Publié le 23 Dec 2020 - 20:38
DERIVES TELEVISUELLES

Jamra dépose 4 plaintes au CNRA et chez le procureur

 

 
L’ONG Jamra et ses alliés, regroupés au sein du collectif des 48 organisations plaignantes contre les dérives audiovisuelles, ont déposé quatre plaintes auprès du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) et du procureur général. L’annonce a été faite à travers un communiqué transmis hier à ‘’EnQuête’’.
 
 
Jamra et ses alliés regroupés dans le collectif des 48 organisations plaignantes contre les dérives audiovisuelles, s’indignent contre les ‘’inadmissibles récidives d’obscénités télévisuelles’’. Ils ont décidé de ne plus rester de marbre, suite à ‘’d’inadmissibles récidives d’obscénités télévisuelles’’.
 
Dans un communiqué reçu à ‘’EnQuête’’, Jamra et Mbañ Gacce ont annoncé des plaintes adressées au Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) et au procureur de la République. ‘’A présent que l’indignation semble avoir atteint son paroxysme, au vu surtout des centaines de messages et d’extraits vidéos que nous ont fait parvenir des internautes, par Hashtag, Facebook, Messenger, WhatsApp et mail, Jamra et ses 48 alliés peuvent à présent informer l’opinion du dépôt imminent de quatre plaintes adressées à ces deux instances étatiques’’, ont-ils indiqué.
 
Jamra note que la série ‘’Infidèles’’ poursuit toujours ‘’son mépris royal des mises en demeure de l’organe de régulation’’, en dépit de deux plaintes relativement à ‘’la fâcheuse tendance de ce producteur à ne promouvoir que des obscénités’’. Pour Jamra et ses alliés, ‘’c’est comme s’il cherchait volontairement à choquer au maximum l’auditoire, pourvu que ces dérives attirent certains annonceurs et boostent ses rentrées financières au mépris de la sensibilité des téléspectateurs’’.
 
En effet, poursuivent-ils, ‘’après s’être illustrées dans la promotion de l’adultère et d’un symbole LGBT, sur fond de pornographie verbale, les actrices de cette série perverse continuent de fouler aux pieds nos valeurs sociétales en s’inscrivant dans un nouveau registre : celui de s’insulter de mère ! Ce qui avait d’ailleurs valu à la téléréalité intitulée ‘Kawtéf’ (Sentv) d’être sanctionnée, en 2015, par le CNRA (sous le magistère du défunt président Babacar Touré), par l’arrêt pur et simple de sa diffusion sur le petit écran.
 
Jamra et ses 48 co-plaignants ont également signalé, dans leur double saisine adressée au CNRA et au procureur de la République, ‘’la scène érotique’’ qui fait polémique, entre Amy Léa et Abdoul Magib, dans l’épisode 29 de la série « Karma ». Une séquence plusieurs fois capturée par les internautes et fortement décriée dans les réseaux sociaux.
 
Si bien que face au tollé provoqué par cette scène ‘’très osée’’, et ‘’se rendant compte de sa bourde’’, le producteur Marodi s’est empressé de supprimer cet épisode 29 des réseaux sociaux, avant de la republier à nouveau, quelques minutes plus tard, mais sans la séquence érotique qui fait polémique. ‘’Ces adeptes des dérives audiovisuelles se réfugient maintenant sous cet argument lamentable : non, cette scène n’est diffusée que sur YouTube ! L’on se rappelle que c’est ce raisonnement simpliste qu’Evenprod avait brandi lorsque nous dénonçons la scandaleuse séquence de la série ‘’Infidèles’’, où une fille, pour prétendument prouver à son boy-friend qu’elle était en période de menstrues, n’avait rien trouvé de mieux que de sortir de son slip un coton hygiénique imbibé de sang, qu’elle a brandi sans vergogne’’, relèvent Jamra et Cie.
 
