Publié le 14 Oct 2017 - 18:47
POLEMIQUE AUTOUR DE L’IMPLANTATION DE L’UCAO A COUBALAN

La mise au point de monseigneur Paul Abel Mamba 

 

L’évêque de Ziguinchor a demandé, hier, à toute la population du village de Coubalan, où doit être érigée l’Université catholique de l’Afrique de l’Ouest (UCAO/UUZ) de garder la mesure et la sérénité, et que chacun apporte sa pierre positive à la construction du chantier en cours. Il a fait plusieurs mises au point.

 

Informer, lever toute équivoque et livrer, en toute vérité, la version de l’Eglise sur le projet de l’Université catholique de l’Afrique de L’Ouest/ Unité universitaire de Ziguinchor (UCAO/UUZ) basée à Coubalan (arrondissement de Tenghory, dans le département de Bignona) pour que la population puisse avoir une opinion juste. C’est l’objet d’une rencontre, hier, dans la capitale sud du pays. Une rencontre de ‘’type institutionnel’’ convoquée par l’évêque de Ziguinchor, qui se propose de mettre l’accent sur la situation qui prévaut à l’Unité universitaire à Ziguinchor (UUZ) de Coubalan, à la lumière de toutes les informations disponibles. ‘’Nous assistons à un gel des activités sur le chantier dont les finitions étaient en cours pour une livraison des bâtiments et une mise en service pour compter du mois d’octobre 2017’’, a indiqué monseigneur Paul Abel Mamba, en prélude.

L’évêque, qui rappelle que la région de Ziguinchor, troisième productrice de bacheliers, est confrontée au problème persistant d’absorption desdits bacheliers, souligne que l’Eglise, par ses structures, ne peut pas être insensible à l’angoisse persistante des familles et à la détresse des bacheliers qui ne trouvent pas de possibilités de poursuite des études, principalement ceux venant des académies du sud du Sénégal. C’est la raison pour laquelle, depuis 2006, l’Eglise cherche obstinément à apporter une réponse qualitative à cette question. Ainsi, dit-il, la création de l’ISCG dans la commune de Ziguinchor constituait la première étape. Car, l’intention de l’Eglise catholique et des évêques de la Conférence épiscopale a toujours été de participer à la consolidation de la paix en Casamance par la création d’une infrastructure créatrice de connaissances, de valeur ajoutée, en mettant la priorité sur un esprit d’interculturalité, de dialogue interreligieux permettant le vivre ensemble dans la cohésion. C’est cela, ajoute-t-il, la mission assignée à l’UCAO et elle n’y a jamais dérogé.

‘’Déjà, beaucoup de revenus ont été distribués, dans le cadre de la mise en place des infrastructures. L’ouverture et le fonctionnement de l’UUZ vont créer une véritable économie locale avec les emplois directs et indirects, résultant du regroupement de 3 000 étudiants venus de plusieurs horizons, Sénégal, Afrique et du monde entier. Le village de Coubalan, les Kalounayes n’ont pas le droit de priver la région de Ziguinchor, le Sénégal d’un tel cadeau’’, a déclaré l’évêque de Ziguinchor. Non sans s’offusquer d’une certaine contrepropagande qui a répandu le bruit que l’UUZ va former des prêtres. ‘’Ce sont les universités ecclésiastiques qui assurent la formation du personnel de l’Eglise’’, précise monseigneur Paul Abel Mamba, qui souligne que les questions souvent soulevées actuellement ont toutes été tranchées, depuis 2008, date de l’affectation du site de 80 ha, suivant une décision exécutoire et non de plus de 100 ha. Ce qui, de l’avis de monseigneur, a permis la réalisation du mur de clôture, le démarrage des constructions du bloc pédagogique de 17 salles dont un amphithéâtre et du bloc administratif de 30 bureaux, depuis janvier 2015. S’y ajoute la voirie, les réseaux divers, les espaces verts et le début de la mise en place des équipements.

Monseigneur Paul Abel Mamba a, dans le même sillage, loué la marche de soutien des imams et oulémas, des chefs de village et des élus locaux, du 7 octobre dernier, tant dans sa forme que dans son contenu. ‘’Le message des imams, des représentants des villages et de la majorité des populations locales est plus conforme à la réalité et à la sincérité que celui d’une frange minoritaire qui avait prêté à l’Eglise, dans un langage fort inconvenant et inacceptable, une volonté de nuire’’, a encore ajouté l’évêque. A l’en croire, la symbolique des deux manguiers plantés conjointement par l’abbé Isidore Coly, le curé de Coubalan à l’époque, et de Serigne Cheikhouna Mbacké Ibn Serigne Bara Mbacké, en visite sur le site, doit rester l’expression d’une adhésion au projet de l’UCAO. C’est-à-dire l’illustration positive de construction d’une œuvre commune.

Le président de la République invité à l’inauguration de l’UCAO

L’Eglise va mener à terme les travaux de l’UCAO de Coubalan et procéder à son inauguration courant mois de novembre-décembre 2017. C’est du moins la conviction forte exprimée, hier, lors de cette rencontre, par abbé Christian Gérard Sagna, Pro-Président de l’UCAO/UUZ. ‘’Au stade où nous sommes aujourd’hui, nous avons un groupe d’étudiants que nous allons mettre à l’UCAO/UUZ sans compter tous les autres bacheliers qui se sont inscrits au niveau de Campus SEN et qui ont demandé à y être orientés. Au courant du mois de novembre, début décembre, nous ouvrirons officiellement l’université et nous procéderons à son inauguration. Et, s’il plait à Dieu, nous voulons inviter le chef de l’Etat pour qu’il vienne procéder à cette inauguration’’, a souligné abbé Christian Gérard Sagna. Selon lui, l’université continuera à tenir son calendrier jusqu’à l’achèvement des travaux et l’ouverture de l’année académique.

HUBERT SAGNA (ZIGUINCHOR)

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