Publié le 5 Jul 2016 - 10:13
LES CHIFFRES DE LA CMU

3 609 897 cas d’enfants de 0 à 5 ans traités 

 

Après trois ans de mise en œuvre, le président de la République vient de demander l’évaluation de la CMU. En attendant, le secrétaire général du Syndicat autonome de la Santé (SAS), Saliou Faye Daff, se dit très satisfait des deux ans de réalisation. Selon lui, si on remonte l’histoire, pour bénéficier des soins de la couverture maladie, il fallait d’abord être membre d’une mutuelle. Ces mutuelles de santé, se rappelle-t-il, n’avaient pas de moyens et les cotisations étaient fixées à 150 ou 250 francs.

Mais depuis que le chef de l’Etat a initié cette couverture, soutient-il, les mutuelles ont changé de paradigme. La population est en train de bénéficier d’un paquet de soins, affirme-t-il. ‘’Au moment où je vous parle, il y a près de 600 mutuelles en place. C’est important pour un pays comme le Sénégal. Les pharmacies privées ne traitaient pas à l’époque avec les mutuelles. Mais aujourd’hui, les bénéficiaires peuvent aller dans les pharmacies pour avoir les médicaments à moitié prix. La CMU est en marche. Quand on est à Dakar et qu’on n’est pas bien imprégné de ce qui se passe, on ne comprend pas ce que la CMU est en train de régler dans ce pays’’, soutient. M. Daff.

Actuellement, ajoute-t-il, concernant la prise en charge des enfants de 0 à 5 ans, on en est à 3 609 897 cas traités. ‘’Je dis cas, parce que l’enfant peut passer trois à quatre fois durant l’année. Donc, on décompte le nombre de fois qu’il passe. Si je prends la situation des femmes césarisées, nous sommes à 30 024 femmes. Le Président Macky Sall paie, pour chaque femme césarisée, 85 000 F Cfa. Il faut informer juste et vrai les populations pour qu’elles sachent que ça marche et que ceux qui n’ont pas adhéré dans les mutuelles le fassent’’, lance l’infirmier de profession.

Construction de 20 nouveaux centres de dialyse

S’agissant du plan Sésame, il y a 69 161 cas pris en charge. ‘’Je dis cas, parce que nos parents, à un certain âge, passent presque toute l’année à l’hôpital. Nous avons des difficultés avec l’hémodialyse, parce que les listes d’attente sont énormes. Aujourd’hui, nous avons la capacité de maintenir 550 personnes en vie. C’est-à-dire ceux-là, chaque semaine, font leur dialyse deux fois. L’Etat va construire 20 nouveaux centres de dialyse et le coût de cet investissement est de 8 milliards 400 millions F Cfa. On est en train de poser des actes extrêmement importants qui méritent d’être accompagnés. Mais il faut chercher un plan de communication pour que les populations puissent comprendre. Et qu’on ne se fie pas à cette appréciation politique qui ne fait qu’attaquer pour dire que ça ne marche pas’’, fustige-t-il.

A propos de la carte d’égalité des chances, dit-il : ‘’Nous sommes à près de 10 077 cartes distribuées. C’est-à-dire que ces personnes handicapées peuvent aller au centre de santé ou à l’hôpital pour se soigner. Par contre, il y a des médicaments qui n’existent pas à l’hôpital. Cela peut poser problème. Pour la phase 2 de la carte d’égalité des chances, 22 000 cartes ont déjà été validées, en 2016. Par rapport à la bourse familiale, on dit que tous les bénéficiaires vont être enrôlés dans la CMU’’, énumère Saliou Faye Daff.

Subvention des spécialisations                                                        

Le secrétaire général du SAS en profite pour lancer un appel aux populations. Il leur demande de respecter la pyramide sanitaire pour que les paquets de soins et tout ce qui va avec fonctionnent. Quand quelqu’un souffre de maux de tête, il ne peut pas se permettre de laisser le poste de santé pour un hôpital. Car un infirmier qui est au poste de santé, peut soigner ce mal. ‘’Je ne dis pas que toutes les structures ont été payées. On les a payés, mais on leur doit aussi de l’argent. Mais ces structures doivent aussi travailler sur l’envoi des factures. Elles doivent pouvoir envoyer leurs factures dans les districts, au plus tard le 5 de chaque mois. Ces derniers les enverront à la CMU pour le remboursement.’’

En dehors de la question du remboursement, M. Daff invite le président de la République à prendre en charge la spécialisation, afin de combler le manque criard de ressources humaines. Car c’est la seule façon, à son avis, d’améliorer la CMU. ‘’Nous avons environ 100 cardiologues au Sénégal, 60 orthopédistes, 150 gynécologues. On n’a pas plus de 60 urologues. Il y a entre 90 à 100 pédiatres. J’invite le Président à prendre en charge le coût de la spécialisation qui est de 600 000 F Cfa. Cela va permettre d’amoindrir la fuite des cerveaux. Il faut aussi travailler sur l’investissement au niveau du matériel biomédical’’, plaide-t-il.

Par ailleurs, le président de l’Union nationale des mutuelles de santé communautaire du Sénégal, Demba Mame Ndiaye, souligne que 275 nouveaux comités d’initiatives mutualistes (CIM) sont mis en place. ‘’Nous sommes en train de mettre en place, dans tout le pays, ces CIM. Pour ce faire, des comités de suivi départementaux sont organisés, au cours desquels on voit les collectivités locales qui n’ont pas encore de mutuelles. Ces CIM comprennent l’ensemble des populations actives des collectivités locales. Toutes les sensibilités sont représentées et ce comité est formé en matière de mutualité pour mener des activités de sensibilisation afin d’enrôler les populations’’, explique Demba Ndiaye.

 

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