Publié le 3 Nov 2017 - 20:33
CARDIOLOGIE

1 186 examens de coronarographie sont faits à Dakar

 

Les Sénégalais souffrant de maladies cardiaques n’ont plus besoin de se faire soigner à l’extérieur. Avec l’Unité de cardiologie interventionnelle de Le Dantec, 1 186 examens de coronarographie ont été faits, 871 coronarographies diagnostics et 290 angioplasties.

 

Les premières journées de cardiologie interventionnelle de l’hôpital Le Dantec ont démarré hier. Ces rencontres arrivent à un moment où les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité et de morbidité au Sénégal.  Car, selon le président de l’Association des cardiologues du Sénégal, dans toutes les familles, il y a un patient hypertendu, et 25 % de la population est hypertendue. C’est un gros problème de santé publique, selon le professeur Serigne Abdou Bâ qui préconise des moyens pour une meilleure prise en charge.

Ainsi, une unité de cardiologie interventionnelle a été mise en place, en 2015, à l’hôpital Aristide Le Dantec, pour une meilleure prise en charge des patients. Selon le professeur Serigne Abdou Bâ, dans la cardiologie, il y a les cardiologues classiques et les chirurgiens cardiaques. ‘’Mais on s’est rendu compte qu’il y a certaines pathologies qu’on pouvait traiter sans aller chez le chirurgien cardiaque. Les cardiologues ont inventé une nouvelle discipline dans laquelle ils utilisent des sondes qu’il faut monter au niveau du cœur pour faire certains gestes. Il est possible, avec la salle de cardiologie interventionnelle que nous avons, de visualiser les artères malades et d’aller les déboucher. En plus de placer à l’intérieur des ressorts pour que les artères ne se ferment pas. C’est une grande avancée’’, dit-il. Parce qu’avant, pour avoir cette opération, il fallait partir en France. Et en France, pour faire une coronarographie, il faut un budget au minimum de 5 millions de francs CFA.

‘’C’est difficile et tous les Sénégalais n’avaient pas accès à cela. Maintenant que la salle est là et que les experts sont là, c’est disponible et on le fait. De 2015 à nos jours, il y a un grand bond. On est à 1 186 examens de coronarographie, 871 coronarographies diagnostics et 290 angioplasties. Imaginez qu’on ait eu à évacuer tous ces malades vers l’extérieur. Si on évalue, ce nombre fois 5 millions par patient, cela fait 5 milliards. L’Etat du Sénégal ne peut pas supporter des évacuations comme ça. C’est un bénéfice pour le Sénégal’’, explique Pr. Bâ.  

Avant d’ajouter que les patients sont traités par des Sénégalais, il n’y a pas de barrière linguistique, et sont traités au milieu de leur famille, et c’est en ambulatoire. ‘’C’est également une sécurité pour tout le monde, parce qu’autrefois, on était obligé d’évacuer ces malades. Pour gérer un malade, c’est une course contre la mort. Parce que plus tu agis vite, parce que quand l’artère se bouche, le cœur se mortifie. Donc, plus on le débouche le plus rapidement, plus il y a des chances d’avoir un bon résultat. Si tu attends un avion de ligne normal ou un avion médicalisé pour être évacué, c’est une perte de temps. Beaucoup de gens sont morts à cause de cela’’.

La coronarographie de base est à 500 mille francs au service de cardiologie. Maintenant, tout dépend de l’acte à poser. ‘’On fait de telle sorte que le plus grand nombre puisse avoir accès à ces soins’’, assure le cardiologue.

Pour le directeur de cabinet du ministre de la Santé et de l’Action sociale, Pape Alassane Mbengue, cette unité sert aussi à la stimulation cardiaque et pour d’autres actes de cardiologie interventionnelle. ‘’Au plan cardiologique, les résultats obtenus à Dakar sont meilleurs, car on a vu que sur le plan interventionnel, le malade est plus à l’aise, car il est entouré par la famille. L’hôpital est très fréquenté et continue à jouer son rôle dans le développement sanitaire du Sénégal’’, poursuit-il.

A l’en croire, ces premières journées de cardiologies sont une avancée majeure. Parce que le service de cardiologie reste la référence, en Afrique, en matière de soins et d’enseignement, et abrite la plus grande école de cardiologie en Afrique. 

 VIVIANE DIATTA

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