Me Kaba affirme l'attachement du Sénégal à la CPI
Alors que la Cour Pénale Internationale (CPI) n'a plus la cote sur le continent africain, le Sénégal, par l'entremise de son Garde des Sceaux, ministre de la Justice, vient d'affirmer son attachement à l'institution internationale et aux ''valeurs morales et juridiques qui la fondent''. Me Sidiki Kaba participe, à la Haye, à la 1ère session plénière de l’Association des États de la Cour Pénale Internationale (CPI). Toutefois, cette position du Sénégal jure avec celle de la majorité des autres pays de l'Union africaine qui, lors du dernier sommet extraordinaire à Addis-Abeba, ont dit tout le mal qu'ils pensent de la CPI qui a eu ''l'outrecuidance'' d'engager des poursuites, pour crimes contre l'Humanité, contre le président kényan Uhuru Kenyatta et son vice-président, William Ruto, élus l'an dernier. Les présidents du continent ont même menacé de retirer leurs pays de la CPI.
L'intervention du ministre de la Justice intervient dans un contexte marqué par le procès, sur le sol sénégalais, de l'ancien président tchadien, poursuivi pour crime contre l'humanité. Prenant la parole, Me Sidiki Kaba a '' rappelé que le Sénégal est le premier pays au monde à avoir ratifié le Statut de Rome montrant ainsi son attachement à la lutte contre l’impunité qui est la source, sinon la cause principale des conflits qui ensanglantent l’Afrique en causant d’énormes tragédies dans plusieurs foyers'', selon les termes d'un communiqué parvenu à EnQuête. Le ministre a également mis en avant la ''coopération exemplaire avec le Sénégal qui a satisfait à toutes les requêtes d’assistance et enquêtes de cette Cour au Sénégal''.
Le ministre de la Justice s'est également prononcé sur la situation qui prévaut au Kenya. Il a exhorté la CPI à entretenir un dialogue constructif et ouvert avec l’Union africaine pour examiner les requêtes que cette dernière a formulées. Aujourd'hui, le garde des Sceaux participe à un débat demandé par l’Union africaine pour définir le cadre des relations entre la CPI et l’Union africaine sur les propositions d’amendement, relatives à la modification de l’article 27 du statut pour une éventuelle suspension des poursuites pénales de chefs d’État en exercice.
Gaston COLY