‘’Nous voulons le doublé et nous sommes prêts’’

Le président de l’As Douanes, Demba Seck, décline les ambitions de son club à la première édition de Basket Africa League (BAL) de 2020. Son club a conservé le titre de champion du Sénégal de la saison 2019, le week-end dernier, à la suite d’une finale interrompue par des jets de sachets d’eau. Le premier vice-président de la Fédération sénégalaise de basketball, surpris par une telle violence, dégage la responsabilité des fédéraux. L’inspecteur principal des Douanes se prononce sur les dispositions et sanctions que l’instance dirigeante de la balle orange compte prendre pour éviter d’éventuelles perturbations dans les trois finales restantes.
Quel est le sentiment qui vous anime après le titre de champion du Sénégal de basket masculin 2019 décroché le dimanche dernier par votre club, As Douanes ?
Evidemment, nous sommes très satisfaits de ce titre de champion du Sénégal 2018-2019. Franchement, notre joie est immense, après que l’équipe a conservé son titre. C’est l’objectif principal qu’on s’est fixé, avant le démarrage des compétitions. Comme vous le savez, ce sacre nous qualifie à la première édition de la Basket African League (BAL), organisée par la NBA en collaboration avec la FIBA. C’est tout un symbole. L’AS Douanes est le premier club sénégalais qui y prendra part.
C’est vrai qu’il s’agit de notre quatrième titre de champion national d’affilée, mais il a la particularité, comme l’a dit notre président délégué, le Colonel Ahmadou Thioye, aux joueurs dans les vestiaires, où on le savourait. C’est le plus beau trophée. La preuve, il a pris sur lui la décision de doubler la prime de victoire, par rapport à la précédente saison.
Ce titre est le quatrième d’affilée. Qu’est ce qui fait la force de l’équipe douanière ?
A l’AS Douanes, notre secret, c’est le travail bien fait, la discipline et l’esprit d’équipe. Nous sommes un corps d’élite et dans tous les domaines, nous nous battons toujours pour triompher et rester les meilleurs. La philosophie épouse parfaitement la devise des douanes sénégalaises : « Devenir meilleur pour mieux servir ». Dieu merci, nous sommes restés toujours constants dans l’effort, avec beaucoup de générosité et d’humilité. Quand nos joueurs rentrent sur le terrain, c’est pour gagner. Etant entendu que l’adversaire vise aussi la victoire. Mais nous parvenons, avec beaucoup de détermination et d’envie, à nous surpasser pour nous hisser au sommet.
La formation douanière disputera la finale de la Coupe du Sénégal le 03 novembre prochain. Etes-vous prêts pour réaliser le doublé comme en 2017 ?
Oui, nous sommes prêts ! Avec le staff technique, il y a une planification, tout au début de la saison, conformément aux instructions de la hiérarchie. Nous nous fixons des objectifs et nous nous donnons les moyens pour les atteindre. Le Dakar université club est une grande équipe avec des joueurs talentueux et de grands dirigeants. Mais honnêtement, nous, nous préférons nous concentrer sur nous-mêmes. C’est surtout sur le terrain que se trouve la réalité. Nous prions le Bon Dieu de nous donner la santé et la force nécessaire pour aller reconquérir ce trophée perdu, la saison écoulée, contre Saint Louis Basket Club. Après, nous parlerons, naturellement de doublé. Nous le voulons franchement et nous sommes prêts.
Ce nouveau titre est synonyme de qualification à la première édition du Basket Africa League co-organisé par la Fiba et la Nba Africa. Etes-vous prêts à représenter dignement le Sénégal à cette compétition ?
Comme je l’ai dit plus haut, c’est un honneur pour nous de disputer la BAL. Nous nous donnerons les moyens d’y aller pour représenter dignement le Sénégal. Nous venons de remporter le titre de champion du Sénégal et avec le staff technique, nous allons nous organiser pour bien préparer cette compétition africaine. Il fallait d’abord gagner le titre de champion national pour ensuite penser à la Ligue africaine de basketball.
Il y aura un travail préalable à faire. On pense forcément à se renforcer et le recrutement de nouveaux joueurs se fera, en fonction du projet que le coach va nous soumettre. Nous attendons de boucler cette saison qui a été très longue, à cause du calendrier international de nos sélections nationales féminine et masculine. Le coach présentera son rapport technique pour faire le bilan et dégager des perspectives en vue de la BAL, où tous les besoins seront exprimés, y compris la nécessité de renforcer l’effectif avec de nouveaux joueurs. Et nous nous chargerons du reste en transmettant le dossier au Président délégué qui le défendra auprès des autorités douanières.
