Le plan d’action du Pr. Mary Teuw Niane
C’est à Saint-Louis que le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, le Pr. Mary Teuw Niane, a réuni son staff ministériel pour se pencher sur les réformes du Baccalauréat, suite aux fuites décelées lors de l’épreuve de 2017.
Selon le Pr. Mary Teuw Niane, il est nécessaire de réformer le premier diplôme de l’enseignement supérieur. Une grande réforme qui se mijote depuis le Conseil présidentiel de 2013 ayant abouti à une orientation des formations vers les sciences et la technologie. Mais, les fuites au Bac de l’année académique 2016-2017 ont quelque peu contrarié leurs projets.
‘’Il a fallu attendre la stabilisation des procédures administratives et judiciaires en cours pour avoir une claire perception des implications et responsabilités de ce qui, le plus souvent, constitue de la délinquance de droit commun et qui ne met pas en cause l’enseignant ès-qualités, mais qui incrimine l’individu avec ses turpitudes et son inclination à la malfaisance’’. Donc, poursuit le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, la réforme du Bac est indispensable pour redonner à ce diplôme sa valeur et son image quelque peu effritées par les turbulences de l’année dernière. A propos de cette fraude qui a éclaboussé l’examen, il a rappelé qu’une "plainte est en cours auprès du procureur de la République pour sanctionner les auteurs de cette indélicatesse qui, à travers un modus operandi, ont cherché à décrédibiliser le Baccalauréat sénégalais".
Le Bac sénégalais a toujours bénéficié d’une grande considération dans les grandes universités européennes, grâce au système d’enseignement de qualité dispensé. Hier à Saint-Louis, le ministre de l’Enseignement supérieur a retracé l’historique du Baccalauréat, de l’époque napoléonienne à nos jours, et souligné que "cette réforme du Bac répond au souci de mieux sécuriser le système des examens, ce qui avait fini de contrarier la réforme décidée depuis plus de deux ans". Il s’exprimait à l’ouverture de l’atelier de réflexion sur le Baccalauréat, en présence d’universitaires, de représentants des syndicats d’enseignants, de membres de la société civile et de différents acteurs de l’éducation au Sénégal.
Définir le statut et l’organigramme de l’Office national du Bac
Dans un document de travail remis aux participants, il y est listé toutes les raisons qui motivent la tenue de l’atelier de réflexion sur le Bac et les pistes de réflexion. Ledit document déplore ‘’l'absence de banques d’épreuves validées et structurées qui entraîne un éternel recommencement de l’entièreté du processus, mais aussi du manque d’efficacité et fiabilité de l’évaluation qui rend aléatoire la réussite et favorise des tentatives de fraude". Donc, "il s’agira, au terme de l’atelier, au plan institutionnel, de définir le statut et l’organigramme de l’Office national du Bac et, au plan de l’évaluation, de capitaliser les différentes expériences de réforme, afin d’adopter une évaluation qui répond aux principes de l’approche par compétences (Apc) et de la pédagogie de l’intégration (Pi), pour définir les meilleures conditions de son application". Il sera aussi question de revisiter les différentes étapes et processus pour établir une charte d’organisation du Baccalauréat qui précisera le cahier des charges de tous les acteurs, pour ainsi renforcer la lutte contre la fraude, entre autres.
Le directeur de l’Office national du Bac, Babou Diakham, d’ajouter que la réforme "permettra de changer le contexte, face au développement des réseaux sociaux, afin d’arriver à une fiabilité des examens, pour une crédibilité du Baccalauréat qui passera par un renouveau du système éducatif". Les conseillers du président de la République, du Premier ministre et du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct) en matière d’éducation, se sont tour à tour réjouis de la tenue de cet atelier de trois jours, qui permettra de trouver une "alternative crédible" pour sécuriser l’organisation du Baccalauréat au Sénégal.
FARA SYLLA (SAINT-LOUIS)