Boy Niang 2 a accueilli, hier, la presse dans son fief de Pikine Tally Bou Bess. Après une séance d'entraînement en toute décontraction et suivie par une foule immense, il s'est confié sur son année de suspension et ses aspirations pour son combat contre Baye Mandione de dimanche prochain. 

Boy  Niang 2 revient dans l’arène après une défaite et une suspension. Comment se passe la préparation de votre combat contre Baye Mandione ?

Je reviens de suspension, et j’en profite pour remercier tout le monde qui m’a soutenu dans ces moments difficiles, surtout le monde la lutte. C’est vrai que je suis resté une saison entière sans lutter mais je prends très au sérieux ce combat contre Baye Mandione. Je le prépare d’une manière différente de mes autres combats, parce que seule la victoire m’arrange, après les difficultés que j'ai traversées. Je prie pour que le Bon Dieu m’accorde la victoire.

Qu’est-ce que vous avez fait de spécial pour ce combat ?

Le travail que j’ai abattu pour ce combat, je ne l’ai jamais fait. Mes coaches ont imposé à mon corps un travail intense. Je me réveille à l’aube, et avec mes encadreurs, on a abattu un énorme travail. Il ne me reste plus qu’à confirmer avec la victoire. C’est le seul moyen pour moi de vous montrer le travail que j’ai fait. Mais comme ça, je ne peux l’expliquer.

Parlez-nous un peu de votre préparation aux États-Unis...

Après le travail que j’ai fait aux États-Unis, à mon retour, je pouvais lutter avec n’importe qui. J’y suis allé parce que j’étais en colère de voir les autres lutter sans que je puisse le faire à cause de ma suspension. Donc, je me suis tué aux entraînements. J’y ai fait de la boxe, de la musculation, j’ai fréquenté des salles spécialisées en lutte gréco-romaine. J’y ai appris beaucoup de choses et certainement, cela me servira beaucoup pour le reste de ma carrière.

Pour votre retour, vous avez choisi un gros morceau, Baye Mandione...

Durant toute ma carrière, je n’ai jamais eu un adversaire facile à battre, que ce soient Sa Cadior, Double Less 2. Quand ils débutaient leur carrière, j’étais encore élève. Dieu a fait que je suis venu dans l’arène et j’ai fait mes preuves. Cette fois-ci, je suis resté une année sans lutter et on m’a néanmoins donné Baye Mandione comme adversaire.

Cela me pousse à aller encore plus de l’avant. Baye Mandione est un adversaire sérieux et c’est un grand frère pour nous. Quand j’étais petit, mon père allait souvent à Thiaroye pour s’entraîner avec les lutteurs de cette localité. Les Ousmane Diop et autres me supportaient sur leurs épaules. Je regardais même les spectacles de Baye Mandione quand il jouait au faux-lion, j’étais très petit. Je le remercie d’ailleurs pour cette perche qu’il m’a tendue, c’est juste énorme.

Baye Mandione est un poids lourd alors que vous êtes un mi-lourd. N’est-ce pas un risque pour vous ?

J’ai l’habitude de lutter avec des poids lourds. La lutte est dans mon sang, je ne connais que cela. J’ai beaucoup souffert durant mon année de suspension. J’en suis arrivé à un niveau où j'aurais même payer un lutteur pour qu’il vienne lutter avec moi s'il le fallait. Je suis né dans ce milieu avec un père et un oncle lutteur. La différence de poids ne me fait pas peur. L’essentiel pour moi, c’est de gagner ce combat.

Votre adversaire est connu aussi pour sa force de frappe et sa fougue légendaire. Comment comptez-vous vous y prendre pour le dompter ?

Comme je vous l’ai dit, j’ai beaucoup travaillé. Je connais mon adversaire, je sais que c’est un bagarreur, un guerrier plein de fougue qui se donne à fond dans ses combats. C’est pour cela qu’on a tout prévu. Le jour-j, tous ceux qui me verront sauront que je suis de retour. C’est le renouveau pour moi.

Pikine relève d’une défaite mémorable avec Eumeu Sène. N’est-ce pas une pression de plus pour vous ?

Non, ce n’est pas une pression. Au contraire, c’est une motivation. Eumeu est notre grand frère, il avait l’habitude de sortir victorieux de ses combats. Cette fois-ci, le Bon Dieu en a décidé autrement et cela a fait mal aux Pikinois ; raison de plus pour que je sois motivé, pour redonner à Pikine son sourire.

On n'a pas vu de poids lourd dans votre écurie alors que votre adversaire en est un...

Si, on a des lourds dans cette écurie. À une semaine du combat, je ne fais plus de contact. Actuellement, je travaille la rapidité, l’endurance et la vivacité. En plus, je vous l’ai dit, j’ai l’habitude de lutter avec des poids lourds, même dans les ''mbàpàt''.

Il ne vous arrive pas de ressentir une peur pour ce combat ?

Non, cela ne m’arrive jamais. Je suis né dans ce milieu. À part l’école, je ne faisais rien d’autre que lutter. Quand j’étais plus jeune, je frappais à la porte de ma mère à 4 heures du matin, je lui amenais des sacs de riz, de l’huile et beaucoup d’autres choses que je gagnais dans les tournois. Je suis prêt à lutter avec tous, je n’ai peur d’aucun lutteur.

Votre adversaire est connu aussi pour son côté provocateur. Ne pensez-vous pas qu’il puisse vous énerver ?

Sur ce côté-là, je n’ai pas de problème. Je reviens de loin, j’ai vécu des moments difficiles avec cette suspension. Je suis mentalement solide. Actuellement, rien ne peut m’ébranler ou m’énerver. S’il était face à moi, il pourrait tout me dire mais cela ne me ferait pas réagir.

Mon entourage m’a refait après les erreurs du passé. En plus, je suis ambassadeur de la non-violence. Ce que je demande à mes supporters, c’est de venir en masse au stade. Après la victoire, on raccompagne Baye Mandione à Thiaroye sans histoire et on rentre fêter la victoire à Pikine.

KHADY FAYE