Après avoir été consulté hier par le médecin du Cng, Eumeu Sène a reçu l'équipe de Bantamba chez lui. Il est ainsi revenu sur sa blessure, le report du combat, mais surtout sur la bagarre qui a eu lieu à la Cité Djili Mbaye. Voici quelques morceaux choisis de cet entretien accordé à Bécaye Mbaye 

''Je me sens plus fort que jamais''

''Ardo m'a consulté ce matin. La blessure fait encore plus mal qu'au début, même si l’œil est moins enflé. Ce report est une mauvaise chose pour moi, après les 60 millions que j'ai dépensé dans la préparation, durant 9 mois, c'est difficile a accepter, et je sais que je n'en dépenserai pas plus. Ceux qui disent que cette blessure est un manque de professionnalisme de ma part ne savent pas ce qu'ils disent. Ce n'est pas la première fois dans l'histoire de la lutte qu'un lutteur se blesse. On a tous vu le cas de Garga Mbossé/ Lac Rose, qui a été interrompu le jour même parce que l'un des lutteurs avait reçu un projectile sur la tête. Il y en a eu beaucoup d'autres. La lutte, est une discipline où il y a un risque permanent. Ceux qui disent que j'ai fui le combat, sont à mon avis des supporters de mon adversaire ou des ignorants. Ce n'est pas possible que j'ai fui, puisque, avant le montage de ce combat, je m'étais préparé comme un fou, croyant que j'allais affronter Balla Gaye 2. Cela n'a pas pu se concrétiser. Je me sens plus fort que jamais''.

''J'ai pris le dessus sur le plan mystique''

''Ceux qui disent aussi que cette affiche est maudite au vu de tout ce qui s'est passé, de tous ceux qui ont voulu la monter et qui ont échoué, je leur dit que cela relève de la volonté divine. Et j'espère que le combat se tiendra sans couacs. Comme je vous l'ai dit, j'ai préparé ce combat comme jamais je n'en avait préparé un. Mon adversaire ne m'a pas dominé sur le plan mystique, j'ai le dessus de ce côté là et je l'aurais toujours. Cette blessure n'est en aucun cas un piège, ce n'est pas parce que j'ai battu Balla Gaye 2 dans un cas assez similaire que les gens doivent penser que c'est un piège. J'aurai préféré lutté, si on m'avait laissé à ma volonté, mais c'est le médecin qui m'a formellement interdit de le faire. Si Modou Lô dit que j'ai fui ce combat, c'est son problème. Il aurait pu avoir l'élégance de m'appeler pour prendre mes nouvelles et s'enquérir de l'état de ma santé, au lieu de débarquer chez moi, avec sa voiture rempli de ses sbires. Quand je devais lutter contre Khadim Ndiaye et qu'il s'est blessé au pied, je suis allé jusqu'à l'hôpital pour le voir''.

''J'ai porté plainte''

''Pour en revenir sur la bagarre qui s'est déroulé devant chez moi, Modou Lô est venu lui même jusque chez moi, une première fois, il faisait des accélérations et des va et viens incessant avec sa voiture. Du haut de mon balcon, je les ai vu faire sans rien dire. Une deuxième fois, il est revenu avec ses sbires et cette fois-ci ils se sont attaqués à mon petit frère Khadim, qui était tranquillement assis devant ma demeure, avec Jordan et d'autres membres de mon écurie. Ils l'ont attaqué avec des barres de fers et étaient plus d'une trentaine. Quand j'ai entendu les cris, je me suis précipité pour arracher mon frère de leurs griffes, je me suis blessé au doigt dans la foulée. J'ai finalement décidé de porter plainte contre tout leur groupe. Je n'accuse pas les populations des Parcelles dans cette affaire, mais plutôt Modou Lô et son gang. Mon adversaire me cherche  depuis son combat contre Gris Bordeaux, c'est comme si j'étais son adversaire à l'époque, il débarquait chaque nuit dans mon quartier pour faire le boucan. Et si l'on y prend garde, cette bagarre qu'il a provoqué risque de dégénérer et d'avoir des conséquences fâcheuses''.

''Au départ je ne voulais pas affronter Modou Lô''

''J'avais beaucoup d'estime pour Modou Lô. D'ailleurs je considère tous les lutteurs comme des frères. Au départ, je ne voulais vraiment pas l'affronter, mais c'est lui qui l'a voulu. Même ses supporters m'interpellaient souvent, me disant que nous avions les mêmes supporters, par conséquent, nous devions pas nous affronter. Nous nous sommes une fois rencontré à la plage et il s'est déplacé jusque vers moi pour me saluer, cela m'avait marqué. Un sportif, c'est d'abord un bon cœur. Je veux en finir avec ce combat, gagner pour voir ailleurs. Je peux bel et bien disputer deux combats la saison prochaine''.