L’adjoint au maire de Mbao en prison pour un an
A moins que la Cour d’appel de Dakar n’infirme le jugement de première instance en relaxant ou en condamnant Mamadou Kane à une peine inférieure à un an, le prévenu devra rester en prison jusqu’en février 2013. Il aurait pu y rester jusqu’en 2014, si le tribunal avait suivi la représentante du parquet qui avait requis deux ans ferme contre ce conseiller municipal à la mairie de Mbao. Celui-ci, courant 2011, a vendu au commerçant Ma Arame Sall, trois terrains d’une valeur de 18 millions de francs Cfa. Puis, cinq autres à 22 millions de francs Cfa, soit un montant global de 40 millions. Cependant, l’acheteur n’a reçu ni lopin de terre, ni un centime. Car, les terrains appartiennent à la mairie de Mbao à qui la coopérative d’habitat des travailleurs de l’élevage a cédé une parcelle pour l’érection d’un centre de santé. Ainsi, devant l’impossibilité d'entrer en possession des terrains, Ma Arame Sall a fini par saisir la justice. A la barre, Mamadou Kane a plaidé la bonne foi en évoquant des lenteurs administratives. ''Pour l’obtention des baux, j’ai déposé les papiers au mois de mai, mais le receveur est resté six mois sans travailler à cause du saccage des locaux des Impôts et Domaines, lors des émeutes de l’électricité du 27 juin 2011'', a argué l’adjoint au maire. Un argument qui n'a pas tenu devant le témoignage du receveur qui a déclaré sur procès-verbal que Mamadou Kane a déposé des baux concernant trois parcelles seulement et non huit. Autre élément à charge, c’est l’absence de procuration du prévenu qui soutient avoir été mandaté par des attributaires membres de la coopérative d’habitat. ''Je ne peux en apporter la preuve, car la procuration est verbale'', s’est-il défendu. Non convaincu par cet argument de défense, l’avocat du plaignant a réclamé la somme de 60 millions de francs Cfa au titre de dommages et intérêts. La représentante du parquet, tout comme l’avocat de la partie, a accusé le témoin d’avoir fait preuve de légèreté. La défense qui estimait que son client méritait le sursis du fait qu’il était de bonne foi et avait même proposé le remboursement de 10 millions, n’a pas obtenu gain de cause, puisque l’adjoint au maire a écopé d’une peine ferme. C’est pourquoi elle a décidé de faire appel.