Publié le 12 Jun 2014 - 14:37
LUTTE CONTRE LE VIH/ SIDA

Aminata Touré préconise de nouvelles stratégies de financements

 

Pour mener à bien la lutte contre le VIH/Sida, le Premier ministre a demandé aux acteurs de procéder à un changement de paradigmes afin de consolider les acquis.

 

 Face à la raréfaction des financements, le Premier ministre Aminata Touré a demandé hier aux acteurs de la lutte contre le sida de s'engager à nouveau pour consolider les acquis. C’était à l'occasion de l’ouverture de la 7ème réunion du Conseil national de lutte contre le Sida (CNLS). 

"Il  faut un changement de paradigmes en adoptant des approches novatrices allant dans le sens d’une riposte au sida, efficace et durable, sous-tendue par la synergie d’actions de tous les acteurs de développement, de la société civile et des communautés.

Il s’agit surtout d’aller vers la rationalisation des ressources mises à la disposition aussi bien par les partenaires techniques et financiers que par l’État'', a dit le Premier ministre. Qui s'empresse de rappeler que ''l’État s’est engagé à financer depuis plus de 15 ans l’accès gratuit aux ARV (Anti Rétro-viraux) pour les patients du VIH. Les résultats encourageants de la riposte au VIH ont été facilités par le soutien constant des partenaires techniques et financiers aux côtés de l’État du Sénégal''.

Toutefois, reconnaît-elle, les résultats enregistrés dans le domaine de la lutte contre le sida ne doivent pas faire oublier les nombreux défis. A cet effet, le Premier ministre a soutenu que l’augmentation des financements nationaux pour accompagner la lutte est devenue un impératif. Ceci est d’autant plus vrai qu’au Sénégal, 80% des financements du programme de lutte contre le sida proviennent des ressources extérieures qui, malheureusement, vont considérablement baisser.

 Le Sénégal a décidé de réviser sa stratégie pour prendre en compte ses problèmes. C'est ainsi qu'un plan stratégique fixé autour de 75 milliards de francs a été détaillé dont la prévention occupe les 38% . ''Ce budget est financé à 80%, donc nous avons un gap de près de 40% à rechercher. Avec la raréfaction des ressources extérieures, nous sommes obligés de trouver des financements domestiques'', a expliqué  Docteur Safiétou Thiam, secrétaire exécutive du CNLS. Qui exhorte le secteur privé à contribuer plus efficacement au financement de la lutte contre le sida. Pour ensuite demander au gouvernement d'augmenter sa contribution dans la lutte contre le sida. 

TRAITEMENT ANTIRÉTROVIRAL

Les PVVIH demandent la gratuité de la prise en charge entière des enfants vivant avec le VIH 

Le retrait du  Fonds Mondial, principal bailleur de la lutte contre le VIH, a comme conséquence principale de faire du Sénégal un pays à faible prévalence avec aucun  droit  au financement encourageant. Cette situation est préoccupante pour les PVVIH (personnes vivant avec le VIH). ''Le défi majeur du gouvernement dans la lutte contre le VIH / sida est pour nous la prise en charge entière, totale et gratuite de tous les enfants et adolescents vivant avec le VIH.

Il suffit d’une volonté politique pour le faire, et c’est à ce niveau que la cadence mérite d’être accélérée. Ces enfants dont le chiffre ne dépasse pas les 3000 peuvent être pris d’une manière spécifique afin de leur permettre d’avoir un avenir radieux'', a soutenu Ndèye Astou Diop la représentante du réseau national des personnes vivants avec le VIH.

Selon elle, il est aujourd’hui plus que jamais urgent que le Gouvernement du Sénégal prenne entièrement en charge le traitement ARV de ses patients. ''L’état doit sécuriser par ses propres moyens l’achat des ARV et des intrants pour ensuite attendre une contribution de ses partenaires au financement des autres secteurs de la lutte contre le VIH'' a insisté Mme Diop. 

VIVIANE DIATTA

 

 

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