L’Administration pénitentiaire annonce l’ouverture d’une enquête judiciaire
Y a-t-il eu négligence dans la mort du détenu Ameth Ba, au camp pénal ? La Direction de l’Administration pénitentiaire (DAP) a publié, hier, un communiqué pour annoncer ‘’l’ouverture d’une enquête judiciaire’’.
L’information est tombée hier. ‘’Le procureur de la République, à qui le dossier a été transmis, a immédiatement ouvert une enquête judiciaire confiée au commissariat de police de Grand-Yoff’’, annonce le service de communication de la Direction de l’Administration pénitentiaire (DAF), à travers un communiqué dont ‘’EnQuête’’ détient une copie.
Revenant sur les faits, il explique ‘’que le nommé Amath Ba, condamné le 12 juillet 2017 par la Chambre criminelle du tribunal de grande instance de Thiès à 12 ans de travaux forcés et transféré le 25 juillet 2017 au Camp pénal de Liberté 6, conformément à la législation en vigueur, est décédé ce 24 août 2017, à 8 h 20 mn, des suites de difficultés respiratoires’’. Aussitôt après, indique la DAP, le corps a été acheminé à l’hôpital Le Dantec aux fins d’une autopsie. Requis le 25 août 2017, le docteur Abdou Magib de l’hôpital Le Dantec a signalé, dans son rapport d’autopsie, ‘’une cardiomyopathie hypertrophique dilatée décompensée’’.
Cette réaction du service de communication de la DAP fait suite au communiqué rendu public de l’Association pour le soutien et la réinsertion sociale des détenus (ASRED). Le président de ladite association, Ibrahima Fall dit ‘’Yves’’, avait déclaré qu’Amath Ba, âgé de 50 ans et originaire de Mbour, a été victime ‘’d'une négligence volontaire des gardes pénitentiaires’’. Ainsi, l’organisation avait exigé l’ouverture immédiate d’une enquête. Car, soutient-elle, ‘’les détenus meurent comme des rats et cette situation est impardonnable’’.
Ibrahima Fall de renseigner que, selon ses sources, ‘’lorsque la victime incarcérée à la cellule 12 a piqué une crise, elle a été acheminée une première fois à l'infirmerie de la prison pour y recevoir des soins. Revenu dans sa chambre, après avoir avalé quelques médicaments, il a eu une seconde crise. Moment choisi par ses codétenus de chambre pour alerter les hommes de tenue, en frappant à la porte, comme il est de coutume dans le milieu carcéral, pour appeler au secours’’. Il poursuit : ‘’Et là, les gardes ont refusé de se déplacer une seconde fois. C'est ainsi qu'il est décédé devant ses compagnons d'infortune en se tordant de douleur.’’
L’ASRED va organiser une manifestation, ce mardi, devant les locaux du ministère de la Justice, pour soutenir les détenus ainsi que leurs familles.
AWA FAYE