Publié le 10 Dec 2020 - 23:52
PROCÈS POUR DOUBLE MEURTRE À DIAMWELI

Le tueur fou évoque la “volonté de Dieu’’

 

Hier, s’est ouvert à Tambacounda la dernière session de la chambre criminelle de l'année, avec, au menu, le double homicide de Diamwéli. Une affaire pour laquelle le procureur a requis la réclusion à perpétuité pour l'accusé.

 

Cette dernière session de la chambre criminelle de l'année 2020 s'est déroulée comme à l'accoutumée, dans une salle pleine comme un œuf. Les populations de la région du Sénégal orientale sont venues massivement assister en présentiel aux débats.

Lors de cette première journée, deux affaires ont été jugées. La première a été le double meurtre de Diamwéli. Un procès attendu. Le procureur de la République ne s'est pas embarrassé de fioritures pour requérir la réclusion à perpétuité contre le principal suspect Amadou Diallo dit ‘’Abdou Fall’’.

Selon le parquetier, sa culpabilité est établie à plus d'un titre. Sur la thèse de la folie sur laquelle repose les arguments de la défense, le représentant du ministère public a déclaré que le tribunal n'est pas en mesure de la déterminer. Il estime, toutefois, que sur les faits, l'accusé Amadou Diallo est auteur d'un double meurtre sur les personnes de Demba Ba et Baydi Ba, et de coups et blessures volontaires sur Amadou Ba et Oulèye Diallo.

La défense, assurée par Maître Ba, a demandé une expertise psychiatrique pour son client. Car elle estime que la place de ce dernier n'est pas en prison, mais dans un hôpital psychiatrique. Pour défendre cette thèse, le conseil s'est appuyé sur le témoignage du père du prévenu qui reconnaît que son fils a des problèmes mentaux et qu'il ne jouit pas de toutes ses facultés.

Mais, à la barre, l'accusé, qui se comportait d'une façon assez bizarre, poussant à se poser des questions sur sa santé mentale, a fait savoir qu'il n'est pas malade. Par contre, il a admis être un alcoolique.

Sur le mobile de ses crimes, il a prétendu que c'est un "ndoggal Yallah" (la volonté de Dieu). Il a ajouté qu'il ne sait vraiment pas ce qui l'a pris pour commettre de tels actes criminels. Car l'instruction a démontré qu'au moment des faits, le criminel n'était pas sous l'emprise d'aucune substance susceptible d'altérer son jugement.

Le couple Ba, qui a été victime de coups et blessures volontaires de la part de l'accusé, a demandé, pour réparation du préjudice causé, la somme de 90 millions. Le mari Amadou Ba a réclamé 50 millions et sa femme Oulèye Diallo 40 millions F CFA.

Le président du tribunal de grande instance, statuant en matière criminelle, après avoir écouté toutes les parties, a renvoyé le délibéré au 14 janvier 2021.

Un accès de folie

Ce double homicide a été perpétré la nuit du 25 au 26 juillet 2019, au quartier Diamwéli. Ce soir-là, l'accusé Amadou Diallo dit ‘’Modou Fall’’, âgé de 28 ans, originaire de Yang Yang, à Linguère, marié et père de deux enfants, avait séjourné au domicile du vieux Demba Ba qui avait partagé son dîner avec lui et des tasses de thé. A l'heure du coucher, vers 1 h du matin, le vieux Ba s'apprêtait à rejoindre sa chambre, lorsqu’Amadou Diallo, muni d'un coupe-coupe, lui a asséné un violent coup à la tête, lui ouvrant le crane en deux. Ensuite, il s’est enfui pour atterrir dans un village d'à-côté, à Sinthiou Gaydi, où il s'est introduit dans une demeure. Son bruit a réveillé le couple Ba qui dormait paisiblement.

Le mari, Amadou Ba, et sa femme, Oulèye Diallo, alertés par le bruit, sont sortis voir ce qui se passait. Malheur leur en a pris. Le criminel, toujours muni de son coupe-coupe, a d'abord frappé la femme au cou, la blessant grièvement, avant d'asséner un autre coup à la mâchoire du mari venu secourir son épouse. Les cris de détresse des victimes ont alerté le père de famille, Baydi Ba, âgé de 76 ans, qui est sorti à son tour de sa chambre pour s'enquérir de la situation. Le berger Amadou Diallo lui a donné un violent coup à la tête, qui ne lui a laissé aucune chance. Le vieux s'est affalé. Le berger l’a achevé en l’égorgeant. Son forfait accompli, le meurtrier s’est barricadé dans la chambre de sa victime, avant d'y être extirpé par les gendarmes.

Boubacar Agna CAMARA

Section: 
YAYE KHADIDIATOU DJAMILA DIALLO, DIRECTRICE DE L’AGENCE NATIONALE DE LA PETITE ENFANCE ET DE LA CASE DES TOUT-PETITS (ANPECTP) : De la rigueur juridique à la politique sociale : le parcours d’une femme d’impact
LES INITIATIVES CULTURELLES QUI VALORISENT LE TRAVAIL DES FEMMES : Une nouvelle narration en mouvement
PARITÉ, ACCÈS AU FONCIER, LOI SUR LE REFUS DE PATERNITÉ… : Les doléances des femmes de la région de Kaolack
INNOCENCE NTAP NDIAYE, ANCIENNE MINISTRE : Une vie au service de la paix et des droits des femmes
CODE DE LA FAMILLE : Ces mères qui se battent contre des lois qu’elles jugent ‘’injuste’’  
AU SENEGAL, L'OBJECTIFICATION DE LA FEMME UN VICE EN PLEIN ESSOR ENCORE EN 2025!
DU 7 AU 8 MARS : CÉLÉBRER L'HISTOIRE ET LES DROITS DES FEMMES DANS TOUTES LEURS DIMENSIONS : Les femmes de ‘’Talaatay Nder’’ comme icônes de la lutte pour la liberté   
CAMBRIOLAGE À LA DIRECTION DE L’INFORMATIQUE DU TRÉSOR : Les confidences du directeur de la Comptabilité publique et du Trésor
Coopération militaire
Grève des boulangers
Émigration irrégulière
LICENCIEMENTS TOUS AZIMUTS,  NON-RESPECT DES ACCORDS, HAUSSE DE TON DU RÉGIME : La CNTS arme ses membres pour faire face aux autorités
Terrain Aiguillon : Halte au mépris des populations !
LITIGE FONCIER À LA SICAP ASSEMBLÉE : Un agent immobilier poursuivi pour escroquerie portant sur  60 millions F CFA
SAINT-LOUIS : ALIMENTATION ET RAMADAN : Un diététicien-nutritionniste bannit les habitudes des Sénégalais
CÉLÉBRATION DU 8 MARS : Maimouna Dièye pour une journée sans folklore
PAYS AFRICAINS LES PLUS DÉMOCRATIQUES EN 2024 : Le Sénégal occupe la 8e place
NOUVELLES DIRECTIVES : La Ligue Pro franchit un pas ‘’révolutionnaire’’
DEUXIÈME ÉDITION ‘’ÉGALITÉ EN LUMIÈRE’ : L’art d’exposer le savoir-faire féminin sénégalais  
THIÈS - FÊTE DE L'INDÉPENDANCE 2025 : L’appel du gouverneur Saër Ndao aux populations