Depuis deux ans, son nom est toujours évoqué à chaque mercato. Des clubs russes avaient fait une réelle offre à Anderlecht mais Cheikhou Kouyaté refusa. Son rêve, c'est la Premier League anglaise. Tout récemment, son agent a révélé que Arsenal et Liverpool ont commencé à discuter avec le club belge pour le défenseur international sénégalais. Mais, pour l'ancien arrière-droit des Lions et ancien joueur de Premier League avec Portmouth, Ferdinand Coly, Kouyaté doit d'abord peser le pour et le contre, car c'est risqué d'atterrir en Angleterre en hiver.

Ferdy, Cheikhou Kouyaté est sollicité actuellement par Arsenal et Liverpool. Est-ce que c'est le bon moment pour lui de rejoindre un club de ce calibre ?

Ce n'est pas une question de savoir si c'est le moment ou pas. S'il est avéré qu'il y a un intérêt de la part de Arsenal et Liverpool, ce sont des situations entre clubs, mais aussi de la volonté du joueur. Et puis, ce qui est demandé, c'est que son profil intéresse ces clubs. Mais après, est-ce que c'est le bon moment ? C'est aussi une question de finances, le club peut décider de vendre un joueur après une proposition qui lui est faite.

Donc, c'est plusieurs éléments à prendre en compte : la volonté du joueur de partir, le montant proposé, les négociations entre les clubs et peut-être la volonté du joueur de continuer sa carrière à Anderlecht.

Vous, vous avez joué en Premier League, notamment à Portsmouth. Vous connaissez donc bien ce championnat. Est-ce qu'il a de réelles chances de s'y imposer ?

En Tout cas, il faut faire très attention. Tout le monde a envie de jouer en Angleterre, mais il faut faire attention parce que c'est un championnat plein de surprises, ça va très vite. La Premier League est très physique par rapport aux autres championnats.

Parce que quand on a la balle derrière, en tant que défenseur, on n'a pas forcément le temps de relancer, de prendre son temps. Il y a un pressing permanent. On n'a pas le temps de réfléchir ; parfois, il faut aller à l'essentiel. Il y a ce pressing permanent des attaquants, il faut aller très vite. Donc, ce n'est pas un championnat facile, contrairement aux apparences.

Quel est le meilleur moment pour rejoindre ce championnat, l'hiver ou l'été ?

C'est mieux de partir en début de championnat parce que c'est là que se font la cohésion, la préparation du groupe. Arriver au mercato d'hiver, c'est toujours très délicat parce qu'il y a un groupe qui est déjà formé, c'est à double tranchant. Pour un joueur qui a besoin d'expérience, c'est un risque, il faut le savoir.

Arsenal et Liverpool ne sont pas de petits clubs, ce sont des équipes confirmées. Donc, il faut très vite s'adapter au risque de passer à côté. Après, on sait comment ça se passe ; pour revenir à son meilleur niveau avec le traumatisme de l'échec, ce n'est pas facile à gérer.

Vous l'avez côtoyé en équipe nationale du Sénégal. Comment vous le sentez mentalement pour ce genre de championnat ?

Cheikhou Kouyaté a été sollicité depuis plus d'un an déjà, à chaque mercato. Après, il a fait de bons matches, il a fait de moins bons matches aussi. C'est un joueur qui a un profil intéressant à plusieurs postes, notamment au milieu de terrain, même si sa base est défenseur central. Moi, la seule chose que je peux lui souhaiter, c'est de réussir parce qu'il le mérite.

Il a travaillé pour arriver à ce niveau. C'est un joueur sérieux, assidu, qui a l'esprit de groupe. Il a une marge de progression encore. Maintenant, comme je vous le dit, mon seul problème pour un joueur comme ça, arriver au mercato d'hiver, ce n'est pas évident.

Quel conseil lui donnez-vous ?

C'est de bien peser le pour et le contre, c'est vrai qu'il fait partie des bases de son club Anderlecht. Aujourd'hui, c'est un challenge pour lui, il a fait ses preuves dans le championnat belge. Maintenant, c'est un saut en avant, un autre niveau.

Je crois qu'il faut lui laisser le temps de se rappeler que le championnat anglais n'est pas évident. Au cas où ça ne va pas, il faut rester serein, puis travailler pour rebondir un jour. Ce ne sera pas facile, c'est des clubs de grand standing, ils n'ont pas forcément le temps de s'offrir des joueurs en apprentissage.

ADAMA COLY