Pour eux, ces producteurs feignent d’ignorer que ce type de séquences, ‘’consacre une dégradation extrême de l’image de la femme sénégalaise à travers un support de diffusion de portée planétaire comme YouTube, impacte plus fortement les mass media. Et donne une perception négative plus prégnante de la société sénégalaise à l’étranger, causant ainsi moralement du tort à la majorité de nos concitoyens imbus des nobles valeurs bien sénégalaises’’.
 
Ainsi, ils estiment que si les cultures hindoue et japonaise sont aujourd’hui si ‘’respectées’’ et ‘’admirées de par le monde’’, c’est bien parce que les producteurs audiovisuels de ces pays, ‘’imbus de patriotisme culturel’’, prennent soin de n’exporter que leurs valeurs sociales ‘’les plus positives, par le biais de leurs savoir-faire artistiques et cinématographiques’’.
 
L’autre plainte est à l’attention du procureur de la République, concernant la production ‘’Néégou sey’’ (Skytv) qui, ‘’sans doute dopée par l’impunité dont semblent se prévaloir ces deux producteurs ci-dessus nommés, vient de déclencher à son tour une avalanche d’indignations dans l’opinion, avec une séquence truffée d’obscénités, tant langagières que physiques’’, lit-on dans le communiqué.
 
À cet effet, Jamra et Mbañ Gacce se réjouissent que de récentes dispositions du droit pénal sénégalais, tenant compte des dernières évolutions de la technologie numérique, aient procédé à l’adoption de nouvelles infractions liées aux technologies de l’information et de la communication. Ainsi, la loi n°2008-11 du 25 janvier 2008, portant sur la cybercriminalité, notamment la diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs (article 2), renforcée par les dispositions du Code pénal, en son article 431-60, ‘’qui punit sévèrement les contrevenants qui, par un moyen de communication électronique, affichent, exposent ou projettent, aux regards du public, imprimés, photographies, films ou images contraires aux bonnes mœurs, confirment et renforcent les dispositions pérennes du Code pénal sur l’attentat à la pudeur et l’outrage public aux bonnes mœurs (articles 318 et 324)’’.
 
 Les bandes dessinées, ‘’la nouvelle trouvaille’’ des lobbies homosexuels
 
Selon Jamra et ses alliés, ‘’la promotion de l’homosexualité et du lesbianisme juvénile, à travers les bandes dessinées pour enfants, où l’on y banalise ouvertement la débauche, à travers des séquences subliminales de vulgarisation de l’idéologie LGBT, aux fins de la faire admettre dans les frêles esprits des adolescents comme une’normalité’, semblent être la nouvelle trouvaille des lobbies homosexuels et maçonniques, dans leur volonté maléfique de bâtir une société sans Dieu’’.
 
Ainsi, dans la double plainte adressée au CNRA et au procureur de la République, une alerte sur les productions pro-LGBT, étayée de captures d’écran, y occupe une place de choix. Les 48 plaignants y dénoncent la promotion des déviances sexuelles, à travers des bandes dessinées pour enfants, vulgarisées notamment par le dessin animé intitulé ‘’Bienvenue chez les loud’’, qui passe en boucle sur Nickolédéon (canal 86 du bouquet Canal +).
 
Par ailleurs, Jamra et ses 48 co-plaignants, qui n’excluent pas d’organiser, dès la fin des nouvelles restrictions sanitaires, une marche nationale de protestation contre ces ‘’dérives’’ audiovisuelles, ‘’souhaitent vivement que ces deux autorités étatiques, dans leur mission régalienne de veiller au respect des textes de loi censés garantir la stabilité sociale et la paix civile, s’opposent, par des mesures fortes, à ces entreprises délibérées de dégradation de nos bonnes mœurs et de perversion du jeune public, avant que leurs impacts sur la société ne produisent des effets désastreux, regrettables au détriment surtout de la frange sociale la plus vulnérable, à savoir la jeunesse’’.
 
Babacar Sy Sèye

 

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