Le désarroi total des albinos de Ziguinchor
Dans le désarroi total, l’association des albinos de Ziguinchor estime que le moment est venu de se pencher sur leur sort pitoyable.
Dur, dur d’être albinos dans la région de Ziguinchor. Ces derniers se considèrent comme les "oubliés" de la république, ces "sans droit" que seule la mort délivre des nombreuses souffrances qu’ils endurent, chaque jour de leur vie sur terre. « Contrairement aux autres types de handicap, nous ne bénéficions d’aucun appui ou prise en charge du gouvernement, des Organisations Non Gouvernementales (ONG), des collectivités locales et des sociétés installées dans la région qui, dans le cadre de leurs responsabilités sociétales, peuvent nous venir en aide », a déploré hier Yaya Konté, le président de l’association régionale des albinos de Ziguinchor.
La carte d’égalité de chance qui devait permettre aux 45 membres de l’association d’accéder, entre autres, aux soins de santé, tarde à être effective. Du coup, ces derniers ne bénéficient de rien du tout. « Du fait des problèmes de vision, nos enfants éprouvent d’énormes difficultés pour poursuivre leur scolarité. Les enseignants, contrairement aux autres types de handicap, n’ont pas été formés pour leur prise en charge », regrette M. Konté.
Entre chômage et mendicité, Yaya Konté estime que l’Etat, les collectivités locales, les ONG spécialisées dans le handicap, la protection des Droits Humains ou encore les sociétés privées doivent les appuyer dans l’organisation des journées de consultation sur le cancer de la peau. Ce qui leur permettra de connaître les types de médicaments à prendre. « Nous ne pouvons pas disposer de casquettes, d’habits en coton, de crèmes solaires ou encore de lunettes pour nous protéger des rayons solaires » souligne le président qui regrette l’indifférence générale, malgré les nombreuses démarches effectuées.
HUBERT SAGNA (ZIGUINCHOR