L’ARTP fait le ménage
L’Agence de Régulation des Télécommunications et des postes (ARTP) s’assigne comme mission de retirer les fréquences aux radios qui en sont attributaires mais ne les utilisent pas. Il en est de même pour les radios clandestines. Telles sont les fermes décisions relatives à la gestion du spectre des fréquences prises par l’ARTP.
‘‘Comme convenu dans les missions qui nous ont été affectées, l’ARTP se charge, avec les structures compétentes, de la fermeture illico des radios non titulaires d’une autorisation d’émettre, et de celles qui en sont attributaires mais ne l’ont pas utilisée’’, déclare le Directeur Général de l’Agence de Régulation des Télécommunications et des Postes. Abdou Karim Sall présidait hier le séminaire de vulgarisation des procédures liées à la gestion des fréquences. Celles-ci, dit-il, ‘‘appartiennent à l’Etat’’. ‘’Si vous en êtes assignataires et que vous n’en faites pas usage, il est de notre devoir de les retirer’’, prévient le Dg qui révèle qu’une radio a été ciblée pour avoir émis sans autorisation et qu’une mission va, dans les prochains jours, procéder à sa fermeture.
Selon un audit réalisé par l’ARTP, sur les 457 canaux de fréquence, 276 réseaux de radio sont autorisés dont 222 radios communautaires, 48 radios commerciales et 6 radios internationales. Toujours, selon le diagnostic, la région de Dakar est actuellement saturée, il est impossible d’attribuer de nouvelles fréquences. Dès lors, l’ARTP, se basant sur l’audit, va mener une inspection afin de voir les radios fonctionnelles et celles qui ne le sont pas. ‘‘Nous allons de ce fait procéder à retirer les fréquences aux radios non fonctionnelles pour libérer un peu la saturation de la région de Dakar afin de permettre aux autres demandeurs d’en bénéficier’’, explique M Sall. ‘‘Les signaux existent, il faut juste une meilleure organisation’’, dit-il.
Radio Numérique Terrestre
Par ailleurs, le Dg de l’ARTP a jeté les bases de la Radio Numérique Terrestre (RNT), à l’image de la Télévision Numérique Terrestre. ‘‘Il est possible pour le Sénégal de mettre en place la RNT pour franchir l’obstacle de la saturation.Il est ainsi impératif de lancer la phase pilote en intégrant des radios sur la RNT afin de libérer des fréquences’’, informe-t-il. Une mise en œuvre en réflexion qui s’articule autour de l’optimisation du spectre. Il indique que les bandes de télévision analogiques libérées vont servir aux services de télécommunications. Selon Abdou Karim Sall, les fréquences sont une ressource rare, il faut alors assurer une bonne planification, une bonne gestion pour envisager le développement de l’économie numérique. Economie numérique dont l’utilisation des fréquences constitue un pilier fondamental.
En outre, les attributaires doivent respecter la fréquence allouée, ils ne doivent pas empiéter sur la fréquence d’autrui, selon l’ARTP. Ainsi, ‘‘même si la gestion du spectre est une activité éminemment internationale, car au sein d’organisations internationales comme l’UIT et l’UAT, ces questions sont à l’ordre du jour ; nous travaillons, au niveau national, pour définir les règles, méthodes et procédures d’attribution des fréquences aux services répondant aux meilleures normes et pratiques dans l’usage du spectre’’, renseigne M Sall.
DIERY DIAGNE (Stagiaire)