Publié le 24 Aug 2013 - 23:00
CIMEF 2013

Les péchés d'Israël de la mal gouvernance

 

Le dixième Colloque international des musulmans de l'espace francophone (CIMEF) s'est ouvert hier à l'Ucad II en présence de plusieurs centaines de délégués venus des quatre coins du monde. A l'entame, c'est la mal gouvernance fustigée par l'ambassadeur Falilou Kane qui a été servie comme hors-d’œuvre.

L’éthique, la gouvernance, la paix : quelle contribution pour la pensée islamique ? C'est le thème autour duquel les participants au Colloque international des musulmans de l'espace francophone vont débattre à Dakar durant trois jours.

         A l'ouverture de la cérémonie, l’ambassadeur Falilou Kane, président du comité d’organisation du CIMEF Sénégal, a fustigé la persistance des pratiques liées à la mauvaise gouvernance, au détriment des populations. Sans concession contre les dérives à ce niveau, l'ancien représentant du Sénégal à Bruxelles en est venu à souhaiter que chaque dirigeant, selon ses convictions, jure sur le Coran, la Bible ou la Thora avant de prendre ses fonctions. Plus loin dans ses propos, il a annoncé le dépôt de candidature du CIMEF en qualité de membre permanent auprès de grandes institutions telles que l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et l’Organisation de la conférence islamique (OCI).

Membre permanent du comité scientifique du Colloque, le Pr Tariq Ramadan a passé en revue les différents thèmes débattus à l’occasion des éditions précédentes avant d’entrer dans le vif du sujet. «La manipulation n’est pas seulement occidentale, mais elle est mondiale et même africaine», a-t-il dit d’emblée, face à l'auditoire de l'Ucad II. Puis il a enchaîné sur un de ses thèmes favoris. «Nous n’avons pas de problème avec la laïcité si la laïcité est appliquée comme elle doit l’être. Une laïcité à géométrie variable n'en est pas une (car) elle ne stigmatise pas», a-t-il souligné en référence à la situation vécue par plusieurs centaines de millions de musulmans à travers le monde.

 Sur un autre plan, le théologien enseignant à l'université d'Oxford est revenu sur ce qu'il a appelé en substance un djihad à hauteur de la dignité humaine. Un moyen pour lui d'expliquer que ce qui est en train de se passer sous nos yeux, à travers le monde, vise à nous pousser à la division, à la déstabilisation interne. Mais pour Ramadan, «les musulmans sont les premiers responsables de leur propre division interne, de leur incapacité à dialoguer. L’Occident n’est fort que de nos faiblesses.»

Pour sa part, le président du CIMEF Sénégal, imam Ahmadou Makhtar Kanté, a révélé que cette dixième édition enregistre la participation de cent cinquante pays venus des quatre coins du monde dont vingt neuf savants et intellectuels qui animeront plusieurs débats autour du thème cité plus haut.

 Au nom des partenaires du colloque, c'est l’homme d’affaires Serigne Mboup, PDG du Groupe CCBM, qui a pris la parole pour réaffirmer le soutien de ses collègues aux initiatives du CIMEF.