''Libérer 800 détenus pour mettre 1000 revient au même''
La libération conditionnelle de 800 détenus par l’État du Sénégal, pour lutter contre la surpopulation carcérale, n’est pas la meilleure solution, selon le magistrat Boubou Diouf Tall. Le directeur de l’Observatoire national des lieux de privation de liberté (ONLPL), en visite à la Maison d’arrêt et de correction de Thiès, n’a pas fait dans la langue de bois, au moment de se prononcer sur les maux des prisons.
''Il y a un engorgement des prisons. Ce qu’il faudrait faire, c’est de mettre en place une politique globale, pour éviter un retour à la case départ. Libérer 800, pour mettre 1000, c’est revenir à la même situation. Il faudrait une politique d’ensemble, au niveau du pouvoir judiciaire, pour pouvoir régler ce problème d’engorgement des prisons, surtout de mettre en place un programme de construction et de réhabilitation des maisons d’arrêt et de correction''.
En compagnie d’une délégation de l’Union européenne, le directeur de l’ONLPL, Boubou Diouf Tall, estime que la région de Thiès a de l’espace. ''Il suffit d’avoir des moyens, pour construire des chambres beaucoup plus grandes, mais aussi des chambres pour isoler les malades. Aussi, construire des ateliers et aménager des jardins, pour permettre aux personnes privées de liberté d’avoir une occupation''.
Au nombre de 934, pour un plafond de 600 détenus, les pensionnaires de la Mac de Thiès sont confrontés à un problème de surpopulation et d’insuffisance de moyens pour s’alimenter et se soigner. ''Ce sont les vrais problèmes que j’ai constatés. Les prisonniers ont faim. Il n’y a pas de petit-déjeuner. Cela est dû au budget insuffisant alloué à nos prisons. Il faut que l’État fasse des efforts pour augmenter le budget, en collaboration avec nos partenaires''.
NDEYE FATOU NIANG THIES