L’ancien international sénégalais Tassirou Diallo salue, dans un entretien avec EnQuête, la prestation des Lions lors de leur victoire sur le Cap-Vert (2-0), samedi dernier, pour la première journée du dernier tour des éliminatoires de la Coupe du monde 2018. Toutefois, le technicien trouve qu’il y a des choses à améliorer.

Le Sénégal a battu (2-0) le Cap-Vert, samedi dernier, en match comptant pour la première journée du dernier tour des éliminatoires de la Coupe du monde, Russie 2018. Quels sont les enseignements qu’on peut tirer de cette rencontre ?

On a gagné le match mais aussi l’équipe s’est bonifiée dans le jeu et l’organisation. Il y a eu beaucoup de mouvements et de détermination. Aliou Cissé est en train de mener son groupe ; l’équipe monte en puissance. C’était vraiment extraordinaire de voir ça. Par contre, on a manqué aussi de la vitesse quand on récupérait la balle dans notre zone, c’est-à-dire à partir de la défense. Il y a quelques réglages qu’Aliou Cissé doit faire derrière, en commençant par le gardien de but. On est resté sur notre faim par rapport à la prestation du portier de ce match (Ndlr, Abdoulaye Diallo).

C’est comme ça. Dans une équipe, tout ne peut pas être rose dans un premier temps. Au milieu de terrain, un distillateur de ballons nous a fait défaut. Mohamed Diamé a fait un bon match dans le box to box. Cheikhou Kouyaté a fait son match mais il manque encore de discipline dans son rôle. Il était partout et nulle part. Il fallait bien mettre en place le jeu. Il y avait des joueurs qui ne savaient pas par où passer. Il y avait beaucoup de lenteur. C’est important d’avoir des joueurs comme Iniesta qui peuvent amener le ballon dans le bon sens. Mais Cheikh Ndoye est venu réguler le milieu de terrain.

Qu’en était-il de l’attaque sénégalaise ?

En attaque, Diao Baldé nous a émerveillés comme le faisait El Hadji Diouf. Mais il faut un joueur qui peut lui alimenter des ballons. Quand on a des joueurs de la trempe de Diao Baldé, il faut leur fournir des balles. C’est important ! Sadio Mané aussi doit lâcher vite le ballon parce qu’en haute compétition, il faut savoir où donner la balle. Il manque de simplicité dans son jeu. On doit chercher un avant-centre tueur. Moussa Konaté a joué mais il se démarquait très mal. Il s’y prenait mal, notamment quand il avait l’axe central et qu’il fallait se défaire du marquage ou être un attaquant pivot et jouer en rétro passe avec les hommes du milieu, faire des courses croisées en phase offensive. Il fait des duels inutiles. Avec la rentrée de Moussa Sow, on a senti que le but allait venir. Quand on fait entrer un attaquant qui n’est pas statique, il peut décanter la situation. C’était le cas.

Que faudrait-il améliorer dans l’équipe pour le prochain match contre l’Afrique du Sud, en novembre ?

Il faut revoir la reconversion de l’équipe, c’est-à-dire comment l’équipe se replace dès qu’on perd la balle. Maintenant, on rentre dans des matches de qualifications. Il faut avoir une bonne organisation. A la perte de la balle, l’équipe doit se replacer rapidement et empêcher l’adversaire de progresser. Il faut quelqu’un qui puisse harceler le porteur du ballon pour le récupérer. En football, c’est très important de gagner le deuxième ballon. C’est dans la transition qu’on fait la différence dans le haut niveau. L’équipe est en phase de progression. Il faut plus de rigueur. Des fois, il y a des pertes de balles inutiles parce qu’il y a des joueurs qui perdent la balle n’importe comment. Quand on est en zone de finition, il faut terminer par une frappe ou une sortie de balle et ne pas la redonner à l’adversaire qui va procéder à un contre. Ça nous est arrivé contre le Cap-Vert. On a donné  le couteau aux Cap-Verdiens 2 à 3 fois. Heureusement que ce n’était pas une très grande équipe. Si c’étaient des équipes comme le Cameroun ou l’Algérie, ça pouvait faire très mal. 

LOUIS GEORGES DIATTA