Les malades mentaux en attraction
La grande attraction dans la ville de Rufisque, à l'occasion de la célébration de la Korité, a été sans conteste le geste du président de l’association sénégalaise de suivi des malades mentaux (ASSAM), Ansoumana Dion, en faveur des malades mentaux. Après la prière de l’Aïd El Fitr, le défenseur des malades mentaux est allé leur servir des repas. Étant entendu que la vieille ville est l'une des plus peuplées en déficients mentaux. ''Les malades, a déclaré Ansoumana Dione, doivent être pris en charge et soutenus parce qu’ils sont frappés, tous sans exception, d’exclusion''. Le président de l'ASSAM a profité de l'occasion pour renouveler son appel, à l'endroit des autorités, de la tenue d'un conseil interministériel. ''Le cas des malades mentaux est très grave, parce qu’ils n’ont personne pour s’occuper d’eux. Le conseil interministériel que nous réclamons depuis douze ans doit être organisé'', a déclaré M. Dione.
Invitant le président de la République à réagir, il a relevé le danger que les fous constituent pour la société et les conséquences de leur errance. ''Si un malade mental tue un préfet, un ministre ou une haute personnalité de l’État, les autorités vont prendre à bras le corps le problème. Alors qu'ils sont en train de blesser et même de tuer des personnes. La situation est alarmante et il est urgent qu’ils soient pris en charge, selon la loi 75-80 votée depuis 1975, du temps du président Senghor et nous demandons son application.»
Toutefois, a laissé entendre le président de l'ASSAM, l'espoir est permis. Puisque ''le directeur de cabinet du Premier ministre, a-t-il révélé, nous a fait savoir, à travers une lettre, que le président de la République a donné des instructions afin que ce conseil interministériel sur la situation des malades mentaux se tienne''. Mais jusqu’à présent, a précisé Ansoumana Dione, ''rien n’a encore été fait. Il dira : ''Cette lettre ne nous suffit pas. Nous voulons des actes concrets.''
En la circonstance, l’imam Taïrou Fall, président de l’association des Imams et Oulémas de Rufisque, venu apporter son soutien, a invité tous les citoyens à s'impliquer dans la prise en charge des malades. Il faut également souligner que le président de l'ASSAM a eu d’énormes problèmes pour servir les repas.
PAPE MOUSSA GUÈYE