Le Collectif des femmes des Mamelles-Ouakam interpelle l’Etat
Le collectif des femmes de Mamelles-Ouakam demande au Chef de l’Etat d’intervenir dans le litige foncier qui les oppose à un promoteur immobilier. Hier, de violents affrontements ont été évités par le Jaraaf de Ouakam. Ce samedi, le promoteur et ses nervis promettent de revenir sur les lieux.
Le mardi 17 juin 2014, ‘’sous la direction de la LGI de Mbao, accompagnée de deux huissiers demeurant à Keur Massar, M. Marruchi a procédé à la destruction de trois maisons alors que les propriétaires détiennent en bonne et due forme, les documents notariés’’. Depuis lors, le collectif des femmes de Mamelles-Ouakam demande justice. Dans un communiqué parvenu à EnQuête, ces femmes pointent un doigt accusateur sur l’Etat qui, selon elles, ne respecte pas les règles du jeu dans le litige foncier les opposant au sieur Marucchi. La note renseigne que ‘’ces trois braves femmes ont eu à bénéficier de crédit bancaire pour l’acquisition et la construction de ces maisons. D’ailleurs, le lot 36 est hypothéqué par la Compagnie bancaire de l’Afrique de l’Ouest (Cbao)‘’, précisent-elles.
Pour ces femmes, l’Etat a fait fi de l’idéal de justice qu’il proclame. ‘’Il donne l’impression dans cette affaire de mener une justice de deux poids deux mesures alors qu’il doit se positionner en régulateur. Le président de la République Macky Sall avait donné personnellement des instructions fermes au ministre de l’Economie, des Finances et du Plan pour que les femmes rentrent dans leurs droits. Et jusqu’en présent, aucune décision n’a été prise’’, dénoncent-elles. Le collectif d’ailleurs ne manque pas d’imputer cette situation à l’Etat du Sénégal ‘’qui a cédé ces lots aux femmes avec des titres fonciers. Et, c’est ce même Etat qui a autorisé la destruction de ces lots sur une autre décision qu’il a rendue’’. ‘’Si nous sommes véritablement dans un Etat de droit, les autorités doivent corriger cette erreur‘’, estiment-elles.
Ainsi, le collectif s’inscrit dans une dynamique de lutte. ‘’Le président de la République, Macky Sall doit s’attendre à un affrontement entre les populations de la localité et les mercenaires qui sont recrutés par M. Marruchi. Ce dernier semble s’inscrire dans l’utilisation de la force pour se tirer d’affaires’’, poursuit la note. D’autant, soulignent les dames, que ‘’M. Marruchi est revenu sur les lieux du drame, ce jeudi 28 janvier 2015, avec des nervis et un camion Benne, pour essayer de non seulement vendre les gravats des maisons détruites, mais aussi clôturer la rue qui passe devant lesdites maisons.
Il donnait même des instructions aussi à ces accompagnateurs pour qu’ils creusent aussi des trous de 12, 15 et 17 mètres selon les maisons’’. ‘’Ces derniers qui étaient armés jusqu’aux dents ont même menacé la population de revenir le samedi 31 janvier 2015 pour mettre en œuvre leur sale besogne. N’eût été l’intervention du Grand Jaaraf, le pire allait se produire ce mercredi, avec la détermination des populations à faire face aux nervis de M. Marruchi‘’.
Devant la tournure que prend cette affaire pendante devant la justice, le collectif invite l’Etat à désamorcer la tension.
M. BOCOUM