Publié le 5 Feb 2025 - 21:13
SAINT-LOUIS : PROJET DE RELÈVEMENT D’URGENCE ET DE RÉSILIENCE (SERRP)

Les parties prenantes harmonisent leurs actions

 

Un atelier de deux jours s’est ouvert hier dans la capitale du Nord, sous la présidence du gouverneur Al Hassane Sall. Une rencontre qui a permis aux différentes parties prenantes de partager autour des enjeux, défis et perspectives identifiées en matière de prospective territoriale et de définir une feuille de route harmonisée. Le Serrp propose une réponse efficace pour faire face aux fortes conditions maritimes récurrentes auxquelles les populations de la Langue de Barbarie sont confrontées depuis quelques années.

 

D’un coût global de 93,3 millions de dollars pour une durée de sept ans (2018-2025), fruit d’un accord entre le gouvernement du Sénégal et l’Association internationale de développement (Ida), le Projet de relèvement d’urgence et de résilience à Saint-Louis (Serrp) œuvre pour réduire la vulnérabilité aux risques côtiers des populations établies dans la Langue de Barbarie et pour renforcer la planification de la résilience urbaine. Des projections prévoient que les établissements urbains au Sénégal, dans les prochaines décennies, seront davantage confrontés à des défis démographiques, socioéconomiques, spatiaux et sécuritaires qui seront amplifiés par le changement climatique.

Pour le directeur général de l’ADM, Dr Mahmouth Diop, ces défis sont souvent plus prononcés en raison de l'urbanisation rapide, des infrastructures limitées et des ressources et capacités insuffisantes, surtout au niveau territorial. ‘’Les villes sénégalaises, surtout celles situées dans la partie ouest, sont confrontées à de graves pénuries de logements. Dans les autres situées à l’intérieur du pays, d’importants efforts restent à mener pour juguler les difficultés d’accès à l’eau potable et à l’assainissement, la réduction des vulnérabilités et le renforcement de la résilience aux catastrophes liées au climat, notamment les inondations et l’avancée de la mer’’, a déclaré Mahmouth Diop.

Selon lui, il s'agit de répondre aux besoins uniques et de tirer parti du potentiel du dividende démographique, qui est crucial pour parvenir à un développement urbain durable et atténuer les impacts du changement climatique, entre autres défis.  

11 808 personnes toujours exposées sur la bande des 20 m

D’où la pertinence de la mise en œuvre du Serrp pour faire face aux fortes conditions maritimes récurrentes auxquelles les populations de la Langue de Barbarie sont confrontées. ‘’Malgré les progrès accomplis vers l’atteinte des objectifs de développement durable (ODD), les zones urbaines continuent de lutter contre la pauvreté, les inégalités et la dégradation de l'environnement, ce qui nécessite des actions transformationnelles.  Cela s’inscrit aussi dans le cadre plus large du programme de villes durables et a, ainsi, pour objectif le renforcement de la résilience de la ville de Saint-Louis face aux effets du changement climatique. Raison pour laquelle, à cette étape de la mise en œuvre et au vu des résultats enregistrés, je félicite toutes les parties prenantes et les exhorte à maintenir la flamme des résultats, dans une durabilité transformationnelle’’, a ajouté le DG de l’ADM.

Le projet prévoit, à terme, de réaliser environ 500 logements et de restaurer les moyens de subsistance des populations déplacées de la Langue de Barbarie à Diougop, dans la commune de Gandon.

Ainsi, le Serrp a prévu un budget d’environ de trois milliards francs CFA pour financer des projets socioéconomiques et d’aménagement du cadre de vie pour les populations déplacées. Pour améliorer l’accès des populations aux services sociaux de base, des équipements collectifs sont en cours de réalisation au niveau du site de relogement définitif et dans le village de Diougop. Ils permettront de relever le niveau d’équipement de la zone, de faciliter l’intégration des populations déplacées à Diougop et ses environs.

Pour rappel, le Serrp vise à améliorer les conditions de vie de 1 342 ménages répartis en 538 concessions, soit, au total, 15 081 personnes, dont 3 273 ont déjà perdu leur maison et 11 808 encore installées sur la bande des 20 m et considérées comme très exposées à l’érosion côtière.

 

IBRAHIMA BOCAR SENE SAINT-LOUIS

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