Publié le 8 Apr 2016 - 17:41
LUTTE CONTRE LE DIABETE

Les acteurs de la Santé misent sur la sensibilisation

 

Le diabète s’accroît de plus en plus surtout dans les pays à faibles revenus. Un constat qui a poussé l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à axer le thème de la journée Mondiale de la santé de cette année sur la sensibilisation de cette maladie.

 

La journée mondiale de la santé a été célébrée hier. Cette année, l’accent est mis sur la prévention et le traitement du diabète. Une maladie chronique qui progresse de façon exponentielle surtout dans les pays en développement. Il est caractérisé par une concentration élevée de sucre dans le sang qui peut provoquer, avec le temps, des atteintes graves des organes vitaux du corps. Il constitue une cause majeure de mortalité prématurée et d’incapacité.

Selon la Directrice de la lutte contre la Maladie, Docteur Marie Khémesse Ngom qui a présidé hier la cérémonie, ‘’de nos jours, le diabète constitue la seule maladie non infectieuse pour laquelle on peut parler d’épidémie’’. Cet accroissement important de la maladie, dit-elle, est essentiellement marqué dans les pays à revenus faibles où les pays intermédiaires. ‘’Au Sénégal, les consultations médicales pour cause de diabète sont de plus en plus fréquentes. Elles présentent une prévalence élevée qui devra être confirmée par les données de l’enquête nationale qui est en cours de traitement. Cette journée permet de sensibiliser sur cette maladie qui se développe de manière insidieuse dans notre pays’’, a soutenu Dr Ngom.

Elle souligne d’ailleurs que malgré tous les efforts consentis, la prise en charge de cette maladie reste onéreuse pour les familles, les communautés et autres. ‘’Il est important de signaler que les bouleversements notés dans notre mode de vie (inactivité physique, les aliments gras, trop salés et trop sucrés) sont autant de facteurs de risques qui méritent d’être combattus. Des mesures simples de mode de vie peuvent être efficaces pour prévenir ou retarder un diabète de type 2’’, conseille-t-il. Toujours pour éviter cette maladie, elle conseille le maintien d’un poids normal, la pratique régulière d’exercice physique et une alimentation saine. Des éléments qui, dit-elle, peuvent réduire des risques du diabète. Pour elle, les diabétiques peuvent avoir une meilleure qualité de vie si les populations sont informées de façon adéquate sur cette maladie et sur ses complications socio-économiques.

422 millions de diabétiques en 2014

Pour le représentant de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) Docteur Cheikh Diallo, le nombre de personnes vivant avec le diabète a pratiquement quadruplé depuis 1980. ‘’La prévalence de la maladie augmente dans l’ensemble des régions du monde, passant de 108 mille (4,7% de la population) sujets diabétiques en 1980 à 422 millions (8,5%) de diabétiques en 2014. Le surpoids et l’obésité, la mauvaise alimentation et la sédentarité constituent des facteurs à l’origine de cette augmentation spectaculaire", a soutenu Dr Diallo.

L’OMS souligne que l’épidémie du diabète a un impact sanitaire et socioéconomique majeur, en particulier dans les pays en développement. En 2014, plus d’un adulte sur trois âgé de plus de 18 ans était en surpoids et plus d’un sur dix était obèse. ‘’Les complications du diabète peuvent entraîner un infarctus du myocarde, un accident vasculaire cérébral, la cécité, une insuffisance rénale et l’amputation des membres inférieurs, renseigne encore le document de l’OMS. Par exemple, les taux d’amputation des membres inférieurs sont 10 à 20 fois plus élevés chez les personnes diabétiques’’, a dit Dr Diallo. Ce dernier ajoute qu’en 2012, le diabète était à l’origine de 1,5 million de décès, et 43% surviennent prématurément, c’est-à-dire avant l’âge de 70 ans.

Ces décès, souligne-t-il, sont en grande partie évitables, "moyennant l’adoption de politiques visant à créer des environnements propices au mode de vie sain et l’amélioration de la détection et du traitement de la maladie". Pour la prise en charge efficace de la maladie, l’Organisation recommande l’utilisation d’un ensemble restreint de médicaments génériques ; des interventions visant à promouvoir les modes de vie sains ; l’éducation du patient afin de favoriser l’auto-prise en charge ; le dépistage régulier en vue de la détection précoce et du traitement des complications.

VIVIANE DIATTA

 

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