Les Bleus attrapent des maux de tête au Danemark
Dans deux mois et un jour, au Qatar, il faudra se recoltiner cette belle équipe du Danemark. Mais ce dimanche soir, l'équipe de France a dû s'avouer vaincue. Au Parken de Copenhague, les coéquipiers du capitaine Griezmann n'ont brillé qu'une vingtaine de minutes, mais se sont rapidement heurtés à leurs propres limites et à un adversaire vaillant. Seul réconfort : les Bleus se maintiennent en Ligue A de cette compétition, profitant de la victoire de la Croatie en Autriche. Pour ce que ça vaut.
L'enjeu était triple pour cette équipe de France, en déplacement au Danemark. Primo : confirmer l'embellie entrevue jeudi contre l'Autriche. Deuzio : assurer son maintien dans l'élite de la Ligue des nations en faisant mieux que les coéquipiers d'Alaba face à la Croatie. Tertio : se rassurer pour sa dernière sortie avant la Coupe du monde au Qatar où ils retrouveront d'ailleurs le Danemark en phase de poules le 26 novembre. Un seul de ces objectifs sera rempli par les hommes de Didier Deschamps. Avec une équipe extrêmement jeune, où seul le trio offensif Giroud-Griezmann-Mbappé faisait office de valeur sûre, les Bleus ont été dynamités par les potes de Schmeichel et Eriksen. C'est bon, vous pouvez commencer à vous inquiéter...
Coup de gueule et gueules cassées
Kasper Schmeichel tient ça de son père. Mais en engueulant son partenaire Joakim Mæhle comme du hareng pourri, à la suite d'un centre que le piston a failli dégager dans ses propres filets, le portier a remis les siens la tête à l’endroit. Cela faisait en effet une petite vingtaine de minute que les Danois essuyaient les vagues blanches des Français, récitant alors une partition parfaite. Un pressing coordonné et efficace permettait au duo Tchouaméni-Camavinga de régner au milieu, à Kylian Mbappé de danser entre les lignes, à Olivier Giroud de jouer à l’agent de circulation et à toute une équipe de refroidir un Parken Stadium chaud bouillant. Les Rød-Hvide ont notamment alors subi les frappes de Mbappé, seul au second poteau à la suite d'un corner fuyant, d’Antoine Griezmann, capitaine par intérim, et d'Eduardo Camavinga. À chaque fois, le dernier rempart du Gym était sur la trajectoire ou a pu compter sur les contres de ses défenseurs.
Il suffisait alors de hausser la voix pour rendre aphone les champions du monde, puisque la partie s’est ensuite radicalement retournée. Le beau Christian Eriksen, sur sa deuxième ouverture de génie de la soirée, trouve Mikkel Damsgaard sur le côté gauche, qui peut centrer vers Kasper Dolberg. La pointe blonde, aujourd’hui joueur de Séville, plonge dans le dos d’Upamecano et trompe Alphonse Areola (1-0, 34e). Les 13 sélections et 65 ans cumulés de la jeune défense française, incapable de se dégager correctement, ne font pas le poids et ne peuvent empêcher les Danois d’enchaîner les corners (9 pendant la première période). Si sur trois d’entre eux, cela supposait de voir Eriksen repiquer la pelouse autour du drapeau avant de servir Thomas Delaney seul dans la surface, heureusement sans conséquence, c’est finalement Andreas Skov Olsen qui profite d’un ballon mal repoussé pour transpercer des Bleus devenus translucides (2-0, 39e). Oui, les joues sont rouges au moment de rentrer au vestiaire, et les Bleus auraient bien besoin eux aussi d’un Schmeichel.
Merci... la Croatie
Clauss et Fofana appelés en renfort, les gars de Deschamps se relèvent les manches pour inverser le cours du destin. Problème : le grand Kasper se fait un malin plaisir de faire capoter les opérations. D’abord en repoussant un coup franc vicieux de Griezmann frappé au ras du sol, en dégoûtant Mbappé par trois fois avec ses parades de handballeur et un énorme « pastis » , puis en riant au nez de Grizou après une enroulée toute molle (73e). Et quand le gardien ne s'emploie pas, les Monégasques Youssouf Fofana — de loin — et Benoît Badiashile — de la tête — ne trouvent pas le cadre... La France déboussolée, le Danemark rassasié, chacun en a pour son compte. Ainsi, les dix dernières minutes ne comptent plus que pour du beurre, les deux équipes ayant vu leurs craintes de relégation en Ligue B ou leurs espoirs de Final Four être éteints par le succès de la Croatie en Autriche. Comme s’il fallait en garder sous le coude pour les retrouvailles au stade 974 de Doha dans deux mois et dans un tout autre contexte. Si les Français pourront compter normalement sur le retour de nombreux cadres, pas sûr que les doutes instillés dans les têtes aient complètement disparu d’ici là.
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