Le ministre Abdou Karim Sall annonce la suspension des baignades
Depuis hier en fin de matinée, des torrents d'hydrocarbures sont refoulés sur la plage de Thiaroye-sur-Mer, non loin des installations de la Sar. Le ministre de l’Environnement et du Développement durable a pris des mesures. Des spécialistes interrogés par ‘’EnQuête’’ donnent des recommandations.
Une marée noire a été notée, hier en fin de matinée, sur la plage de Thiaroye-sur-Mer, non loin des installations de la Société africaine de raffinage (Sar). Pour en avoir le cœur net, le ministre de l'Environnement et du Développement durable, Abdou Karim Sall, s’est rendu sur les lieux. Accompagné d’une forte délégation, il a constaté de visu les flots d'hydrocarbures polluant les lieux. Réagissant à la catastrophe, il s'est voulu prudent, contrairement aux populations et autorités municipales qui n'ont pas hésité à pointer un doigt accusateur sur la Société africaine de raffinage (Sar).
"Nous avons été alertés vers 13 h (hier) de la présence d'un liquide noirâtre qui laisse penser à des hydrocarbures, sur cette plage de Thiaroye-sur-Mer. Des investigations ont été lancées, mais en attendant d'avoir les résultats, des mesures conservatoires seront prises", a déclaré le ministre de l'Environnement.
Sur cette lancée, Abdou Karim Sall a révélé qu'un arrêté sera pris par le préfet de Pikine pour interdire de manière provisoire la baignade sur la plage. Il a aussi émis l'idée de voir avec son homologue de la Pêche, Alioune Ndoye, la possibilité de suspendre temporairement les activités de cette zone affectée par une pollution d'hydrocarbures.
Des spécialistes, contactés par ‘’EnQuête’’, sont allés plus loin dans l’analyse. Selon eux, le plus bizarre dans cette affaire est qu’elle est non seule fréquente, mais on ne le voit que sur ce même axe, dans la capitale. ‘’Pour ce genre d’affaire appelée film d’hydrocarbures, on ne peut pas mesurer l’impact depuis la plage. Il faut aller dans la mer. Ce qui a permis de constater qu’elle a pris une longueur de 2 km. Elle touche les axes Port autonome de Dakar, Thiaroye-sur-Mer, Hann et Gorée. Autre chose : le constat est que c’est un phénomène récurrent dans cette zone. Il est temps d’y trouver une solution définitive. On ne le dit pas, mais cet accident vient de la Sar. On ne saurait nous prouver le contraire. Les pêcheurs peuvent vous le confirmer, car ils le voient souvent. En guise de pistes de solution, il serait préférable que la Sar ‘’éprouve’’ ses installations, en mettant de l’eau et à forte pression. Ce qui permettra de savoir où se trouver l’accident exactement’’, explique un spécialiste.
Selon qui, c’est une bonne nouvelle d’interdire la pêche sur cet axe, mais de ne pas limiter uniquement sur cette zone. Ils préconisent la même chose, sur l’axe Port autonome de Dakar, Thiaroye-sur-Mer, Hann et Gorée. Mais aussi les baignades et l’utilisation de l’eau dans les endroits impactés.
CHEIKH THIAM