Là où le Sénégal a son mot à dire, c’est qu’il a une équipe jeune qui a été mise en place lors des éliminatoires de la CAN 2013. Une équipe qui vit bien ensemble et qui a une revanche à prendre pour se faire pardonner de son public. L’atout majeur des Lions de la Teranga se nomme Alain Giresse. C’est un coach expérimenté qui aura également une revanche à prendre sur la Côte d’Ivoire après la demi-finale perdue de la CAN 2012. La clé du match résidera dans le coaching et l’implication des joueurs.''

Les Éléphants en perdition

La Côte d'Ivoire était beaucoup plus redoutable il y a un. Les coéquipiers de Didier Drogba sortaient d'une Can 2012 presque aboutie. Avec zéro défaite, ils avaient survolé la compétition avant d'échouer en finale contre la Zambie aux tirs au but. Mais aujourd'hui, l'équipe a perdu cette âme collective que son concepteur et sélectionneur de l'époque François Zahoui avait réussi à apporter. Les Éléphants étaient les seuls à faire carton plein lors des éliminatoires de la Can 2012 avec une attaque qui avait marqué 17 buts en six matches. La fédé l'a malheureusement balayé pour mettre en place un jeune technicien sans aucune expérience. Et depuis que Sabri Lamouchi a repris l'équipe, la Côte d'Ivoire, certes désignée meilleure équipe d'Afrique, n'est plus sur la même pente ascendante. Elle a été sortie dès les quarts de finale de la Can 2013 par le futur vainqueur de l'édition : le Nigeria. Tout récemment, elle reçu une gifle (4-1) contre le Mexique en amical (août) avant d'arracher le nul (1-1) face au Maroc dans les ultimes minutes (7 septembre). Ce qui provoque un certain scepticisme au pays. ''Les Éléphants n’inspirent plus confiance. Je pense que s’ils ne jouent pas sur leur véritable valeur face au Sénégal, ils risquent d’avoir une  surprise désagréable'', a affirmé Aboubakar Ouakaltio Ouattara, journaliste à Fraternité Matin. ''Certes le jeu des poulains de Sabri Lamouchi ne rassure pas les plus sceptiques, mais la Côte d’Ivoire a toujours constitué une bête noire pour le Sénégal'', a renchéri Abel Kouamé, arbitre de Ligue (Fédération ivoirienne de football). Le coach du Stade de Mbour, Lamine Sano, pense que ''l'équipe de Côte d'Ivoire est vieillissante''. Acte I en octobre.