Publié le 9 Oct 2017 - 18:38
FISTULE OBSTETRICALE DANS L’ESPACE CEDEAO

Les premières dames s’engagent pour son élimination

 

Le forum des premières dames des pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) tenu à Niamey du 2 au 5 octobre, a permis à celles-ci de s’engager pour éradiquer la fistule obstétricale et les mutilations génitales.

 

Ses conséquences sont fâcheuses, allant de l’abandon de la famille au rejet social, en passant par la discrimination et l’exclusion. La fistule obstétricale continue de faire des victimes. Pourtant, elle est peu connue par beaucoup de femmes. Pour mettre fin à ce fléau, les premières dames des pays membres de la CEDEAO se sont engagées à appuyer la mise en place d’infrastructures de traitement de la fistule obstétricale et à allouer les moyens financiers adéquats pour mener la sensibilisation et accompagner la réinsertion économique et sociale des femmes guéries de fistule obstétricale dans leur communauté de base.

Cette résolution et d’autres ont été prises, lors d’un forum des premières dames qui s’est tenu à Niamey, du 2 au 5 octobre 2017. Le forum a également invité les pays de la CEDEAO à définir, d’ici à 2020 (date butoir vision 2020) des indicateurs harmonisés sur la fistule obstétricale dans les systèmes nationaux d’informations sanitaires, afin d’en évaluer la prévalence et de mieux comprendre son impact ainsi que ses progrès dans la région ouest-africaine. Le président de la Commission de la CEDEAO, Marcel de Souza, a rappelé que l’espace CEDEAO, malgré les efforts engagés par ses pays membres pour l’amélioration de la santé reproductive des femmes et des filles, fait toujours partie des zones qui comptent le plus de femmes victimes de fistule obstétricale. ‘’Il y a environ 100 000 nouveaux cas par an. Il faut un soutien des premières dames et des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO pour l’éradication de la fistule et la protection des enfants, surtout face au phénomène des ”enfants sorciers” qui entraine des infanticides dans plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest‘’, a alerté M. Souza.

Pour sa part, le président de la République togolaise, par ailleurs président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, qui a lancé le forum, a insisté sur l’urgence de la prise en charge des différentes problématiques posées qui, pour lui, constituent des questions de dignité humaine.

Des mesures efficaces pour l’éradication des mutilations génitales

Concernant les violences basées sur le genre, les premières dames se sont engagées à travailler à l’élimination de toutes les pratiques préjudiciables basées sur le genre, telles que le mariage des enfants, le mariage précoce ou forcé et les mutilations génitales féminines. Le forum a également invité tous les pays de la CEDEAO à prendre, d’ici à 2020, des mesures concrètes et efficaces pour l’éradication des mutilations génitales féminines et des violences basées sur le genre qui intègrent la prévention, la sanction et la réparation des dommages causés.

S’agissant de la protection de l’enfant, les premières dames se sont engagées à soutenir la mise en œuvre du cadre stratégique de la CEDEAO pour renforcer les systèmes de protection de l’enfant, en vue de répondre et de prévenir la violence, l’abus et l’exploitation. Ce cadre stratégique a été adopté par les ministres de la CEDEAO pour renforcer les systèmes de protection de l’enfant. En outre, elles ont invité la CEDEAO à assurer la mise en place effective d’un observatoire sur la protection de l’enfant pour le suivi et la mise en œuvre des systèmes de renforcement du cadre à partir d’une base de données électroniques pour obtenir des résultats fiables.   

VIVIANE DIATTA

 

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