La bande de Darou condamnée à un mois ferme
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Reconnues coupables de défaut de carnet sanitaire, A. Ndiaye, 27 ans, et ses deux copines A. Sène et A. Thiam ont été condamnées à un mois avec sursis par le tribunal de grande instance de Saint-Louis.
La bande des trois ‘’copines’’ a été jugée hier en flagrant délit par le tribunal de Saint-Louis. Elles sont accusées de prostitution avec défaut de carnet sanitaire. Devant la barre, Aissatou Ndiaye, Adama Sène et Awa Thiam ont reconnu sans problème les faits qui leur sont reprochés. Venues de la région de Thiès, les trois femmes se sont installées dans le quartier de Darou, dans le faubourg de Sor, dans un appartement meublé pris en location à raison de 10 000 F par jour et par chambre. Troublées dans leur quiétude par les nombreuses entrées et sorties suspectes dans l’appartement des nouvelles locataires, les familles voisines ont saisi le délégué de quartier qui s’en est ouvert à la police. D’ailleurs, la descente des limiers sur place a permis l’interpellation des dames A. Ndiaye, âgée de 27 ans et divorcée, A. Thiam, âgée de 23 ans et également divorcée, et l’étudiante en bureautique et informatique A. Sène, âgée de 18 ans seulement.
À la barre, les trois ‘’copines’’ sont largement revenues sur les circonstances de leur connaissance au cours d'une cérémonie familiale à Thiès. Ainsi, après la fête, d’un commun accord, elles ont décidé de descendre à Saint-Louis pour se livrer à la prostitution afin de gagner rapidement et facilement de l’argent. Considérée comme le cerveau de la bande, A. Ndiaye a trouvé les mots justes pour embarquer sans difficulté les deux autres dans son entreprise. Devant le juge, même si elle a assumé le statut de ‘’leader’’ du groupe, elle a signalé qu’A. Thiam n'est pas une novice dans la prostitution. Ce qui est tout le contraire de la jeune étudiante A. Sène.
Pour justifier leur acte de prostitution clandestine, elles ont évoqué les temps durs et la pauvreté. Ainsi, c’est pour satisfaire leurs besoins matériels qu'elles s’adonnent au plus vieux métier du monde. Avant d’ajouter que c'est occasionnellement qu'elles se prostituent.
Mais lors de l’audience, c’est le cas d'A. Sène qui a plus attiré l'attention de la cour, vu son jeune âge, mais également ses interminables pleurs. D'ailleurs, quand le président lui a demandé pourquoi elle s'adonne à la prostitution malgré son jeune âge, au lieu d’aller poursuivre ses études supérieures, elle a éclaté en sanglots et pleuré à chaudes larmes. Après quelques minutes de bouleversement, reprenant ses esprits, A. Sène, 18 ans et étudiante en informatique et bureautique à Dakar, explique que ses parents la tueraient s’ils apprennent ce qu’elle faisait à Saint-Louis.
D’ailleurs, elle a promis au président de retourner en classe et de s’éloigner définitivement du milieu de la prostitution.
Après le réquisitoire du procureur qui a requis l'application de la loi, la bande des trois ‘’copines’’ a été reconnue coupable des délits de non-inscription sur le fichier sanitaire et social et défaut de présentation de carnet sanitaire. Après délibération, la cour les a condamnées à une peine d'un mois avec sursis.
IBRAHIMA BOCAR SENE SAINT-LOUIS