Nous nous attendons au départ de certains de nos joueurs vers l’hexagone pour aller y monnayer leur talent. Tout le monde y travaille et nous espérons bien être suffisamment armés pour défendre dignement les couleurs nationales. Comme vous le savez, le Sénégal est toujours attendu sur la scène continentale. C’est quelque chose de nouveau pour nous. Certains joueurs n’ont pas encore l’expérience de la haute compétition. Partant de là, nous devons être beaucoup plus lucides et mesurés en termes d’ambitions. Et surtout ne pas penser à y aller pour gagner le titre continental que toutes les équipes participantes vont lorgner. Mais nous espérons aller le plus loin possible.
Cela fait longtemps que les clubs sénégalais n’ont pas pris part aux compétitions africaines. Est-ce que cela ne constitue pas un handicap pour l’équipe et les joueurs locaux?
On va dans l’inconnu, on ne peut pas poser le problème en termes de handicap. Il y aura toujours des réglages à faire pour se doter d’une équipe équilibrée sur toutes les lignes. Selon le règlement de la BAL, nous avons la possibilité de recruter deux joueurs étrangers (non africains ou africains), deux joueurs africains et un naturalisé pour nous renforcer. Comme nous ne sommes pas seuls dans ce projet, l’accompagnement de l’Etat du Sénégal à travers le ministère des Sports, de la Fédération et de la Ligue de Dakar nous sera d’un grand apport. Il y aura donc plusieurs partenaires qui seront impliqués pour créer les conditions d’une bonne participation. Maintenant que nous savons que nous serons le représentant du Sénégal à la BAL, nous allons mettre tous les atouts du côté de l’équipe pour progresser davantage et relever ce nouveau défi.
Trois finales gâchées par les supporters en deux ans: deux championnats masculins et une Coupe du maire de Dakar masculin. Est-ce que la Fédération sénégalaise de basketball dont vous êtes le premier vice-président n’est pas responsable quelque part ?
C’est vrai que tout le monde a vu ce qui s’est passé, et ce n’est pas un phénomène nouveau. Nous ne pouvons que déplorer ces incidents que nous condamnons fermement. Nous sommes une Fédération organisée, qui a ses règles de fonctionnement. Attendons de voir les rapports des différents officiels pour situer les responsabilités. Mais, ce serait faire un mauvais procès à la Fédération en lui attribuant une quelconque responsabilité. Toutes les dispositions ont été prises pour que tout se passe normalement. Mais, force est de reconnaître, qu’on ne peut pas toujours contrôler les agissements des individus qui sont animés d’une volonté de nuire. Comme je l’ai dit, il y a des organes compétents en la matière, des mesures idoines seront prises pour identifier la chaine de responsabilités et prononcer des sanctions, en application des textes et règlements en vigueur dans notre association.
Pensez-vous que les fédéraux doivent durcir le ton avec des sanctions plus lourdes comme la suspension temporaire des équipes auteures des violences dans les stades ?
Toute compétition sportive est toujours régie par des règles. Il y a eu des scènes de violences ayant occasionné l’interruption d’une finale, il y aura, bien évidemment des sanctions à la mesure des fautes commises. Tous les rapports seront examinés et la Fédération va sévir pour éviter que de telles choses se produisent dans nos stades.
Il reste trois finales : les deux concernent la Coupe du Sénégal masculin et féminin. Le troisième est celle du championnat féminin. Est-ce vous avez pris les dispositions pour parer à toute éventuelle perturbation?
Toutes les dispositions ont été toujours prises pour qu’on joue des finales sans incidents ni violence. Les clubs sont sensibilisés par rapport à cette impérieuse nécessité pour les supporters de soutenir leurs équipes en veillant au respect stricto sensu du fair-play. C’est une compétition, on gagne dans la joie et dans l’humilité et on perd dans la dignité tout en ayant espoir pour des lendemains meilleurs. Ce sont toujours les mêmes dispositions et nous pensons que, pour les trois prochaines finales, il y aura la fête même dans les gradins des équipes perdantes.
OUMAR BAYO BA