Croatie, la foi jusqu’au bout

Finaliste de la Coupe du monde 2018, la Croatie, qui est montée en puissance dans cette compétition, est arrivée à ce stade grâce à la qualité individuelle de ses joueurs et la force de son collectif.
La Croatie jouera sa première finale de Coupe du monde dimanche, contre la France. Ce jeune pays de l’Europe du Centre et du Sud, indépendant en 1992 de l’ex-Yougoslavie, a atteint le plus haut palier au Mondial, vingt ans après sa première participation, en 1998, en France. La sélection croate avait réussi à jouer le dernier carré. Coachée par Miroslav Blažević, elle comptait dans ses rangs de grands joueurs comme le capitaine Zvonimir Boban et Davor Suker. D’ailleurs l’attaquant du Real Madrid d’alors avait terminé à la tête du classement des buteurs, avec 6 réalisations. Le pays de 4 millions d’habitants, éliminé des demi-finales par la France (2-1), s’est classé 3e après avoir remporté le match de classement contre les Pays-Bas.
Pourtant, au début du tournoi de 2018, personne ne pariait sur l’équipe au damier. Logée dans la poule I des éliminatoires de la zone Euro, la Croatie a terminé à la 2e place (20 pts) derrière l’Islande (22 pts). Classés parmi les 8 meilleurs deuxièmes, les Croates ont pris part aux barrages. Luka Modric et ses coéquipiers vont valider leur ticket pour le Mondial russe en battant la Grèce à l’aller (4-1) et décrochant le point du nul (0-0), au retour. Lors des matches de préparation, la formation du coach, Zlatko Dalic, n’a pas donné des raisons de croire en sa capacité à aller jusqu’au bout. En quatre sorties, les hommes de Dalic ont enregistré 2 défaites et autant de victoires. Lors de leur premier match, ils sont défaits par le Pérou (2-0). Ils vont redresser la pente contre le Mexique (1-0) avant de rechuter face au Brésil (2-0). La Croatie a néanmoins bouclé sa phase préparatoire par un succès (2-1) contre le Sénégal, même si les Lions avaient la possibilité de prendre au moins le point du nul.
La montée en puissance
La Croatie partageait le groupe D de la Coupe du monde en compagnie de l’Argentine, désignée favorite de la poule, de l’Islande qui avait pris 4 points face aux Croates (1-0 à l’aller, 0-0 au retour), lors des éliminatoires. La quatrième équipe est le Nigeria. Mais la sélection croate va maintenir cette dynamique de victoires. Elle ne cesse de monter en puissance. Après une entrée réussie contre le Nigeria (2-0), la machine croate est devenue inarrêtable. Très attendus contre l’Argentine, les Croates ont confirmé leur réussite en corrigeant sévèrement l’Albiceleste (3-0). Ils ont réussi le carton plein en disposant des Islandais (2-1).
Le parcours de l’équipe au damier s’explique par la présence dans ses rangs de joueurs pétris de qualités. Luka Modric (2 buts marqués) a été une pièce maîtresse du dispositif de Dalic. Le milieu de terrain du Real Madrid est le joueur le plus utilisé (604 minutes en six matches). Il a distillé en tout 412 passes, dont 1 décisive, derrière les Espagnols Sergio Ramos (508 passes) et Isco (444 passes). Le Merengue a été désigné quatre fois homme du match lors des six dernières rencontres disputées par son équipe.
La force de caractère
La suite de la compétition ne sera pas du tout une sinécure. La formation croate sera tenue de jouer trois fois 120 minutes lors de leur trois dernières sorties. En plus, elle a été obligée toujours de courir derrière le score. Car, contre ses trois précédents adversaires, les Croates ont été menés à la marque. En huitièmes et quarts de finale, respectivement contre le Danemark (1-1, 2 tab 1) et la Russie (1-1, 3 tab 2), la Croatie a fait preuve d’une force de caractère remarquable pour revenir au score avant de s’imposer à la séance des tirs au but. Contre l’Angleterre, ce mercredi, les hommes de Dalic ont encore démontré leur ténacité et leur force mentale. Devancés au tableau d’affichage par les Three Lions (Trippier, 5e), l’adversaire de la France de ce dimanche a égalisé (Ivan Perisic, 68e) avant de prendre le dessus sur les Anglais dans les prolongations (Mandzukic, 109e).
Malgré les difficultés, les Croates ont gardé la foi jusqu’au bout comme en attestent les propos de Perisic : ‘’Avant le début du tournoi, personne n’aurait cru que nous pourrions aller aussi loin mais nous, nous avons toujours cru en nos chances.’’
LOUIS GEORGES DIATTA