Les populations réclament de l'eau
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Le problème est récurrent. Les marches se multiplient, mais rien n’est encore fait. ‘’Koumpentoum a soif’’, à cause d’une mauvaise fourniture du liquide précieux. Les populations pointent un doigt accusateur sur la société gérante de la question, Soges, qui dénonce un réseau hydraulique vieillissant.
Les populations du département de Koumpentoum, dans la région de Tambacounda, ont marché, hier, pour réclamer le liquide précieux qui leur ait privé depuis plusieurs mois.
En effet, c'est une foule déchaînée composée de personnes de tous âges qui a envahi les artères de la ville du Niani. Tous scandant le même slogan : "Koumpentoum a soif !" Cette marche, qui est la nième du genre, a été organisée par le mouvement Frapp et l'association Niani-Bambouck. Pour les nombreux participants à cette marche pacifique, le problème d'eau, devenu récurrent depuis plusieurs années, est devenu insupportable. Ils exigent de la part des autorités une solution le plus rapidement possible pour régler le problème qui affecte considérablement le quotidien des habitants de cette ville.
À la suite de la dernière marche qui remonte à un mois, les autorités locales avaient trouvé comme solution provisoire l'utilisation de citernes et les populations s’y approvisionnaient. Cette solution a fini de montrer ses limites. "Nous ne voulons plus des citernes, car elles ne règlent pas le problème", lance un manifestant visiblement très déçu. ‘’La plupart du temps, on nous vend cette eau et malgré tout, elle est loin d'être suffisante’’, renchérit une manifestante. Sur les pancartes que brandissaient les manifestants, on pouvait lire "Koumpentoum à soif", "Les populations de Koumpentoum réclament de l'eau". Sur d'autres, on pouvait aussi noter "Soges dégage" témoignant du ras-le-bol et de la colère que ces manifestants ont envers cette société qui gère l'eau dans cette zone. Selon ces derniers, la société a montré ses limites depuis longtemps. Elle n'arrive plus à régler le problème du liquide. Par conséquent, elle doit laisser la place à d’autres.
Les manifestants ont même demandé un boycott général du paiement des factures d'eau de ladite société. Pour eux, celle-ci a perdu le droit de réclamer un paiement, du moment où elle ne respecte plus les termes du contrat qui le liait aux populations.
Le point focal de la Soges à Koumpentoum, M. Thiam, pour sa part, a expliqué que ce problème, vieux de trois décennies, les dépasse. Il estime que c'est le réseau hydraulique qui est défaillant et que le système de pompage ne répond pas aux normes idéales pour servir l'eau en quantité suffisante à la population.
Cette marche pacifique, qui a été encadrée par les pandores de la brigade de gendarmerie de Koumpentoum, a commencé au camp des sapeurs-pompiers avant de se terminer à la préfecture où les manifestants ont remis un mémorandum à l'adjoint du préfet. Ce dernier n'a pas manqué de signaler que le problème de l'eau à Koumpentoum est connu de tous et qu'ils font tout, à leur niveau, pour y remédier. À cette occasion, il a fait savoir qu'une autre citerne a été mise à la disposition de la population pour soulager autant que possible leur souffrance.
Le 15 mai 2021, soit 48 heures avant cette marche, une autre était organisée par la jeunesse de Diisso-Med, un parti politique dirigé par Ibnou Taimiya Sylla. Ces jeunes avaient dénoncé la gestion de l'eau dans le département. Ils avaient demandé le départ de la Soges, mais aussi celui de l'équipe municipale en place qu'ils jugent incapables de résoudre le problème de l'eau. Ils envisagent d'élire leur leader pour une meilleure prise en charge de la question.
En tout état de cause, il faut remarquer que ce problème d'eau affecte réellement les populations de cette localité, surtout en cette période de canicule.
Boubacar Agna CAMARA (Tambacounda)