L’administration compte rembourser les parents
En conférence de presse hier, l’administration du groupe Yavuz Selim a informé de la fermeture de l’école. Elle compte rembourser les frais d’inscription. Même si l’Etat a convié les responsables à une autre rencontre.
La messe est dite pour Yavuz Selim. Les cours sont définitivement arrêtés et l’administration a annoncé hier, en conférence de presse, sa décision de rembourser les frais d’inscription déjà encaissés. Le Président du conseil d’administration (Pca) du groupe renseigne que, depuis le mois de mai 2017, les parents ont inscrit leurs enfants pour l’année 17-18 ; et au fur des mois, les réinscriptions sont tombées. ‘’Nous ne nous attendions pas à connaître cette situation. Nous avons comptabilisé les réinscriptions ; si l’école ferme et c’est le cas aujourd’hui, les parents seront remboursés naturellement. Je ne peux pas dire qu’on va tout de suite le faire. On essaie de mobiliser les ressources et organiser les remboursements. Mais que tout le monde soit rassuré que nous trouverons les moyens nécessaires pour rembourser les parents qui le demanderont. Il faut que ça soit entendu et que ça ne souffre d’aucune équivoque’’, assure Madiambal Diagne.
Au-delà du remboursement, les propriétaires de Yavuz Selim ont entamé des discussions avec d’autres écoles pour l’intégration de leurs élèves. ‘’Nous avons estimé que durant cette crise, les parents pourraient avoir des difficultés pour recaser leurs enfants. Nous avons pris sur nous de faire des démarches. Nous avons pris contact avec le lycée d’excellence Birago Diop pour leur dire que nous aurons un problème, parce que les parents voudront réorienter leurs enfants au cas où l’école ferme’’, renseigne-t-il. Cet établissement a déjà pris un bon nombre, mais les capacités d’accueil y sont limitées.
L’autre solution esquissée par le PCA est la mise à disposition des infrastructures de Yavuz Selim pour le trop-plein d’élèves et leur suivi par le corps professoral de Birago Diop, afin que les parents ne souffrent pas dans la recherche d’école et que la scolarité de leurs enfants ne soit pas perturbée. ‘’Nous avons fait cette proposition à la direction de ce lycée d’excellence qui a été très sensible. Ils ont estimé qu’ils vont donner un coup de main dans ce sens. Nous leur avons dit que les enseignants qui ont fait leurs preuves, ici, seront à leur disposition. Maintenant, le choix appartiendra aux parents qui voudront le faire si la mesure se met en œuvre ; ou qui préféreront une autre école. Il y a d’autres propositions qui nous ont été faites par d’autres écoles, aujourd’hui. On portera tout cela à la connaissance des parents pour qu’ils puissent faire le choix le plus opportun pour eux. C’est la mort dans l’âme que nous le faisons’’, ajoute Madiambal Diagne.
Incertitudes pour 517 employés et 402 enfants défavorisés
Toutefois, il précise qu’il y a la possibilité que Birago Diop accepte et que les policiers les empêchent d’utiliser les salles de classe. Dans ce cas, ils ne pourront rien faire. ‘‘Il est important que les gens en soient conscients. Nous n’avons pas voulu occulter le sort des enfants ; nous l’avons mis au centre de nos préoccupations et nous avons essayé de rechercher les solutions les plus pertinentes possibles à proposer aux parents’’, soutient-il.
En décidant de fermer les écoles du groupe Yavuz Selim, l’Etat met 517 employés sénégalais au chômage, annonce Madiambal Diagne. ‘’Les 3 000 élèves seront privés d’enseignements de qualité, parce que nous n’allons pas confier nos enfants à l’Etat. En plus de cela, les 402 enfants issus de familles défavorisées que nous prenions en charge vont devoir rentrer chez leurs parents. Il n’y aura personne pour payer leur scolarité. Nous sommes dans l’obligation de leur payer le transport pour qu’ils retournent chez leurs parents’’, révèle le PCA de Yavuz Selim SA.
‘’Le mal est déjà fait, l’école a arrêté’’
Il ne manque pas d’en faire porter la responsabilité à l’Etat. ‘’Nous comprenons la détresse et la colère des parents. Si cela ne tenait qu’à nous, il n’y aurait pas de problèmes. Il ne faut pas qu’on se trompe de fautif. Nous ne sommes responsables de rien du tout, mais nous sommes sensibles à la situation et nous cherchons à trouver des solutions. Nous n’avons pas l’obligation de le faire, mais nous nous imposons cela. Nous pensons que c’est une démarche normale pour répondre à l’attente et à la confiance des parents. Nous ne prenons pas d’engagement que l’école sera ouverte dans deux ou cinq jours. Le mal est déjà fait, l’école a arrêté. Il faut que tout le monde se le mette dans la tête’’, a répondu M. Diagne à certains parents qui se lamentent sur l’avenir de leurs enfants.
Par ailleurs, il a informé que l’Etat les a encore appelés, et ils iront répondre. Parce qu’ils souhaitent trouver une solution. ‘’Si c’est le cas, tant mieux, au cas contraire, on dira qu’on n’en a pas trouvé. Maintenant, on veut corriger le mal et le soigner. Nous sommes dans ça. Nous ne sommes pas les maîtres de la situation.’’
VIVIANE DIATTA