Publié le 9 Oct 2017 - 19:33
POUR L’IMPLANTATION DE L’UCAO A COUBALAN

Khalife général, imams, chefs de villages et populations battent le macadam

 

Le khalife général des Kanoulayes (département de Bignona), les imams, les chefs de villages et les populations ont sonné, ce samedi, la mobilisation pour réaffirmer leur soutien et leur adhésion à l’implantation de l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest (UCAO) à Coubalan.

 

Plus qu’un dialogue, les relations islamo-chrétiennes en Casamance sont une réalité vécue, chaque jour que Dieu fait. La preuve par quatre a été apportée ce samedi, dans la commune de Coubalan où le Khalife Général de Kalounayes, El hadj Ismaïla Diédhiou, entouré des imams, chefs de villages et populations, ont organisé une lecture du Coran suivie d’une marche pour non seulement dire leur soutien et adhésion au projet de construction de l’UCAO à Coubalan (arrondissement de Tenghory), mais surtout pour mettre fin à ce qu’ils considèrent comme une « campagne  d’intoxication et de manipulation » orchestrée par un camp qui s’oppose au dit projet.  Depuis quelque temps, des voix réticentes ont rué dans les brancards pour dire non au projet qui menace leurs « activités de survie ».

« Aux autorités de l’UCAO, les populations de Coubalan restent constantes par rapport à la parole donnée » ; « Pour le raffermissement du dialogue islamo-chrétien, les imams des Kalounayes soutiennent l’UCAO », pouvait-on lire sur les banderoles confectionnées à cet effet. Après la lecture du Coran, les marcheurs se sont d’abord rendus à la mosquée du village pour montrer à tous les deux manguiers plantés, le 06 juillet 2006, respectivement par le représentant du Khalife Général des mourides, Serigne Cheikhna Mbacké et le Curé de la Paroisse de Coubalan Abbé Isidore Coly. Ces deux arbres, qui ont maintenant grandi, sont le « symbole » du projet.

A la mairie de la commune de Coubalan où a pris fin la manifestation, un mémorandum a été remis au maire Ablaye Diédhiou. Document dans lequel les populations de Coubalan rappellent que « la procédure d’attribution des terres abritant le site de l’UCAO a été faite dans le respect, à tout point de vue, des dispositions de la loi, approuvées par les autorités compétentes. » Le mémorandum précise que le projet est « un instrument de développement des Kalounayes, tant par ses effets sur les emplois directs et indirects et la distribution des revenus que sur la modernisation de l’environnement du village de Coubalan et sa promotion ».

Pour toutes ces raisons, les populations rejette les « tentatives de manipulations et les propos irrespectueux, prêtant à l’Eglise une volonté de s’accaparer les terres, alors que l’affectation par le Conseil Rural de celles-ci avait fait l’objet d’une demande en bonne et due forme par Monseigneur feu Maixent Coly ; et demandent à l’Etat d’apporter son soutien pour la préservation du caractère privé du site, la consolidation, par tous les moyens de la pérennité des investissements déjà réalisés et la liberté d’aller et venir.

Pour rappel, C'est en 1984 que la Conférence épiscopale régionale de l'Afrique de l'Ouest (CERAO) qui regroupe le Burkina Faso, le Cap-Vert, la Côte d'Ivoire, la Guinée, la Guinée Bissau, le Mali, la Mauritanie, le Sénégal et le Togo a lancé l’idée de la mise en place d'une Université Catholique de l'Afrique de l'Ouest (UCAO) pour contribuer au retour de la paix en Casamance. Le coût des travaux du génie civil était évalué à quatre milliards de F CFA. Les travaux du génie civil devaient être complétés par le programme d'équipement d'une centaine de milliards de F CFA qui devaient comporter, entre autres, les résidences universitaires, le mobilier, le matériel informatique, les logements de fonction et une infirmerie. L'UCAO se veut « un pôle de développement » qui, à terme, devrait disposer d'une unité de production agricole « a green house ».

HUBERT SAGNA (ZIGUINCHOR)

 

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