L’Aumn réclame la libération des assiettes foncières
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L’Association de l’union des producteurs maraîchers de la zone des Niayes (Aumn) a recommandé, hier, à l’État du Sénégal, de libérer plusieurs assiettes foncières au profit des jeunes agriculteurs. Cette mesure, disent-ils, peut concourir à stopper ‘’l’hémorragie clandestine’’ qui guette la jeunesse de leur localité.
Des milliers de jeunes Africains tentent, chaque année, de rejoindre l’Europe via la Méditerranée. Mais nombre d’entre eux voient leur destin s’arrêter en pleine mer, avant même d’atteindre les côtes d’Almeria, d’Andalousie (Espagne), de l’Italie ou encore de la Grèce. Ils y décèdent en quantité. Parmi eux, de jeunes Sénégalais qui, pour la plupart, embarquent à Kayar, à Kafountine, à Saly Portudal, à Elinkine…
Selon les statistiques de l’Organisation internationale pour les migrations (Oim), 635 personnes ont péri en Méditerranée, rien qu’au mois de janvier 2018. En 2017, ce sont 3 119 migrants africains qui ont trouvé la mort en pleine mer.
Au Sénégal, l’émigration clandestine a aussi fait des victimes et laissé des séquelles profondes au sein de certaines familles. Lors de la fête du 4 Avril marquant le 59e anniversaire de l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale, les autorités locales de la commune de Méouane (Tivaouane) ont demandé aux jeunes d’abandonner leurs rêves de rejoindre l’Europe par la mer et de rester sur place. A leur tour, les producteurs maraîchers de la zone des Niayes pensent que la libération des terres cultivables par l’État du Sénégal pourrait aider à fixer les jeunes dans leur terroir.
L’équation des terres réservées
Pour stopper ce fléau dans leur localité, le président de l’Association de l’union des maraîchers des Niayes déclare qu’il faut que les jeunes accèdent aux terres. ‘’Aujourd’hui, la question qui se pose, dans la zone des Niayes et qui est primordiale, reste l’extension des superficies cultivables. Si nous voulons travailler à freiner l’immigration clandestine des jeunes vers l’Europe, il faut chercher à les intégrer. Comment les intégrer ? C’est faire en sorte que ces jeunes puissent accéder aux terres’’, dit Mamadou Ndiaye. Le patron de l’Aumn estime qu’il est temps de céder certaines parties réservées aux jeunes. ‘’Nous avons remarqué, en général, que, dans la zone des Niayes, nous avons une grande partie de terres réservées. Il faut qu’on ouvre ces parties réservées aux jeunes producteurs. Cela leur permettra de faire une extension de leurs parcelles. Si les parties réservées sont ouvertes, les jeunes pourront être maintenus ici. Ils n’auront plus envie de voyager. Ils vont rester pour contribuer au développement économique et social de leur pays’’, ajoute Mamadou Ndiaye.
Dans la zone des Niayes, il y a des parties où il est interdit aux populations de pratiquer une quelconque activité agricole. Cependant, le président de l’Aumn est toujours convaincu que si l’État cède ces terres, il y aura forcément une extension des terres cultivables. Synonyme de frein à l’immigration clandestine et donc de maintien des jeunes dans leur localité.
GAUSTIN DIATTA (THIÈS)