Les Bleus dégustent l’Italie
Grâce, en grande partie, au pied gauche de Lucas Digne et au jeu de tête d’Adrien Rabiot, les Bleus ont dominé l’Italie à Milan (1-3) en guise de revanche sur la Nazionale et d’épilogue de leur fade année 2024. Ils terminent, accessoirement, sur le trône de leur poule de Ligue des nations.
Ces 25 dernières années, San Siro a connu Andrea Pirlo, Siniša Mihajlović, David Beckham, Álvaro Recoba, Ronaldinho, Wesley Sneijder, Andriy Shevchenko, Adriano, Clarence Seedorf, Christian Eriksen ou Hakan Çalhanoğlu. Mais ce dimanche, ce sont les coups de pied arrêtés de Lucas Digne qui y ont fait la loi. Face à la Nazionale, dans le temple qu’est Giuseppe-Meazza, les Bleus – en blanc ce soir – sont venus imposer leurs conditions (1-3) grâce à un doublé d’Adrien Rabiot, et surtout trois coups de patte du latéral d’Aston Villa. Un premier pour enrouler, après 120 secondes de jeu, un coup de pied de coin – sortant – vers la caboche du Duc, vainqueur de son duel avec Alessandro Buongiorno (0-1, 2e). Un deuxième pour brosser un superbe coup franc terminant au fond après un ricochet sur la barre et un autre sur le crâne de Guglielmo Vicario, remplaçant du malade Gianluigi Donnarumma (0-2, 32e). Et un troisième pour déposer un mini-corner, depuis le côté gauche, sur le même Rabiot, décidément invincible dans les airs (1-3, 65e).
Rendez-vous en mars
Trois phases arrêtées, donc, symbole d’une partie où les visiteurs auront beaucoup ronronné en situation de possession et bâclé en transition, avec un trio Guendouzi-Koné-Rabiot séduisant dans l’entrejeu et un autre Kolo Muani-Nkunku-Thuram moins brillant devant. Les hommes de Didier Deschamps auront aussi souffert (ils ont moins frappé, et moins eu le ballon), mais finalement peu concédé si l’on met de côté un temps additionnel chaotique (Mike Maignan a dû s’interposer devant Moise Kean, dans les dernières respirations), se faisant seulement trouer juste après le break par Andrea Cambiaso, sur une belle montée de son pendant à gauche Federico Dimarco qui avait chipé le cuir dans les pieds de Jules Koundé (1-2, 35e). Gênée par le nouveau 3-5-2 – qui avait justement été introduit par l’Italie lors d’un match aller au score identique, mais dans l’autre sens – et l’intensité adverses, mais souveraine et plaisante à voir au moment d’exulter au coup de sifflet final, l’équipe de France aura signé une performance paradoxale, à l’image d’une partie âpre et pas toujours facile à regarder.
Au moins, après la triste réception d’Israël (0-0) trois jours plus tôt, certaines choses ont été corrigées, à commencer par l’efficacité. Si 2024 restera un cru à oublier, les coéquipiers d’Ibou Konaté – qui a démarré avec le brassard tricolore pour la première fois – bouclent l’année sur cinq rencontres sans défaite, dont quatre succès, et la première place de groupe accrochée, puisque c’est de Ligue des nations dont il s’agissait ce dimanche : en grillant son hôte du soir à la photo-finish (pour un petit but), la France – qui était déjà qualifiée depuis jeudi – s’assure un quart de finale retour à la maison, en mars, et s’évite un gros. Pour reconquérir le peuple, il faudra continuer sur cette voie. Ou alors se mettre à jouer à quinze, et avec les mains.