‘’Nous allons organiser d’autres actions d’envergure sur le continent’’
Le président de l’Ong Urgences Panafricanistes ne lâche pas la lutte contre la monnaie F Cfa. Hier, un jour après sa libération dans l’affaire du billet de 5000 F Cfa qu’il a brûlé en public, Kémi Séba a promis d’intensifier la ‘’guerre’’ contre cette monnaie au niveau de tous les pays de la zone franc.
Le président de l’Ong Urgences Panafricanistes reste droit dans ses bottes. Il ne baisse pas la garde dans sa croisade contre le F Cfa qu’il qualifie de ‘’monnaie coloniale’’. Hier, à Dakar, Kémi Séba a tenu sa première conférence de presse, après quatre jours de détention préventive, pour avoir brûlé un billet de 5000 F Cfa en public, lors d’une manifestation à Dakar. Ce combat lui tient à cœur. D’ailleurs, il compte l’élargir aux autres pays africains qui ont en commun le F Cfa.
A cet égard, il s’agit donc, pour lui, d’intensifier le processus déjà enclenché. Et il ne compte pas baisser la garde. ‘’Nous allons, d’ici très peu de jours, lancer d’autres actions d’envergure sur le continent, dans tous les pays de la zone franc. Parce que ce combat est une guerre, pas contre un peuple ou un pays, comme les médias France 24 ou autres essayent de le faire croire, mais contre l’impérialisme. Il a toutes les couleurs, noire comme blanche. Le combat contre le F Cfa est une lutte pour laquelle nos ancêtres sont morts. Nous nous battons pour leur honneur, leur dignité. Nous luttons pour que l’idéal originel de cette Afrique plus libre puisse être mis sur pied’’, a-t-il clarifié sur un ton sec. Avant de faire savoir que ce combat est loin d’être fini.
C’est la raison pour laquelle l’activiste estime qu’il n’est pas question de ‘’festoyer’’ la liberté qu’il a obtenue. Il faut dire que Kémi Séba et Cie centrent leur lutte autour de deux axes : le combat pour la justice sociale, c'est-à-dire contre l’impérialisme, et la justice pour la bonne gouvernance. Selon M. Séba, la jeunesse africaine doit se déterminer par elle-même. ‘’Elle n’a pas le droit d’avoir un maître à penser. Elle doit être dans un processus d’anti-victimisation et arrêter de dire qu’on souffre. Aujourd’hui, il est temps de prendre ses responsabilités. Parce que, si nous souffrons, nous sommes, en priorité, les responsables de tout ça. Et nous devons nous lever pour changer cette situation. Il faut également que nos peuples aient le courage pour que ce continent retrouve sa souveraineté’’, invite-t-il dans un discours très ferme.
‘’Les gens de la BCEAO se sont ridiculisés sur le terrain du droit’’
Le leader de l’Ong Urgences Panafricanistes a profité de cette conférence de presse pour revenir sur le procès et dire : ‘’J’ai assumé, comme le disait mon procès verbal, à 1000% mon acte. Mais, j’ai dit regretter que les autorités sénégalaises (loi : Ndlr) aient pu croire qu’en faisant cet acte-là, je m’attaquais aux institutions. Nous attaquons un symbole, et non nos aînés. Nous attaquons un symbole de notre servitude forcée. Ce faisant, nous appelons tous les Africains, sans distinction, dans cette lutte (…). Et je suis navré que la justice sénégalaise pense que j’ai fait ça pour lui manquer de respect.’’
Il est d’avis qu’avec son camarade Alioune Ibn Abatalib Sow, ils ont été acquittés ‘’purement’’ et ‘’simplement’’ parce que, explique-t-il, l’acte de brûler un billet n’est pas puni par la loi. ‘’C’est brûler des billets qui est puni par la loi. Les gens de la BCEAO se sont ridiculisés sur le terrain du droit. Je n’ai pas besoin de refaire mon acte mille fois. Maintenant, si des jeunes veulent brûler des billets, il faut aussi entendre leur cri de douleur. L’acte que nous posons est un acte réfléchi, volontaire. J’ai été libéré, parce que, malgré toute la pression de la bande de France et de ses serviteurs de la BCEAO, l’acte n’est pas puni par la loi’’, insiste l’activiste.
Ils avaient été arrêtés suite à une plainte de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Désormais, Kémi Séba et ses amis de l’ONG Urgences Panafricanistes fument le calumet de la paix avec leurs frères activistes du mouvement ‘’Y’ en a marre’’. Ils ont été soutenus par ces derniers dans le cadre de cette affaire du billet de 5000 F Cfa brûlé. ‘’Ils nous ont attaqués dans le passé et nous avons répondu. Maintenant, nous pensons que cette parenthèse doit être révolue. Il y a aussi quatre gens qui sont venus nous soutenir. Pourtant, ils n’étaient pas avec nous au départ’’, informe Kémi Séba, soutenant que ces différends du passé n’ont plus d’importance.
PAPE NOUHA SOUANE