Hier, Me Augustin Senghor avait convié la presse à une rencontre. L’invite envoyée seulement quelques heures avant, et le retard (1h30) sur l’heure prévue renseignaient déjà sur le fait que le sujet pouvait être d’une haute importance. Il le fut. Hier, le président de la fédération était entouré de toute son équipe, comme un seul homme pour crier son ras-le-bol face à l’attitude de sa tutelle. Il ne manquait que les tee-shirts ‘’Y en a marre’’ sur la poitrine des fédéraux pour montrer leur degré de frustration, d’indignation et de déception. Me Senghor a ainsi décidé de ne plus ‘’subir les attaques en règles’’ et d’éclairer l’opinion sur beaucoup de choses.

A commencer par le budget de la Fédération qui a pris en charge totalement le dernier tournoi de l’UEMOA à hauteur de 45 millions de francs Cfa. ‘’Sans aucune participation du ministère’’, dénonce le président de la FSF. Mais outre l’argent que la Fédération avance souvent et ‘’qui n’est pas remboursé’’, outre la crise gérée sans bruit la veille de Sénégal-RDC (les joueurs menaçaient de ne pas jouer pour une histoire de primes), Me Augustin estime que l’urgence est de régler le contrat d’Amara Traoré et le budget de la CAN.

Concernant le premier point, la Fédé accuse le ministère d’être le facteur bloquant. ‘’Nous avons envoyé une lettre avec les propositions de salaire pour l’entraîneur au ministère. Et jusqu’à maintenant (Hier, 14h), nous n’avons pas reçu de contre-proposition, ni de réponse claire’’, précise Me Senghor.

Il reconnaît cependant que la tutelle lui a envoyé un contrat standard pour Amara et tous les entraîneurs nationaux, ce qu’il juge inadapté. ‘’On ne refera pas un autre contrat, avertit-il. Qu’il (le ministre) nous reçoive à trois, qu’on le boucle et qu’on en finisse. On est à moins d’un mois de la CAN’’.

Pas de liste des 23…

Sur le budget de la CAN, 2,7 milliards, la Fédération soutient que le ministère veut que ‘’les primes des joueurs soient versées avec l’argent des droits de télévision que la CAF donnera aux pays’’, selon leur parcours. Un argent dont on ne voit la couleur que 3 ou 6 mois après la compétition. ‘’Vous voulez qu’on explique aux joueurs qu’ils ne percevront leurs primes que trois ou six mois après la CAN ?’’ demande Me Senghor en prenant l’assistance à témoin. ‘’C’est d’autant plus surprenant, poursuit l’avocat, que le ministre d’Etat dès sa nomination, avait fait de cette CAN une sur-priorité’’.

Devant donc cette cette ‘’impasse’’, la Fédération a décidé dans un premier temps de ‘’surseoir à tout échange verbal ou épistolaire avec le ministère, tant que les problèmes ne sont pas réglés’’. Dans un second temps, le président et son comité exécutif ont ‘’demandé au DTN et à l’entraîneur national de ne pas publier la liste des 23 pour la CAN’’, alors que celle-ci devait être livrée mardi prochain. ‘’Si on n’est pas à la CAN, ce ne sera pas la faute de la Fédération’’, prévient Me Augustin. ‘’Qu’il (le ministre) règle le problème ou qu’il parte’’, renchérit le vice-président Louis Lamotte.

Ndiassé SAMBE