Publié le 21 Jun 2016 - 20:52
MANQUE D’EMPLOIS, FÉCONDITÉ ÉLEVÉE

Des freins au dividende démographique

 

Le Sénégal abrite depuis hier un Symposium de haut niveau sur le dividende démographique et le développement en Afrique. Avec une baisse du taux de croissance de la population à l’échelle internationale, l’Afrique se positionne comme la locomotive de la croissance mondiale. La rencontre de Dakar étudie les possibilités de voir comment le continent peut tirer profit de cette démographie.

 

Le dividende démographique, une chance ou une menace pour les pays africains ? Le Premier ministre répond qu’il s’agit des deux à la fois. Mahammed Boun Abdallah Dionne qui présidait hier le Symposium de haut niveau sur le dividende démographique et le développement en Afrique pense que le dividende démographique ‘’est une chance’’, dans la mesure où l’Afrique dispose d’une population très jeune et en âge de travailler. Ainsi, le continent peut bien tirer profit de cet atout considérable pour son développement économique.

Cependant, le dividende démographique, souligne le Premier ministre, peut aussi être une menace pour les pays africains. Pour cela, Mahammed Boun Abdallah Dionne préconise ‘’une approche holistique’’ pour capturer ce bonus démographique. ‘’Il n’y a pas de nouvelles solutions sans de nouvelles capacités productives. Si on veut créer l’emploi, on ne travaille pas de manière virtuelle, on travaille pour créer de la richesse et cette richesse, tant qu’on continuera à exporter des matières primaires, des matières de base, on continuera à exporter le travail des jeunes africains’’, fait-il savoir.

Par ailleurs, la démographie, si elle est bien gérée, peut être une source de croissance accélérée et de réduction de la pauvreté, renseigne la Directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Sénégal. D’après Louise Cord, au Sénégal, ‘’le dividende démographique contribue seulement pour un demi-point de la croissance économique, alors qu’il devrait atteindre au moins un point entier ou plus’’. ‘’Un taux de fertilité trop élevé à 5 naissances pour chaque femme, avec un manque d’emplois de qualité pour la population active, limite le dividende démographique au Sénégal’’, déplore-t-elle.

Toutefois, pour remédier à cette situation, Louise Cord invite les autorités sénégalaises ‘’à accélérer la transition de la fécondité et à améliorer l’accès au travail de qualité’’. La directrice note que, malgré la baisse significative sur le taux de mortalité infantile, la fécondité reste encore élevée dans le pays. Néanmoins, la Directrice des opérations de la Banque mondiale est convaincue que le Sénégal va trouver des solutions à cette situation, grâce à un fort engagement politique.

ALIOU NGAMBY NDIAYE

 

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