Le Plan stratégique national pour le vieillissement en bonne santé validé
Le nombre de personnes âgées au Sénégal a presque doublé en deux décennies et devrait connaître une forte augmentation les années à venir, avec un taux d'accroissement annuel de 3,1 %. Pour faire face à ce vieillissement démographique, le gouvernement du Sénégal a validé un nouveau Plan stratégique national pour le vieillissement en bonne santé (PSNV).
La 3e édition de la Journée nationale des personnes âgées avait pour thème, hier, ‘’Tenir les promesses de la Déclaration universelle des Droits de l'homme pour les personnes âgées à travers les générations’’.
À l’occasion, le secrétaire général du ministère de la Santé et de l’Action sociale (MSAS) a soutenu que l'ambition du Sénégal de consolider le lien social et de contribuer à l'instauration d'un ‘’vivre-ensemble’’ entre les âges, est traduite par la mise en place, depuis 2008, du Programme d'appui à la promotion des aînés (Papa), évalué et réorienté en 2022 en Programme de renforcement de la protection et de la promotion des droits des personnes âgées et entièrement financé par l'État du Sénégal.
À travers ses principaux axes d'intervention, selon le Dr Habib Ndiaye, ce nouveau programme vise l'amélioration des conditions de vie des aînés en suscitant leur pleine implication dans les actions de formation, d'encadrement, de réflexion, de partage d'informations, de générations de revenus, en vue de favoriser leur autopromotion.
Pour relever le défi suscité par les enjeux du vieillissement démographique, a-t-il poursuivi, le gouvernement du Sénégal, à travers le ministère de la Santé et de l'Action sociale, en relation avec les partenaires, a validé techniquement un nouveau Plan stratégique national pour le vieillissement en bonne santé (2024 2028). Ce plan a pour ambition fondamentale de proposer les étapes d'un chemin pour un ‘’vieillissement réussi’’, tant du point de vue de la santé individuelle que des relations sociales, en valorisant la mise en œuvre d'actions de prévention adaptées.
‘’Ainsi, ayant compris que les opportunités du vieillissement ne peuvent être saisies qu'à travers une bonne prise en compte des défis émergents, le MSAS a fortement accompagné la mise en place du Conseil national des aînés du Sénégal (Cnas) qui est un cadre de représentation fort et consensuel des personnes âgées, un instrument de plaidoyer et de veille pour la prise en compte de leurs besoins spécifiques, mais aussi un creuset de partage et de solidarité intergénérationnels’’, a indiqué le SG du MSAS.
Ainsi, la journée d’hier a permis d’évaluer les politiques publiques mises en œuvre dans le domaine de la promotion et de la protection des droits de cette catégorie dite vulnérable. Docteur Habib Ndiaye souligne que, grâce au progrès, entre autres, de la médecine, le vieillissement est aujourd'hui une réalité connue de tous les continents, et le Sénégal n'y échappe pas.
Ainsi, selon les prévisions de l'Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), le nombre de personnes âgées au Sénégal a presque doublé en deux décennies et devrait connaître une forte augmentation les années à venir avec un taux d'accroissement annuel de 3,1 %.
‘’Vous conviendrez avec moi qu'un tel accroissement induit des défis liés à la prise en charge efficiente de cette frange de la population, considérée comme particulièrement vulnérable. Les défis liés au vieillissement de la population dans des pays comme le nôtre se présentent en termes d'insuffisance des services de santé destinés aux personnes âgées, de dépérissement du soutien familial, de détérioration de l'état nutritionnel, d'inégalités fondées sur l'âge et les disparités dans le pouvoir économique, mais également, de vulnérabilité lors des situations d'urgence, comme l'atteste la récente pandémie à la Covid-19. Depuis son accession à la magistrature suprême, le président de la République s'est donné pour mission de repenser la solidarité par une intervention à travers des politiques et mesures sociales, contre les risques financiers et économiques, mais aussi contre l'exclusion’’, a soutenu Dr Ndiaye.
Il considère ainsi que cette volonté, déclinée dans le Plan Sénégal émergent, notamment à travers son Axe 2 ‘’Capital humain, protection sociale et développement durable’’, est matérialisée par un ensemble de mesures qui concernent les couches vulnérables parmi lesquelles les personnes âgées. C'était tout le sens de la décision du chef de l'État, de relancer en 2013, le Plan Sésame dans le cadre de la Couverture maladie universelle avec l'accroissement de son budget. Ce plan, d’après lui, revêt un rôle éminemment important dans la mesure où il traduit parfaitement l'idéal de solidarité intergénérationnelle si caractéristique de notre peuple.
CHEIKH THIAM