Maimouna relève les Faye de la liste
Maimouna Ndour Faye continue de protester contre la liste provisoire des médias reconnus. Munie de ses pièces à conviction, la patronne de 7tv estime que l'absence de sa télévision et de son site web AZ Actu demeure incompréhensible.
C'est une Maimouna Ndour Faye tous “griefs” dehors qui est revenue à la charge ce mercredi. La patronne de 7tv a donc posé sur la table tous les documents justificatifs dont elle dispose afin de contester la liste, bien que provisoire, du ministre Alioune Sall. Selon la journaliste, l'attitude de la tutelle n'est qu'une vaine tentative de manipulation de l'opinion. “Nous exerçons notre métier en toute légalité et contrairement à ce que l’on est en train de faire croire à l’opinion publique nationale. Nous sommes aujourd’hui en possession de tous les documents. Des documents que nous avons transmis hier au ministère de la Communication.”
MNF de renchérir : “Nous ne devrions pas figurer sur une liste de médias supposés être non conformes si le travail de vérification et de conformité avait été mené par le ministère de la Communication, qui est notre tutelle. Nous nous insurgeons contre cette démarche. Il y a l’avis de constitution de la société 3M Universel, la licence exploitée par 7TV, octroyée en 2011 par l’État du Sénégal. La licence appartenait à une société dénommée Media Tech.”
Lors de cette émission de MNF avec la presse comme principale “invitée”, la cheffe de 3M Universel a présenté les documents qui sous-tendent les entreprises de médias qu'elle manage. “Avec le groupe Media Tech, à l'époque, nous avions signé un contrat d’achat et de cession de la télévision LCS et de toutes les fréquences qu’elle détenait. Il y a la décision de l’ARPT qui valide cette licence. Il y a un protocole d’accord entre MEDIA Tech et 3M Universel qui a fait l’objet d’une étude fiduciaire,” explique Maimouna Ndour Faye. Cette membre du Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS) poursuit : “Il s’agissait de la cession totale de toutes les fréquences télé et radio et du matériel d’exploitation de la chaîne de télé LCS. Nous avons lancé, par la suite, les procédures de conformité pour informer le CNRA du changement de dénomination. La même procédure a été intentée à l’endroit du ministre de la Communication de l’époque et de l’ARTP.”
Tout en soutenant la régulation et l'organisation du secteur audiovisuel, elle appelle à une démarche concertée. « Le dialogue avec les acteurs est essentiel pour éviter de telles situations », a-t-elle déclaré, rappelant l'importance de préserver la crédibilité des professionnels respectueux des normes. “On essaie de nous faire passer pour des hors-la-loi. Plus grave encore, cette attitude de la tutelle affecte notre dignité professionnelle. À 7tv et AZ Actu, que je connais le mieux, il n'y a que des professionnels, des journalistes formés dans de bonnes écoles. Si on se réveille un beau jour et qu'on nous apprend qu'on n'est pas reconnus, forcément ça fait mal. Donc, au-delà de toute cette paperasse administrative, la remise en question de notre professionnalisme par un tiers nous interpelle davantage que tout le reste.”
Assainir, mais avec les acteurs
Après avoir largement prêché pour sa chapelle, MNF en a placé une pour toute la corporation. Selon elle, même si la tutelle a raison de faire bouger les choses, elle aurait dû inclure les acteurs. “Nous sommes pour la régulation, l'assainissement ou même l'épuration, si vous voulez, de la presse. Quoi qu'on puisse dire, notre secteur est profondément infesté depuis quelques années. Nous soutenons la tutelle dans cette lancée, car nous serons les premiers bénéficiaires des résultats.”
“Cependant,” nuance-t-elle, “il y a un adage qui dit que tout ce qui est fait pour moi, sans moi, est fait contre moi. Comment le ministre peut-il prendre une décision aussi unilatérale de publier une liste regroupant les médias reconnus sans au préalable associer les acteurs : patrons de presse, journalistes reporters, etc. ?”
MAMADOU DIOP