Publié le 27 Mar 2018 - 02:07
BRADAGE DU DOMAINE PUBLIC MARITIME DE KAYAR

Une affaire, des accusés et un combat politique

 

La session extraordinaire convoquée par le président de la Commission de l’aménagement du territoire et des domaines, Abdoulaye Sow, prévue hier au Conseil départemental de Thiès, s’est terminée en queue de poisson. Son objet était de ‘’blâmer’’ les auteurs du lotissement clandestin dans le domaine public maritime de Kayar.

 

L’affaire dite du bradage du domaine public maritime de Kayar a rapidement pris une tournure judiciaire. Notamment avec des échanges de citations directes entre les deux principaux protagonistes Yankhoba Diattara et Abdoulaye Sow. Tous deux vont devoir s’expliquer devant le tribunal, pour élucider cette affaire. Actuellement, elle prend une tournure politique.

Ainsi, hier, les conseillers départementaux du parti Rewmi, majoritaires au conseil départemental dirigé par leur leader Idrissa Seck, ont tous brillé par leur absence à la session extraordinaire convoquée. D’ailleurs, les portes de l’institution départementale ont été fermées à Abdoulaye Sow et aux 40 autres conseillers signataires de la pétition pour s’insurger contre le morcellement clandestin de 200 parcelles dans le domaine public maritime de Kayar.

L’agent de sécurité présent sur les lieux leur a dit avoir reçu des instructions ‘’fermes’’ de ne permettre à personne ‘’d’accéder ce dimanche à l’intérieur du conseil départemental’’. Le président de l’Aménagement du territoire et des domaines, qui accuse Yankhoba Diattara et Pape Moussé Diop d’être les principaux acteurs de ce ‘’morcellement clandestin’’, parle de ‘’violation des lois de la République’’. Il indique que ‘’ces derniers, encore, ont fui le débat’’, parce qu’ils n’ont pas de preuves à mettre sur la table.

Abdoulaye Sow explique que les 40 conseillers départementaux de Thiès présents ‘’ont signé une pétition conformément aux dispositions de l’article 45 de la loi du 28 décembre 2013 portant Code général des collectivités locales. Plus du tiers du conseil a signé la pétition du 13 mars et l’a déposée devant les services du courrier du président du conseil départemental et ampliation faite au préfet de Thiès. Ils ont reçu les courriers et les ont déchargés’’.

Par contre, lui Abdoulaye Sow est accusé par les partisans de Diattara de ‘’travailler pour le compte’’ du camp présidentiel. Les portes du conseil départemental barricadées, les signataires de la pétition ont dû tenir leur point de presse devant la porte principale de l’institution. Abdoulaye Sow et ses camarades comptent aller jusqu’au bout, pour tirer cette affaire au clair.

‘’La prochaine étape, c’est de saisir toutes les autorités compétentes en la matière. Car on ne peut pas être dans un État et laisser des gens violer les lois de la République. Le combat de ne fait que commencer. Nous avons été élus et installés régulièrement à la tête du conseil départemental. Personne ne peut nous en interdire l’accès. Nous étions venus pour la session. Ceux qui étaient appelés à se justifier par rapport aux faits graves ont fui le débat. C’est tout. Nous n’avons rien à nous reprocher. Nous sommes venus pour débattre devant les citoyens, l’opinion nationale et internationale sur les faits graves qu’on leur reproche. Et ils ont fui le débat’’, insiste M. Sow.

A moins d’un an de la présidentielle, le combat politique s’annonce d’ores et déjà épique entre l’Alliance pour la République (Apr) et le parti Rewmi.

GAUSTIN DIATTA (THIES)

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