Les ambitions du DG Mbaye Ndiaye
Le directeur général des Douanes sénégalaises, Dr Mbaye Ndiaye, a profité de l'atelier d’évaluation de la mise en œuvre de la dématérialisation intégrale, pour décliner ses ambitions sur la dématérialisation.
L'atelier d'évaluation de la mise en œuvre de la dématérialisation intégrale des procédures des douanes sénégalaises a permis, hier, au directeur général des Douanes de s’avancer sur le processus de modernisation de l’Administration des douanes sénégalaises.
En effet, l'inspecteur principal des douanes de classe exceptionnelle, Dr Mbaye Ndiaye, entend poursuivre la dynamique d’automatisation des procédures douanières, avec le lancement de la dématérialisation intégrale des formalités du commerce extérieur, devenue effective depuis le 1er janvier 2024 dans toutes les unités connectées au système informatique de dédouanement Gaïndé.
Avant cette date, souligne-t-il, des avancées significatives avaient été notées, avec la mise en service du système informatique de dédouanement, cet instrument commun qui les a accompagnés pendant ces dernières décennies et qui a servi, pour l’administration douanière, à mobiliser les recettes et à lutter efficacement contre la fraude et pour les autres acteurs de la chaîne logistique internationale, à faciliter leurs transactions commerciales.
‘’Aujourd’hui, la logique de performance ainsi que son corollaire, la gestion axée sur les résultats, nous installent dans une quête permanente de recherche d’efficacité, chacun dans le domaine relevant de son centre d’intérêt’’, déclare le DG Mbaye Ndiaye.
Ce dernier dit avoir fait de cette logique de performance la trame de la vision à laquelle il compte donner corps, pour permettre à son administration, à travers ses différentes missions, de continuer à garder sa légitimité auprès des pouvoirs publics, des entreprises et des populations.
Place centrale du numérique
"En parlant de performance, il me paraît important de faire observer la place centrale que joue le numérique dont l’importance a été plusieurs fois réaffirmée par les instruments juridiques internationaux auxquels notre pays est partie. En effet, la dématérialisation des formalités de dédouanement est une forte recommandation de l’Organisation mondiale des douanes (OMD) qui en fait un passage obligé pour aller plus loin dans la simplification et la modernisation des procédures douanières, conformément aux dispositions de la Convention de Kyoto révisée pour la simplification et l’harmonisation des régimes douaniers’’, indique le patron des douanes sénégalaises.
Au demeurant, souligne Mbaye Ndiaye, la Stratégie de mobilisation des recettes à moyen terme (SRMT), qui a pour second axe l’atteinte de la maturité digitale, renseigne sur l’importance que les autorités du ministère des Finances et du Budget accordent à la dématérialisation des procédures.
Mieux, poursuit-il, la dématérialisation constitue une réponse aux préoccupations des opérateurs économiques qui aspirent à plus de célérité dans le traitement de leurs opérations et à des coûts plus supportables, dans un contexte de mondialisation davantage marqué par une concurrence aussi vive qu’implacable.
‘’Ce besoin de célérité, rapporté au contexte sénégalais, est devenu une exigence de plus en plus accrue, au regard des difficultés logistiques récemment notées, liées notamment à la congestion portuaire’’, fait remarquer le DG Ndiaye.
Historique de la dématérialisation
Il rappelle que la dématérialisation n’est pas un phénomène de mode, encore moins une démarche improvisée. Elle résulte, dit-il, d’un processus enclenché depuis plus d’une décennie. Treize années plus exactement.
Tout d’abord, souligne-t-il, il a fallu adapter le cadre juridique avec l’adoption de certains textes. "Ensuite, renseigne Mbaye Ndiaye, le système informatique a été revu et adapté avec la mise en production de la 5e version de Gaïndé qui était accouplée avec Gaïndé Demat (qui permettait de rattacher les documents) et Gaïndé Extension (pour le traitement des demandes). En 2017, il y a eu une unification des plateformes avec la version dénommée Gaïndé Intégral qui permettait de traiter aussi bien les déclarations, les documents que les autres demandes’’.
Il n’oublie pas citer les campagnes de formation et de sensibilisation qui ont été menées depuis 2017 et qui ont touché plus de trois mille acteurs du dédouanement (agents des douanes, commissionnaires en douane agréés, consignataires, opérateurs économiques, etc.).
Difficultés
Toutefois, le DG des Douanes n’oublie pas de souligner les difficultés rencontrées depuis que la dématérialisation intégrale a été lancée. ‘’Il y a eu des difficultés, surtout au cours de la première semaine, dues, d’une part, à un défaut d’appropriation de certains acteurs, en dépit des actions de sensibilisation sus-évoquées et, d’autre part, à des contraintes d’ordre technique, non dirimantes du reste, qui sont entièrement ou partiellement levées’’, renseigne-t-il.
Ainsi, l’objectif de l’atelier d’hier était de permettre aux acteurs d’exprimer leur ressenti et de soulever leurs préoccupations, après deux semaines d’application effective. "Le plus important aujourd’hui, c’est l’appropriation des nouveaux outils qui doit amener l’ensemble des acteurs à faire leurs ces changements et à adopter les nouvelles façons de travailler conformes à l'esprit de la dématérialisation qui requiert de tous une nouvelle philosophie fondée sur la facilitation. C’est dire donc qu’avec la Demat, la révolution numérique est en marche. Tout un chacun se doit de l’adopter et de se l’approprier, car le devenir de nos métiers et le salut de notre économie en dépendent considérablement", lance le patron des douanes sénégalaises.
CHEIKH THIAM