‘’Carrefour Diaroumé’’ cherche 1,2 milliard F CFA
Pour financer son plan d’actions prioritaires qui en comporte 12, la commune de Madina Wandifa mise sur l’engagement volontariste des partenaires institutionnels, financiers et techniques pour la mobilisation de 1,2 milliard de nos francs nécessaires à la réalisation de ce plan triennal.
Avec une superficie de 12 km2, la commune de Madina Wandifa est située dans le département de Bounkiling (région de Sédhiou). Elle est limitée au nord et à l’est par la commune de Faoune, au sud par la commune de Diaroumé et à l’ouest par celle d’Inor. Communément appelée ‘’Carrefour Diaroumé’’, du fait de son positionnement géostratégique, elle est traversée par des routes reliant les grands centres urbains de la Casamance naturelle (Sénoba à la frontière gambienne, la ville de Ziguinchor, celles de Sédhiou et de Kolda). La collectivité territoriale compte une population estimée à 16 500 habitants répartis dans 12 quartiers. Cette commune ‘’carrefour’’ dispose d’un potentiel commercial énorme, du fait de sa position géographique (transit des produits agricoles et maraichers à destination des grands centres urbains et de la sous-région).
Madina Wandifa conserve encore son aspect rural avec des maisons pour la plupart faites en banco à côté de bâtisses semi-modernes. Elle ne dispose pas de plan de voirie et connait un accroissement démographique exponentiel du fait de sa position. Le commerce est l’une des activités les plus développées. Il occupe l’essentiel de la population active.
Mais ‘’Carrefour Diaroumé’’ manque d’infrastructures de froid pour la conservation des produits d’une manière générale. La commune dispose d’un poste de santé. Toutefois, la construction d’une morgue s’impose tout comme le renforcement du personnel médical, de même que celui des infrastructures scolaires et leurs équipements, ainsi que la réalisation d’une plateforme multifonctionnelle et d’un foyer pour les jeunes. S’y ajoutent la construction d’un abattoir moderne ainsi que la mise en place d’un point de vente d’intrants et de semences.
L’absence de mécanisation et d’unités de stockage et de transformation de la production gangrène le secteur de l’agriculture. En matière de gouvernance locale, la digitalisation de l’état civil tout comme la mise à jour de son plan de développement local (PDC) ainsi que la construction de la salle de délibération figurent, en bonne place, des préoccupations des autorités communales.
Si tout est priorité à ‘’Carrefour Diaroumé’’, l’extension de l’adduction en eau potable et de l’électricité, ainsi que l’assainissement constitue, véritablement, le goulot d’étranglement à partir duquel naissent tous les écueils qui gangrènent l’essor de cette localité. Malgré les efforts fournis, ces questions demeurent un casse-tête pour les autorités communales.
La commune liste 12 actions prioritaires…
Pour faire face à ces contraintes, la commune organise, depuis ce mercredi, et ce pour trois jours, un forum économique territorial des partenaires et investisseurs pour le financement du développement local et l’harmonisation des interventions. L’objectif général de ce forum, qui entre en droite ligne de la célébration, en début du mois de mai, des 15 ans d’existence de la commune, est de faciliter le dialogue entre la collectivité territoriale et les partenaires institutionnels, techniques et financiers pour la mise en œuvre harmonieuse des projets et programmes de développement articulés autour des secteurs prioritaires tels que la santé, l’éducation, la sécurité alimentaire, l’environnement, la protection sociale et la gouvernance, entre autres.
‘’Cette mise en relation devra déboucher sur l’appui technique et financier pour accompagner la mise en œuvre des projets et actions prioritaires définis dans le Plan d’actions prioritaires (PAP) triennal qui a fait l’objet de partage, hier, pour une appropriation par les partenaires’’, a expliqué le maire Malang Seni Faty.
Ce plan d’actions prioritaires cible 12 secteurs stratégiques. Il s’agit de l’eau et de l’assainissement, de l’électrification, de l’environnement et du cadre de vie, du transport et de la communication, du commerce et de l’artisanat, de la santé, de l’éducation, de la jeunesse, du sport, de la culture, de l’élevage, de l’agriculture, de la pêche et de la bonne gouvernance.
Au décompte final, il ressort de ce plan que 1,2 milliard F CFA sont nécessaires pour sa mise en œuvre. La mairie, quant à elle, s’engage à verser près de 43 millions en contrepartie pour une transformation qualitative de Madina Wandifa, porte d’entrée terrestre de la Casamance naturelle.
HUBERT SAGNA (ENVOYÉ SPÉCIAL)