Le Sutsas prend le contrepied de l’Inter-Ordre
Le syndicat unitaire des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Sutsas) ne partage pas l’avis de l’inter-Ordre qui souhaite le retrait du projet de loi sur la médecine traditionnelle. Il veut que cette loi soit votée.
Le projet de loi sur la médecine traditionnelle divise la famille de la médecine. Tandis que l’Inter-Ordre des professionnels de la santé demande son retrait du circuit, le syndicat unitaire des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Sutsas) incite à son vote. Mballo Dia Thiam et Cie l’ont dit hier en conférence de presse. Selon le secrétaire général dudit syndicat, cette loi faisait partie de leur plate-forme revendicative avant même l’alternance, avec les accords de 2006. ‘’Cela fait 10 ans que cette loi n’arrive pas à être votée. Il est temps qu’on légifère dessus. Nous sommes pour son vote‘’, a déclaré Mballo Dia Thiam. D’ailleurs, a-t-il ajouté, presque les ¾ des patients visitent d’abord les tradipraticiens, avant de voir les agents de santé. C’est une réalité qui est là.
La question fondamentale, à ses yeux, est de voir la différence entre tradipraticien et charlatan et faire en sorte que les publicités mensongères ne soient plus de mise. ‘’Il faut faire en sorte que les charlatans ne puissent plus exercer. Le tradipraticien s’appuie sur la pharmacopée. On a bien défini, dans la loi, ce qu’est un tradipraticien’’, dit M. Thiam. S’agissant des conséquences, il soutient que quand un pharmacien donne des médicaments qui portent atteinte à une personne, il répond devant la loi ; c’est la même chose pour le tradipraticien. ‘’Nous sommes dans une approche sanitaire, nous ne sommes pas dans une approche médicale. On doit légiférer autour de la médecine traditionnelle, la réglementer. Tous les pays qui sont autour de nous l’ont réglementée, c’est pourquoi tous ces pratiquants ont fui pour venir ici où il n’y a aucune réglementation’’, fait-il savoir.
Par ailleurs, les syndicalistes dénoncent le fait que des lois soient votées sans application. Ils donnent l’exemple de la transplantation rénale. ‘’La dialyse n’est pas la panacée pour l’insuffisance rénale. C’est un moyen de traitement, comme la radiothérapie l’a été. La vraie solution, c’est la greffe rénale. On est en train de se focaliser sur d’autres lois, mais sur les questions fondamentales, l’Etat ne bouge pas’’, déplore-t-il.
Auparavant, le syndicat est revenu sur leur plate-forme revendicative. Il réclame de meilleures conditions de travail et une meilleure prise en charge. Il compte aller en grève, dès le 27 juillet.