Hier, le promoteur Aziz Ndiaye a réuni les deux lutteurs Sa Thiès de l'école de lutte Double Less, et Malick Niang de l'écurie Yoff pour leur deuxième face-à-face. A cette occasion, les deux lutteurs, visiblement très en forme, n'ont pas failli à leur réputation. Sa Thiès s'est montré virulent et agressif, alors que Malick Niang a paru dépassé par les événements et gêné par sa timidité. Morceaux choisis...

Malick Niang : ''Je ne sais pas parler, j'exprime tout en actes''

''Le fait de ne pas avoir le staff de l'écurie Ndakaaru à mes côtés ne me manquera pas. C'est comme un enfant qui apprend le Coran dans un daara, une fois qu'il a assimilé tout le Livre Saint, il est libéré et on le soutient pour qu'il crée son propre daara, et l’accompagne tout le long du parcours. C'est mon cas avec l'écurie Ndakaaru. Ceux qui y sont prient pour moi, et je n'ai aucun problème avec eux. C'est pour moi l'occasion de remercier Aziz Ndiaye de m'avoir prêté un million de francs Cfa pour que je m'acquitte de la somme que les dirigeants m'avaient réclamée. Je lui ai remboursé l'argent après avoir reçu mon reliquat.

Je ne peux pas prendre la revanche de Yékini. Il a des pieds et des mains et peut prendre sa revanche. Mon combat, c'est avec Sa Thiès. Je considère que Sa Thiès et moi sommes tous deux les jeunes frères de Yékini et Balla Gaye 2. Ce n'est pas que j'ai peur de mon adversaire quand je le dis, mais je ne souhaite aucun mal à Balla Gaye 2, même s'il m'a fait pleurer le jour de la défaite de Yékini. J'essaie d'oublier et de me dire que c'est la volonté de Dieu. Maintenant, ce combat est tout autre, c'est le mien. Moi aussi, je suis soutenu par beaucoup de lutteurs, plus particulièrement Yékini Junior et Bismi Ndoye. Je n'oublierai jamais ce que ce dernier a fait pour moi. Mes débuts dans la lutte ont été très difficiles, aucun de mes proches ne m'a soutenu. Je marchais de Yoff à la Médina pour aller m'entraîner à l'écurie Ndakaaru et, parfois, c'est Bismi Ndoye, qui était à l'époque engagé dans le Claf (Championnat de lutte avec frappe) de Gaston Mbengue, qui me dépannait souvent.

Pour en revenir au combat, les lutteurs que j'ai eu à affronter dans ma carrière sont plus rapides que Sa Thiès. Je peux citer les exemples de Sakal de Rock Énergie et Moussa Ndoye de l'écurie Yarakh. S'il est question de force, Sococim est physiquement plus fort que Sa Thiès mais je l'ai battu. J'ai remarqué que Sa Thiès a pris du volume pour ce combat. Mais tout ce qu'il a déclaré, c'est pour le show, il anime pour faire plaisir à tout ce beau monde présent dans la salle, il ne fera rien de ce qu'il dit. Sa Thiès avance qu'il sait se bagarrer, alors pourquoi il ne l'a jamais fait contre ses adversaires précédents. C'est un peureux, il n'a pas le courage de se bagarrer. Je ne sais pas parler, j'exprime tout en actes. C'est Sa Thiès qui a gâché le face-à-face Yékini/ Balla Gaye 2 au Radisson (le 11 avril 2012), il a le premier insulté les gens, c'est lui qui a déclenché la bagarre. Ce sont des lutteurs comme lui qui poussent le CNG (Comité national de gestion de la lutte) à prendre des mesures sur le dopage. Je serai le premier à t'emmener chez Ardo''.

Sa Thiès : ''Je vais te casser les côtes avant de te battre''

''Pour la petite histoire, lors du face-à-face de Yékini et Balla Gaye 2, le 11 avril 2012, il n'y a eu aucun accrochage entre Malick Niang et moi. Il s'est passé que j'ai vu quelqu'un lever une bouteille de verre pour la lancer à la figure de mon grand frère. S'il avait été atteint, le combat n'aurait pas eu lieu, c'est pour cela que j'ai frappé. C'est moi qu'on a remarqué, mais pas celui qui a soulevé la bouteille.

J'ai eu plutôt une dispute avec Yékini Junior et j'en profite pour lui demander pardon. C'était la tension autour de ce combat qui nous a fait faire n'importe quoi. Si on pouvait effacer cet épisode, on l'aurait fait. Je ne voudrais pour rien au monde que la lutte soit salie ou gâchée par les lutteurs.

Comme mon adversaire l'a si bien dit, je ne lutte ni pour Balla Gaye 2 ni pour Yékini. C'est avec Malick Niang que j'ai à faire. Balla Gaye 2 a un combat comme moi, et je prie Dieu pour qu'on gagne tous les deux. Pour mon combat, je n'ai aucune pression, je n'en ai jamais eu d'ailleurs. Je n'y pense même pas. J'ai toujours baigné dans la lutte : mon père a été lutteur, mon grand frère en est un, et les lutteurs de Guédiawaye, qui sont mes amis, m'épaulent dans mes entraînements. Ce combat, c'est comme un jeu pour moi, c'est comme quand je fais des contacts dans mon écurie en battant mes coéquipiers. Ce combat ne durera pas, puisque nous sommes deux attaquants, celui qui marquera le premier l'emportera, et je prie que ce soit moi. Je n'ai pas augmenté mon poids, au contraire je l'ai diminué de 10 kg. La perspective d'affronter Malick Niang ne peut en aucun cas me pousser à augmenter mon poids, et pour quoi faire d'ailleurs, je n'y pense même pas. Aucun lutteur ne m'a jamais infligé de K.-O., aucun adversaire n'a jamais osé se bagarrer avec moi. Qu'il s'y essaie le jour du combat, il verra ce qui l'attend. J'ai un palmarès plus riche que le sien, et de loin. Il ne peut pas terrasser les lutteurs que j'ai vaincus.

Je te battrai le jour du combat, j'aurai ma 10e victoire avec lui. Je suis plus fort et plus rapide que lui. En plus, je lutte mieux que lui. Je sais cogner, et je crains qu’après en avoir fini avec lui, les autres lutteurs aient peur de lutter contre moi, déjà que j'arrive difficilement à avoir un adversaire. Si Malick Niang me donne un coup, il n'en donnera plus jamais de sa vie. Qu'il ne fuit pas le jour du combat. C'est comme si je n'avais pas de combat, je dors tranquille, je mange à ma guise. Et le jour du combat, je vais lui casser les côtes avant de le terrasser. Je suis plus fougueux, plus sadique et plus courageux que lui. Ma timidité s'arrête en dehors de l'enceinte. Augmente tes entraînements, du mieux que tu peux, car je vais te malmener et te vaincre. Dès que l'arbitre sifflera, je marcherai sur lui, le frapperai et le terrasserai. Je serai le premier à t'infliger une défaite. On lui a choisi des adversaires : il a mis K.-O. Adama Diouf, parce que ce dernier ne sait pas se bagarrer, il n'est fort qu'en lutte simple. Je ne connais pas le dopage. Ce que je fais, c'est m'entraîner, manger bien et dormir sur un lit douillet, cela me suffit largement.''

KHADY FAYE

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