«La lettre de garantie, un problème résolu», note le commissaire général
Le ministre des Affaires étrangères a rendu visite hier aux pèlerins, au Cices. Une occasion pour le Commissaire général Amadou Tidiane Dia d'annoncer la résolution définitive de la crise liée à la «lettre de garantie» naguère réclamée par les Saoudiens.
L'affaire de la ''lettre de garantie'' exigée aux voyagistes privés par l'Arabie Saoudite et qui risquait de clouer au sol bon nombre de pèlerins sénégalais a été totalement résolue. C'est ce qu'a annoncé hier le commissaire général Amadou Tidiane Dia, lors de la visite du ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l'extérieur au Commissariat général au pèlerinage, au Cices. Interpellé par EnQuête sur les motifs du refus de l'Etat sénégalais de signer le document, Mankeur Ndiaye n'a pas voulu se prononcer. Néanmoins, Amadou Tidiane Dia a expliqué que l'État a pris toutes les dispositions nécessaires pour prendre en main cette situation. ''Cette histoire est du passé. Nous avons réglé le problème'', a-t-il soutenu. A l'en croire, le gouvernement s'est engagé en termes de sécurité et d'assurance santé afin de faciliter le voyage des pèlerins sénégalais.
Des propos confirmés par le Colonel Djibril Bâ, chargé de la sécurité au Bureau du pèlerinage. A cet effet, il a souligné que les voyagistes ont droit à quatre vaccins dont deux sont obligatoires (fièvre jaune et anti-méningite version Asie). Un service gratuit offert par l'Etat, en plus de la visite médicale sur place avant le voyage. «Nous allons ouvrir, dans chaque lieu où seront basés les pèlerins, un poste de santé. Des médecins, infirmiers et éléments du service d'hygiène seront sur les lieux afin de procurer les soins nécessaires aux pèlerins», a affirmé Dr Lamine Thiam, point-focal de la gestion sanitaire des pèlerins en Arabie Saoudite. Avant d'ajouter qu'en cas de force majeure, les pèlerins sont évacués à l'hôpital saoudien, avec prise en charge par l'État.
«Tous les manquements seront sanctionnés»
La plupart des futurs pèlerins trouvés hier au Cices se disent satisfaits des mesures prises par l'État en termes de santé. Aïda Samb, 55 ans, accomplit pour la première fois le pèlerinage. A l'entendre parler, la confiance est de mise. Mor Mbaye, âgé d'une soixantaine d'années et emmitouflé dans un boubou blanc, abonde dans le même sens. «Nous sommes vraiment ravis. J'ai pris mes vaccins. J'ai rempli toutes les formalités nécessaires. Je suis prêt à prendre le vol», dit il heureux.
S'agissant du prix du billet, fixé à 1,069 millions de francs Cfa cette année, les pèlerins le jugent exorbitant. «Nous remarquons que tous les ans, le prix du billet augmente. L’Etat doit fournir des efforts afin de rendre plus raisonnable le coût'', souligne Aminata Diop, environ 40 ans. Elle est approuvée par un groupe de vieilles personnes. «En plus du billet, il y a le transport, le logement et la restauration qui constituent des dépenses que nous devons assurer et c'est très difficile», râlent-ils presque en chœur. Mais selon un autre hadj, seul l'accomplissement du pèlerinage est nécessaire. «Quel qu’en soit le coût, j'accepte volontiers de le payer car le pèlerinage en vaut la peine», rétorque le vieux Mamadou Mbengue.
Avant de quitter les lieux, Mankeur Ndiaye a averti que «tous les manquements et actes d'indiscipline seront sanctionnés» durant le pèlerinage. Un événement dans lequel l'Etat investit chaque année «près de 1 milliard de francs Cfa.»
Cette année, 8 400 pèlerins iront aux Lieux saints de l'Islam dont 2 400 encadrés par la Mission d'encadrement. Les 6 000 autres seront convoyés par des sociétés privées.