La Can en janvier-février ‘’pose problème’’ à Infantino
Le président de la Fifa, Gianni Infantino, a clairement manifesté, hier, sa volonté de modifier le calendrier de la Coupe d’Afrique des nations (Can) qu’il aimerait voir se tenir en automne plutôt qu’en janvier-février, comme c’est le cas actuellement. Une position qui s’ajoute aux nombreuses menaces qui pèsent sur la tenue de la Can-2021 en janvier 2022, au Cameroun.
A moins de trois semaines du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des nations 2022 au Cameroun (du 9 janvier au 6 février), rien n’est encore sûr de la tenue de la compétition à date indiquée. Déjà, le Comité exécutif de la Confédération africaine de football (Caf) n’est pas parvenu à se décider sur le maintien ou le report de la Can, lors de sa réunion à Doha, dimanche dernier. Alors que la déclaration du président de la Fifa vient remettre une couche sur le doute qui pèse sur cet événement.
Gianni Infantino a indiqué clairement, hier face à la presse, que l’organisation de la plus prestigieuse compétition de football du continent africain en début d’année ‘’perturbe’’ le calendrier international. ‘’La prise en compte du calendrier international est fondamentale. Il y a deux ans, tout le monde se fichait que la Can se joue en janvier-février. Mais aujourd’hui ça pose problème, parce qu’il y a beaucoup de ligues européennes et d’ailleurs où les joueurs africains ont des postes importants, qui sont obligées de les mettre à la disposition de leurs sélections nationales, alors qu’elles sont en pleine compétition, pour qu’ils puissent participer à la Coupe d’Afrique des nations’’, a-t-il expliqué. Même si le boss du ballon rond mondial estime que cela est juste parce qu’étant ‘’conforme au fonctionnement du système du football’’, il a soutenu qu’une proposition est en cours de discussion pour voir comment adapter le calendrier de la Can par rapport à celui des autres compétitions internationales.
‘’Si on peut rationaliser le calendrier et si on peut être certain que la Can peut se jouer dans le contexte d’une fenêtre internationale rallongée à l’automne plutôt qu’en janvier-février. A ce moment, on réussirait quelque chose de moins négligeable, il y aura moins de perturbation pour tellement de ligues où les joueurs participent aux compétitions et sont très souvent rappelés’’.
Mais, a précisé Infantino, la faisabilité de ce projet sera étudiée sur la base d’un ‘’processus’’. ‘’J’insiste bien, je parle de processus, il n’y a pas de guerre, y a pas d’ennemis. Il y a certains de ces arguments ne sont pas forcément connus de ceux qui s’opposent à une partie de nos propositions. C’est pour cela que c’est important d’expliquer pour qu’ensemble, nous puissions trouver ce qui pourrait être la meilleure solution’’.
La balle est dans le camp de la Caf
Le président de la Fifa semble prendre parti pour les clubs européens qui font des mains et des pieds, depuis des années, pour empêcher les joueurs africains de rejoindre leurs sélections nationales pour la Can au Cameroun. D’ailleurs, l’Association européenne des clubs (ECA) a menacé, la semaine dernière dans un courrier adressé à la Fifa, ‘’de ne pas libérer’’ les joueurs pour le tournoi, au motif que la Caf et le pays hôte n’avaient pas présenté de ‘’protocole médical et opérationnel (relatif à la situation de Covid-19) adapté pour le tournoi de la Can’’. Mais le Cameroun avait répondu quelques jours plus tard en publiant un protocole sanitaire très strict pour permettre à la compétition de se tenir dans les meilleures conditions.
La Caf devra se prononcer sur le sort de la Can ce mardi ou demain mercredi au plus tard. Le président de l’instance dirigeante du football africain est présent au Cameroun, depuis hier, en compagnie du premier vice-président Augustin Senghor, où il a été accueilli par le nouveau président de la Fédération camerounaise de football, Samuel Eto’o.
‘’Nous sommes très clairs en termes d’engagement de faire de la Can au Cameroun un succès. On vous donnera plus de détails demain, quand on aura discuté. Mais je suis très confiant’’, a assuré le Sud-Africain à son arrivée à Yaoundé.
Malgré les déclarations de Motsepe, le suspense reste entier quant au maintien de la Can en janvier 2022 au Cameroun. La question est de savoir si les dirigeants du football africain sauront résister et rester unis face à la pression énorme des clubs européens et de la Fifa.
LOUIS GEORGES DIATTA