Publié le 25 Jul 2022 - 17:08
HIVERNAGE – WEEKEND DE PLUIE A MBOUR

Les populations entre peines, inquiétudes et soulagement

 

Le weekend a été très pluvieux dans la majeure partie du territoire nationale, causant des dégâts un peu partout. À Mbour, certains quartiers ont été touchés par les inondations, malgré les efforts consentis par l’équipe municipale.

 

C’est une grande désolation qui se lit sur les visages de certaines populations de la commune de Mbour, surtout celles des zones qui ont connu des difficultés émanant des fortes pluies enregistrées durant ce weekend sur toute l’étendue du territoire. Si certains quartiers ont été impactés par ces orages qui ont causé beaucoup de dégâts, d’autres l’ont été moins ou pas du tout, du fait des travaux d’assainissement qui ont accompagné les routes construites, grâce aux projets PROMOVILLES et PACASEN.

A Thiocé Est, du croisement Kaolack au Robinet Niacolas, en passant par le Marché Nguélaw, les populations souffraient, quand de pareilles situations se présentaient. On voyait des maisons inondées, des rues remplies d’eaux stagnantes. Mais, grâce aux travaux de la route qui passe par cet axe, les eaux sont très vites drainées vers le canal d’évacuation construit avec la route. Un ouf de soulagement poussé par les populations. « Nous remercions Dieu, cette année, puisque l’eau ne nous fatigue plus comme au paravent. Nous sommes restés des années pendant lesquelles, à chaque fois qu’une grosse pluie arrivait, nous pouvions rester pendant deux semaines où notre rue devenait impraticable. Mais avec la route, maintenant l’eau disparait en moins d’une journée et cela nous permet de continuer nos occupations comme d’habitude », explique Mor Diop.

Selon cet habitant du quartier Thiocé Est, « même la route qui va du croisement Kaolack vers la mosquée de Sané peut rester maintenant sous les eaux pendant une ou deux heures, mais cela est une bonne chose pour nous, parce que, avant que cette route ne soit construite, ce coin restait tout l’hivernage sous l’eau qui dégageait une odeur nauséabonde à la fin. Maintenant, si ça fait moins d’une journée, on en remercie Dieu et ceux qui l’ont construit ici. Je ne sais pas si c’est le maire qui est parti ou celui qui est nouvellement élu, mais, nous les remercions pour cela », ajoute-t-il.

Une vingtaine de talibés trouvent refuge dans un enclos en compagnie des moutons

Dans un autre quartier, Gouye Mouride, c’est un autre décor. Ici l’eau a fait des dégâts dans certaines parties du quartier. Derrière le CEM de Gouye Mouride, le marabout El Hadji Ibrahima Ly tient son Daara où logent une vingtaine de talibés dans des chambres de fortune érigées en paille et des piquets de bois comme pilier pour soutenir la toiture tout en zinc et bois. Ici, ce n’est pas la tranquillité du quartier Thiocé Est que l’on retrouve.

La tristesse a atteint des dimensions insoupçonnées chez les jeunes apprenants qui ont passé la nuit du samedi au dimanche entassés dans un enclos qu’ils ont partagé avec des moutons d’élevage. L’entrée du lieu est totalement engloutie par l’eau, de sorte que personne ne peut y accéder sans patauger. Les palissades en paille, qui faisaient office de clôtures des deux dortoirs, sont par terre. Les dômes des cases fracassés par le vent, tous les habitants de la chambre ont été contraints d’aller trouver refuge ailleurs. Notamment, en compagnie des moutons.

« Hier, on n’a pas dormi dans notre chambre, parce qu’il y a de l’eau qui y stagne. L’autre chambre, on l’utilisait pour apprendre, mais, elle s’est affaissée. Nous avons dormi ici (il montre un enclos). On a parqué les moutons sur un côté et nous avons dormi de l’autre côté de l’enclos », renseigne Amadou, un talibé trouvé sur place. Son Maître de poursuivre : « C’est très difficile ce que nous avons vécu ces deux jours. Déjà, ce fil de courant est coupé, alors qu’après chaque pluie on est envahi par l’eau. C’est très dangereux. Même les chambres sont remplies d’eau. Vous voyez même la porte est remplie d’eau. Et les enfants n’ont qu’un seul endroit où dormir dans cette situation. Une vingtaine de talibés ont dormi ensemble dans la même chambre, parce qu’on n’avait pas de solution ».

Par ailleurs, les conséquences de la pluie ont aussi été ressenties sur le plan économique. La vendeuse d’eau de la borne fontaine : « Depuis trois jours, je suis restée sans travailler. Je ne suis pas partie au robinet, puisque tu peux rester pendant longtemps sans qu’une personne ne vienne acheter un seau d’eau. C’est très difficile pour nous chef de famille qui vivons de cette vente de l’eau », se désole la bonne dame Khady Niane.

La municipalité se met en quatre pour soulager les populations

Au rond-point ONCAD, sur la route nationale numéro 1, c’est un vrai désastre. Là, la route nationale est coupée par l’eau, obligeant les véhicules à faire le contournement à partir du croisement Kaolack, passant par la nouvelle route de Djackay Sané. C’est d’ailleurs à cet endroit précis que l’équipe municipale a concentré le gros de ses efforts durant ce weekend cauchemardesque dans la capitale de la petite côte. Un important dispositif de pompage a très vite été déployé par le Maire Cheikh Issa Sall et son équipe. Dans ce sens, indique le chef de cabinet de la mairie, « face au déficit d’infrastructures de drainage constaté au niveau communal, le Maire a mobilisé d’importants moyens humains et logistiques (sapeurs-pompiers, pompes, hydrocureurs), pour évacuer les eaux et soulager les populations. Ces actions d’urgence n’enlèvent en rien la volonté de la nouvelle équipe Municipale de doter Mbour d’infrastructures de drainage à la hauteur de son statut ».

Seyni Ba ajoute : « Nous avons constaté que les fortes pluies ont touché une partie de la commune de Mbour. On peut citer une zone basse où il y avait une motopompe qui devait drainer l’eau pour les acheminer dans les canaux. Dès que la situation s’est produite, on est allé sur place et nous avons constaté le système de pompage était défectueux, à cause des déchets que certaines populations jettent dans les canaux. Il fallait donc faire sortir la pompe, la nettoyer, la curer, avant de la remettre en marche ». Ainsi, poursuit-il : « Nous avons mis en activité 10 motopompes avec les services concernés qui se sont activités pendant deux à trois jours pour soulager les populations. On a également déployé 10 agents municipaux formés dans la manipulation des motopompes, 10 sapeurs-pompiers, en plus de l’équipe municipale et du Maire lui-même qui est resté avec la population pendant toute la durée ».

En plus de cette intervention d’urgence, le chef de cabinet du renseigne : « Nous avons effectué des opérations coup de poing avec 7 camions Hydro cureurs dans plusieurs zones de la ville, comme les 5 quartiers que sont Gouye Mouride, Darou Salam, Grand Mbour, Oncad, Zone Sonatel. Nous allons continuer ces interventions, à partir de demain, dans d’autres quartiers, comme 11 novembre, et un peu à côté du centre-ville ».  

IDRISSA AMINATA NIANG (MBOUR)

Section: